Comme l'indique le titre, il s'agit de poursuivre L'Arabe du futur en revenant sur l'histoire par le regard cette fois du jeune Fadi dont nous ne connaissions presque rien si ce n'est l'enlèvement par son père Syrien.
Ici, c'est par la voix et le regard de Fadi que nous découvrons l'histoire : son père l'avait enlevé alors qu'il avait environ deux ans. Le dernier souvenir de l'enfant est le moment où il avait dit à sa mère "T'es méchante ! Je ne t'aime plus" parce qu'elle lui avait mis une salopette bleue pour aller à l'école.
En Syrie, loin de sa mère, Fadi se sent coupable, il réclame sa mère et son père, après avoir usé de tous les moyens de corruption possibles (bonbons encore et encore, Game Boy) finit par lui dire qu'en effet sa mère ne veut plus le voir. Cinq ans plus tard, Fadi ne comprenait plus le français. Seule la mauvaise foi de son père est une constante immuable : il va jusqu'à accuser son fils d'avoir fait un mauvais choix d'épouse pour le remariage de son père !
Alors, bien sûr, on peut considérer qu'à deux ans, Fadi a une mémoire extraordinaire, mais dans les planches jaunes puis orange et rouges de la BD, nous découvrons la vie en Syrie à l'époque d'Haffez-El-Hassad : Le portrait du président est partout, les maîtres battent les enfants, le Doktor Sattouf connaît moins bien l'orthographe que son élève, mais menace le maitre de son fils en se présentant à l'école avec un fusil... Le dessin, presque naïf à première vue, est volontiers sarcastique pour le plus grand plaisir du lecteur.
Voici par exemple une vignette clin d'œil à l'actualité récente :