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30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 20:58
Daeninckx Didier, Passages d'enfer

Ce recueil de 21 nouvelles à chute paru en 1998 ne m'était pas inconnu : j'avais déjà eu l'occasion de faire lire et étudier "Solitude numérique", l'histoire d'une femme qui ne sait plus comment faire pour détacher son mari de l'écran de télévision. Sur les effets des écrans, j'ai découvert aussi une autre nouvelle que je trouve plus intéressante, "L’Écran crevé" et sur les ressources de l’informatique "L'image du fils" mérite le détour.

Je n'ai pas compris l'intéret de l'accident raconté dans "La psychanalyse du Frigidaire" et je n'ai pas aimé "Mobile homme" nouvelle qui, à elle seule, m’empêchera de recommander ce livre à des collégiens tant elle me semble voyeuriste, dommage !

En revanche, "Le Salaire du sniper" sur la presse et ses compromis avec la morale malgré le cynisme de la fin et "Passage d'Enfer" sur la déchéance sociale sont des nouvelles particulièrement fortes qui nous parlent d'aujourd'hui avec une parfaite maîtrise des contraintes liées au genre.

Extraits choisis de Passage d'enfer, la 21e nouvelle : " 12 mai 1998, boulevard Raspail. Guy Chaplain se soulagea dans l'édicule Decaux planté au coin de la sinistre rue Richard qui coupait le cimetière Montparnasse en deux parties inégales. Il se rajusta et déboucha sur le boulevard, face au lycée technique Raspail qu'il avait quitté avec quelques amis de rencontre, quelques mois plus tôt, avant que la mairie n'en mure les issues. Il fit une pause, dans le square triangulaire, puis se mit en devoir de remonter la rue Campagne-Première pour atteindre le boulevard Montparnasse avant que les restaurants n'aient absorbé les bataillons de spectateurs libérés par les cinémas. C'était le meilleur moment de la journée, pour la manche.(p.279/280)

13 mai 1998, 4 heures du matin, passage d'Enfer [...] Ce fut le couple habillé en Saint Laurent et Rabanne, des antiquaires des arcades Rivoli, qui eut l'idée de fêter dignement le trentenaire du 13 mai 1968 en érigeant une barricade au milieu du passage d'Enfer. Pedro usa de son prestige pour prendre la direction des opérations, et une petite troupe zigzagante se dirigea vers les grilles barrant l'entrée côté boulevard Raspail. Au son de l'Internationale, les conteneurs à ordures furent promptement traînés sur les pavés ainsi que des cageots, des emballages de fruits et légumes, des robots mixeurs, soigneusement empilés près du platane par l'épicier vietnamien et le vendeur d'électroménager. Un matelas compissé par tous les chiens du quartier, une vieille télé abandonnée et un frigo aux parois poisseuses d'huiles de fritures complétèrent le dispositif des émeutiers du petit matin. (p295-296)"

Je ne peux évidemment pas en dire plus car dans ces nouvelles, l'histoire est très resserrée, comme le veut la tradition.

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 16:22

Par ce roman publié en 1997, l'auteure nous fait découvrir la vie d'une famille de gitans relégués sur un terrain vague, en dehors du monde civilisé. Grace à son héroïne, Esther, une "gadjé" dont on ne sait presque rien (elle aurait un mari, et les gitanes se disent qu'il doit être très beau pour qu'elle ne le montre jamais et des fils que l'on ne voit pas davantage), on pénètre avec délicatesse dans le quotidien des gitans : leur fierté, leur mise à l'écart, leur promiscuité, leur pauvreté mais leur générosité lorsqu'ils invitent des plus pauvres à partager leur noël, leurs valeurs, le rôle des femmes, celui des maris, l'importance des enfants, le respect de l'aïeule ... Lorsque naît le petit garçon de Lulu, le père n'est pas admis à l'hôpital et son épouse l'est tout juste pour accoucher ; l'enfant n'est même pas déclaré à l'état civil, Lorsqu' Esther, qu' Angélique, la matrone du camp, finira par appeler "ma fille" parvient enfin à convaincre la directrice de l'école d'y inscrire la petite Anita, une porte semble enfin s'ouvrir mais peu après, les gitans sont chassés du terrain vague où ils séjournaient, Ester les voit moins régulièrement. Or, sa venue régulière au camp était pour les enfants puis pour tous un moment précieux car chaque semaine, elle lisait aux enfants de nouveaux livres et les écoutait réagir. A travers elle, le lecteur aussi découvre la sensibilité et l'intelligence de ces enfants avides de découvrir le monde et de rêver comme tous les enfants :

