On pourrait seulement voir dans Kiki de Montparnasse, la bande dessinée*de José-Louis Bocquet et de Catel, le récit de la vie d’une femme au destin surprenant et exceptionnel. Alice Prin « débarque » à Paris et, avec une rapidité étonnante, va se fondre dans le tourbillon artistique du Montparnasse des années 20. Elle en deviendra une figure, un personnage incontournable. Devenue l’égérie de Man Ray, elle va fréquenter les plus grands créateurs : Kisling, Foujita, Utrillo, Léger, Cocteau… Amoureuse de la vie , gourmande d’aventures et d’expériences, ouverte aux autres et au monde Kiki apprend très vite. C’est une femme libre qui bouscule les conventions.
Féministe Kiki ? Oui en quelque sorte puisqu’il lui faut faire sa place dans ce monde d’artistes très masculin. Mais Kiki c’est aussi une femme profondément fragile, qui a un besoin tragique d’être reconnue et d’être aimée. Elle porte en elle de grandes blessures liées à une enfance parfois sombre et chaotique et puis aussi beaucoup de tristesse et de solitude. Et c’est pour ça qu’on l’aime, Kiki.
Le trait est vif, l’écriture alerte.Cette bande dessinée est un superbe hommage à cette femme très attachante mais aussi à toutes les femmes, je crois.
* Casterman Collection écritures
A partir de la troisième, plutôt pour de bons lecteurs.