Publié aux éditions de La Part Commune et illustré par un Jean-Yves André, ce recueil de poésie d’Olivier
cousin est le second que je lis et sûrement pas le dernier. Cette fois le poète nous convie à une balade Sous [le] ciel sans paupière (Quel titre magnifique ! ) du bassin méditerranéen en commençant par Le Latium, la Campanie, la Toscane et la Sicile :
« Le tour de la ville vacille dans la lumière
Un chemin m’éloigne dans les collines
Plantées d’arbres verts et cendre
Des voix montent de l’oliveraie
Deux hommes trop loin
Dont l’italien s’échange à pleines mains »
La balade se poursuit en Crète :
« Assis sur une colonne sous le soleil ardent
–un fou a déchiré les nuages un à un_
Je consulte le dieu des sept erreurs
Aurait prévu de rester aux abonnés absents
Au moins jusqu’en 2022 »
Et le voyage se poursuit dans les îles ioniennes et dans le Péloponnèse :
« La réponse ne figurait pas hier
Dans la tribune hellénique achetée à Nauplie
Au café une étincelle jaillit de ma tasse
J’aimerais être Henri Schliemann
Pour apprendre au patron qu’Agamemnon
Le géant de Mycènes trahi par les siens
Est devenu autre chose que le gérant ventripotent
Dans un restaurant pour touristes et groupes scolaires »
La balade se poursuit en Turquie du côté de Bodrum avant de remonter vers l’Andalousie où j’ai trouvé cette pépite :
Les chemins andalous
Le soleil est mal accroché au ciel
Parfois il se montre bon envers les hommes
Parfois rien ne va sur les chemins qu’il trace pour eux
Je laisse mes yeux traîner
Sur les quatre domaines du vent
J’ai suspendu ma veste au seul nuage qui passe
Le sol est rougi de tant de sang,
De honte et d’orgueil, que là
Poussent des arbres à sève hautaine
J’avance pensant sans cesse
à ceux qu’on a couchés au bord du chemin :
Paysans, poètes, journaliers ou bandits
Et ce sont ces chemins
Qui me marchent à travers le cœur.
Grenade Cordoue, avril 2008
Une belle balade poétique que je vous recommande chaudement en ce 20e printemps des poètes entre giboulées et coups de vent.