"Chaque mercredi (vers onze heures) Ester les installait l'un après l'autre dans la voiture. Elle laissait tourner le moteur et mettait le chauffage au plus fort. Tu vas bouziller ta batterie, disait Sandro. Tu crois ? s'inquiétait Esther. Il hochait la tête. Je coupe ? demandait-elle. Non ! hurlaient les enfants.Ils riaient. C'était toujours le même plaisir. La petite soufflerie ronflait. Esther prenait son livre. Ils ne bougeaient plus et hormis quelques reniflements, le silence était total. Elle ignorait qui, de la chaleur ou de l'histoire, les apaisait d'un seul coup, sans qu'ils ne demandent rien? Ils ne sont pas difficiles, se disait elle. Jamais ils ne réclamaient, jamais ils n'avaient soif ou faim comme d’autres enfants qui ont sans arrêt besoin de quelque chose . Elle lisait dans le calme. On entendait juste le ronflement d'air chaud. Les enfants avaient posé leurs mains sur leurs cuisses. "Un âne comme Cadichon est un âne à part. - Bah! tous les ânes se ressemblent et ont beau faire, ils ne sont jamais que des ânes. ". Ils entraient petit à petit dans la chose du papier, ce miracle, cet entre deux-deux. "Il y a âne et âne. " Certaines tournures leur semblaient drôle. Ils riaient sans retenue. Esther ne s'arrêtait plus de lire pendant près d'une heure, et quand elle finissait, ils s'étiraient, revenant de l'autre monde, plus enveloppant, plus rond, plus chaud que celui dans lequel ils retournaient à peine sortis de la voiture et qui les mordait au visage comme un chien fou."p 110, 111, Babel, Acte Sud

En somme, un très beau roman, plein de délicatesse.

J Bicrel

 

Grâce et dénuement est une œuvre d’Alice FERNEY éditée chez   Actes Sud et parue en 1997. Alice FERNEY alias Cécile Brossollet est née le 21 novembre 1961, elle vit à Paris et enseigne à Orléans, elle a déjà publié chez Actes Sud Le Ventre de la fée (1993) et L’Elégance des veuves (1995).

Sujet :

                C’est l’histoire d’une bibliothécaire du nom d’Esther, une « mangeuse de livre » qui un jour a commencé à faire la lecture aux enfants dans un camp de gitans. Au début, les parents étaient réticents mais ils la laissaient faire pour le plus grand bonheur des enfants. Suite à cela, les principaux membres du camp se sont mis à l’apprécier et à la considérer de la famille. Tout les mercredis matin elle allait faire la lecture, une des filles allait même à l’école grâce à elle. Mais des événements ont tout fait basculer, la mort d’un des enfants, l’exclusion d’un autre et la mort d’Angeline, la grand-mère du camp. Suite à cela, Les gitans ont déménagé plus loin c’est pourquoi Esther ne va plus aussi souvent leur faire la lecture.

Verbe :

Alice Ferney manifeste notamment une prédilection pour le style indirect libre et elle aime croiser les consciences de ses personnages. Elle emploi e aussi le discours direct.

