Mass critique Babelio et les éditions Thélème m’ont conduite à de curieuses expériences.
Une dizaine de textes/chansons/poèmes de Mâya HEUSE-DEFAY accompagnés et parfois comme engendrés par la musique de Quentin POURCHOT se succèdent pour laisser ici entrevoir un peu sans doute de ce que Rimbaud dans son « Alchimie du verbe » craignait de ne pas atteindre : le dérèglement de tous les sens, l’hallucination, la voyance. Ici j’ai cru les retrouver dans « C’est, C’était », appel au secours d’une personne à terre au milieu d’un festival, personne ne l’entend, il n’arrive pas à crier ou dans « Évaporation neuronale » avec « J’ai le verbe solitaire et le stylo qui fuit, Phèdre prend racine de mes anesthésies, comme c’est épique ! » ou encore dans « Elise à la grise mine » qui nous transporte dans le rêve d’Elise à la manière d’un « Bateau ivre » et plus encore dans « Joëlle » où la perte d’identité le mal être l’errance aboutissent à un cri « Je veux flirter avec le chaos du désordre » !
Mais à chacun son époque et la verve rimbaldienne contre les bourgeois de Charleville cède ici la place à des textes incisifs et caustiques comme « Je n’atariemp lup altar » contre les « technogogos téléguidés » qui « se câme au toc » et « baissent l’échine, esclaves de la machine » ou « coïto ergo soy orgasum un vito veritas ejaculum » qui caricature le monde du selfie et des réseaux sociaux ou « No pain, No gain (objet) », blason moderne d’une femme d’aujourd’hui totalement artificielle.
J’ai bien aimé aussi « Les Têtes », tourbillon de mots autour des têtes, où j’ai retrouvé cette fois la fraîcheur et la fantaisie d’un Prévert.
En somme, une belle découverte, pleine d’inattendu !