Ce roman est le récit d'un deuil et pas n'importe lequel, celui d'un père, alcoolique, autrefois violent,
négligeant, sale, handicapé, ex informaticien. Or voilà que cette disparition bouleverse le héros ou l'héroïne, au moins celui ou celle qui raconte. Le deuil se prolonge jusqu'à la fin du roman où l'on assiste à la réconciliation avec le frère qui, lui, avait pris ce décès avec détachement.
Or dans ce livre, l'essentiel semble se trouver entre les lignes, dans une zone de l'implicite suggéré.
extrait choisi :
"Ma joie de vivre s’était affaissée comme un vieux pont un jour de crue et je ne pouvais que constater les dégâts en attendant des réparations dont je savais qu’elles prendraient des mois. Pour qui exister et agir désormais ? Vers quoi tendre, à qui s’adresser et quelle direction prendre depuis le milieu de rien ? Ça donnait le vertige. Heureusement, pour m’accompagner dans cette chute, je disposais tout de même de ses trois importants conseils principaux :
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1. Le temps passe, tu sais.
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2. La vie est comme la corde d’un instrument : pas assez tendue elle sonne faux, trop tendue elle casse.
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3. Tout s’enchaîne, tout a une conséquence, et si tu fais pas gaffe, en deux minutes, t’es baisé."
Premier roman de cette écrivaine, c'est à n'en point douter un roman largement autobiographique. J'ai personnellement eu quelques difficultés à m'y intéresser.