C'est avec plaisir que je présente cet ouvrage, l'histoire d'un grand personnage, le plus grand poète français de la fin du Moyen Age. Cette biographie-roman représente peut-être l'apogée du travail de Monsieur Teulé, bouclant ainsi sa consécration à la vie de nos auteurs maudits.
Le récit débute par une description assez « choc » du corps de Jeanne d'Arc après sa mort par le feu. Certes, il ne faut pas avoir un goût prononcé pour le dégoût en lisant les quelques lignes relevant le côté horrible de l'époque, mais une fois dans le roman, le lecteur est transporté avec facilité dans un monde dont il ne décroche pas. La terrine humaine fait partie des éléments peu ragoutants présentés par le roman, ce qui pourtant, permet au lecteur de se sentir vivre au centre d'un passé authentique. C'est un récit que je conseille dès la troisième.
Extrait :
"- Presque tous mes vers roulent sur moi, sur ma vie, mes malheurs, mes vices. je trouve mon inspiration dans les bas lieux, dans les amours de coin de rue !
- Pourquoi ne racontez-vous pas en un quatrain, par exemple, un peu de neige sur une branche ?
- Ce n'est pas le scintillement de la neige sur la branche que je vois l'hiver mais les engelures aux pieds !
- Décrivez la rivière du Maine, la forêt là-bas... insiste René.
- Je ne suis pas champêtre, pas paysagiste du tout ! Mon seul arbre est la potence. je ne fais rien de la nature. pour moi, il n'est de paysage que la ville, le cimetière est ma campagne, mes couchers de soleils sont les rixes dans la rue ! je sors de la poésie bel esprit.
- Vous êtes le mauvais garçon du siècle !
- Je ressemble sans doute à un balai de four à pain mais je fais la sale besogne d'enlever la suie sur les mots d'amour courtois et les pastorales !"