Voici l’extrait que j’ai choisi, il est situé aux pages 25,26 :

« Le petit éléphant volant », ce fut son prénom. Le dernier-né de Misia s’appela Djumbo. Parce que sa mère n’avait pas d’idée et que son père lui trouvait de grandes oreilles. Djumbo naquit le premier sur ce nouveau territoire, mais pas plus que les autres n’y reçut sa place.

 Le voyage en camion, le travail pour s’installer et l’anxiété naturelle de la mère dans ce grand remuement s’étaient confondus avec le terme. Le lendemain de leur arrivée au potager, dans une aube fraiche et mouillée de banlieue, Misia et Lulu partirent pour l’hopital. Ils se perdirent dans le dessin inconnu des rues toutes semblables qu’ils découvraient ce matin-là. Et il devrait y avoir un dieu des mères et des enfants, puisqu’ils finirent par s’y retrouver dans le plan qu’ils consultaient.

                Tout d’abord, on les renvoya. La grossesse s’était passée ailleurs, la future mère n’était pas inscrite à la maternité. Mais l’homme qui ne portait pas son enfant souffrait plus que la mère qui le mettait au monde. Il  laissa se crever la boule d’amour et d’impuissance qui s’était faite en lui. De Misia blanche et ronde, et même plus que blanche, si blême et silencieuse, personne ne se préoccupait : Lulu devint fou. Il hurla de toute sa juste colère, le bruit qu’il fit réussit à convaincre. Un interne se mit à crier lui aussi, après ce cirque et cette honte, pour qu’enfin vienne une sage-femme. La conscience médicale acheva de faire ce qui était dû : on voyait les cheveux de l’enfant. »

Jai choisi cet extrait car pour moi il est représentatif du livre et également de la vie des gitans. Jai été scandalisée par ce passage en voyant à quel point ils étaient exclus. Une femme était sur le point d’accoucher et les services médicaux ne réagissaient pas. Je trouve cela extrêmement grave.

Complément :

Pour ma part, j’ai vraiment dévoré ce livre, du début jusque la fin. Il était à la fois émouvant et instructif.  Malgré les mésaventures, leur clan a toujours été soudé et Esther qui ramenait toujours un peu de bonheur dans ses lectures.

Ce livre met beaucoup en valeur le respect des uns envers les autres, quelle que soit l'origine. Mais il fait également énormément ressortir  les relations entre la femme et son mari. La mort est elle aussi très présente.

Clémence, 1S2

Sujet :

Des Gitans viennent occuper l’ancien potager, qui restait totalement inconstructible, d’une institutrice retraitée, celle-ci ne voulant, en effet pas le vendre à la commune. Ces gens du voyage forment une famille, effectivement la mère, Angéline, vit avec ses cinq fils, ses quatre belles-filles et ses nombreux petits-enfants. Cette famille est en marge de la société et plongée dans une grande misère. Cependant elle ne recherche pas de soutien auprès du reste de la population, d’autant plus que celle-ci  ne l’accueille pas avec joie. On observe donc deux mondes opposés qui se côtoient. Mais un jour, une bibliothécaire nommé Esther DUVAUX, va venir discuter avec Angéline, le pilier de cette tribu. Pendant un an, elle rendra visite à celle-ci, jusqu’au jour où elle propose à Angéline de venir, chaque semaine, lire des histoires aux enfants illettrés. Mais c’est tout d’abord avec un peu de nonchalance qu’Esther DUVAUX est accueillie, effectivement la vieille n’aime pas montrer qu’elle manque de quelque chose même si elle sait que des livres, jamais elle n’en a possédé. Angéline finit par accepter le projet de la bibliothécaire, les enfants s’attachent alors de plus en plus à cette femme, jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer. Les femmes commencent à venir écouter ses histoires et même Angelo (le seul des fils d’Angéline qui n’a pas de femme). Celui-ci devient même amoureux (en secret) de cette bibliothécaire. Elle fait ainsi rêver les petits et les grands.

