Beaucoup d'encre a déjà coulé à propos de ce roman sélectionné et élu au Goncourt des Lycéens qui une fois encore distingue un magnifique roman.
Comment rendre compte d'une expérience telle que celle que raconte ici l'auteur, celle du conflit sanguinaire entre Tutsis et Hutus, surtout lorsqu'on s'y est trouvé mêlé de si près ? C'est la question que soulève ce roman.
Le héros, lui, avait fait des choix pour se protéger : se retirer du monde, rester dans l'impasse où il vit avec son père, un Français, sa mère, une Rwandaise, sa soeur Ana et quelques employés et où il côtoie quelques camarades. Et lorsque même cette impasse devient dangereuse à son tour, se retirer chez soi, dans l'univers des romans prêtés par la voisine grecque. Plus globalement, Gaby voudrait se réfugier dans l'enfance, celle de l'innocence, du vol des "mangues charnues" du jardin de Madame Economopoulos, des "bouts d'zizis" des jumeaux "partis au paradis", du vélo volé et retrouvé, des rêves d'amour avec Laure, la correspondante... Plus tard, retiré en France, il évoque la France telle "un pays comme une impasse, où les bruits de la guerre et la fureur du monde nous parviennent de loin."
Mais se tenir à l'écart du monde, se réfugier dans l'enfance ou dans une impasse se révèle impossible : la famille maternelle de Gaby est victime du génocide, celle de son voisin aussi, le père de Gaby lui-même est assassiné. Gaby ne pourra plus résister aux pressions, lui aussi participera à la sauvagerie avant de partir. Et plus tard, lorsqu'il revient au pays désormais en paix, c'est sa mère, l'esprit et le corps dévastés par la guerre qu'il retrouve au hasard comme si l'horreur devait lui revenir sous les yeux sans échappatoire possible.
Pourtant que ce pays de l'enfance était beau ! "Dans le jardin de Jacques, l'herbe était impeccablement tondue par un vieux jardiner qui agitait son coupe-coupe dans un grand mouvement de balancier, comme un swing de golf. Devant nous des colibris vert métallisé s'affairaient à butiner le nectar des hibiscus rouges, offrant un remarquable ballet. Un couple de grues couronnées déambulait à l'ombre des citronniers et des goyaviers. Le jardin de Jacques grouillait de vie, éclatait de couleurs, diffusait un doux parfum de citronnelle. Avec son mélange de boiseries rares issues de la forêt de Nyungwe et de roche noire et poreuse provenant du volcan Nyiragongo, sa maison ressemblait à un chalet suisse."(p.23)
JBicrel, janvier 2017
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Le livre Petit Pays de Gaël Faye est paru le 24 août 2016 aux éditions Grasset. Ce roman a été récompensé par le prix Goncourt des lycéens mais également nominé pour le prix Renaudot, la même année 2016. Son auteur, connu avant comme auteur-compositeur-interprète, écrit Petit Pays comme premier roman. Il raconte la vie de Gabriel, 10 ans, son père est français et sa mère rwandaise. Il vit dans un quartier aisé d’expatriés au Burundi. Une enfance heureuse entourée de ses parents, sa sœur Ana et ses quatre copains avec qui il passe la plupart de son temps. Sa petite histoire va se déchirer en même temps que l’Histoire du Burundi. Gabriel est un enfant fort, il ne succombera pas à l’effet de violence qui traverse son quartier et sa vie. C’est ce qu’il pensait avant d’être lui-même le protagoniste de ces violences.
J’ai beaucoup aimé ce livre, il illustre la vision innocente d’un garçon qui voit sa vie basculée en même temps que tout ce en quoi il croyait. La tension qui monte crescendo nous tient en haleine.
Gaël Faye signe, avec ce premier roman, un accord entre la violence de ces révoltes et la douceur de Gabriel. Ce roman s’apprécie par le complément de l’écoute du titre Petit Pays, chanté par l’auteur, sortit en mars 2012, sûrement le préambule du livre.
Suzanne, novembre 2017
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Petit Pays est le premier roman de Gael Faye qui est un auteur, compositeur, et interprète. Il est paru le 24 août 2016 aux éditions Grasset. Le livre a été plusieurs fois récompensé comme par exemple le Prix Goncourt des lycéens. Il nous témoigne de la vie de Gabriel, un pré-adolescent de 10 ans qui vit au Burundi avec son père d’origine française, sa mère qui est rwandaise et sa petite sœur Ana. Cette petite famille vit dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec sa bande de copains. Leur quotidien change à l’arrivée du conflit ethnique sans fin, opposant là encore, Tutsis et Hutus. Un massacre va avoir lieu dans son quartier. Gabriel va donc devenir violent et va basculer…
J’ai trouvé ce roman très intéressant et enrichissant, l’auteur fait surgir un monde oublié, rares sont les personnes qui en parlent. Ce roman nous amène à une certaine réflexion puisque Gabriel va grandir avec la guerre avant de partir en France. Pour moi ce sujet devrait être abordé plus régulièrement. J’ai beaucoup aimé ce livre.
Justine, novembre 2017