Verbe :

Alice FERNEY nous raconte cette histoire à travers une écriture au style plutôt courant et sobre, où elle exprime de nombreux sentiments tels que la fierté, l’amour, la haine, la tristesse… Elle emploie une majorité de phrases assez longues mais souvent ponctuées par des virgules. Ses paragraphes aussi sont très longs et sondent patiemment les secrets des gitans et les replis de l’âme. Elle nous décrit en effet la misère que vivent ces Gitans et nous fait part du portrait de ceux-ci. Cela permet ainsi aux lecteurs de rentrer dans l’intrigue et surtout de mieux pénétrer l’univers secret des gitans..

Extrait :

«Un peu plus loin, du côté des caravanes, les femmes étaient aussi entre elles-groupées autour du feu comme autour de leurs secrets, qui n’étaient pas tant ce qu’elles savaient ou fabriquaient et qu’elles auraient voulu taire, mais ce qu’elles ressentaient et qu’elles ne pouvaient pas dire. Parce qu’on a beau vouloir croire le contraire, un homme, un mari, ça ne comprend pas tout. Ça comprend rien ! disait Angéline qui pensait à ses nuits de désirs muets que l’époux n’avait pas soupçonné, lui qui avait pu dormir à coté d’elle sans la toucher. Oh mais oui ! Il avait refusé cette nature flamboyante qui avait fait cinq fils sans se coucher. Elle le répétait : Les hommes et les femmes, c’est rien de commun, et ça tient toujours à cause des femmes. Parce qu’elles en finissent assez vite de s’aveugler et de vouloir. Elles voient, après la chair, l’amour et les caresses qu’ils s’arrêtent jamais de prendre, et qu’il y a rien d’autre à faire que donner. Et ce qu’elle-même avait donné, non décidément elle ne l’avait plus, pensait Angéline, son ventre, sa douceur de nid, son élan pour diriger la vie sur un bon chemin et la gaieté d’avoir à le faire. Toute cette grâce pour vivre s’était diluée dans une grande fatigue. L’épuisement était entré en elle imperceptiblement, un jour derrière l’autre à se dire qu’elle se sentirait mieux le lendemain, un mois glacé après un autre, une année mauvaise suivant une qui n’avait pas été facile (on passe son temps à attendre au lieu d’être). L’épuisement avait d’abord emporté la fraicheur de son visage - sans que personne n’y vit rien car elle continuait de sourire elle était encore jolie. Puis la force incroyable de son corps, la vitalité inaltérable qui le portait vers une tâche, cela s’était perdu ensuite. Son visage alors était devenu ridé et gris (lui qui avait était rond et fruité) et ses yeux étaient entrés dans deux petites cavernes bleues dont elle ne sortirait plus jamais, et elle avait grossi à force de moins se remuer. Pour finir il n’était rien resté de ce qui avait fait la femme et la mère. Quand l’immense appétit (de plaisir et d’enfants, de vin, de fêtes, de bon sommeil et de vie) s’était usé contre le mari endormi, affalé, mort enfin, elle était restée seule avec une étrangère : elle-même veuve et vieillie elle était lasse maintenant, et lui, ce mari qui l’avait prise et gardée tout de même n’en était pas venu à bout : il était mort avant elle. Elle n’en avait choisi d’autre. Non qu’elle n’avait pas eu de nouvelle envie d’amour, mais c’était une envie simple et minuscule, elle aurait voulu cette fois ne donner que sa peau. Or sa peau ne pouvait suffire (ça ne suffisait jamais d’ailleurs), elle était fripée depuis longtemps. Que la vie est triste ! se disait quelque fois Angéline, on ne fait que décliner après avoir travaillé, et nous les Gitanes, on a pas le temps d’apprendre quelque chose, un métier, le monde comment il est tourné, que déjà on se trouve grosse, accaparée par les enfants et le mari. »

Ce passage se situe entre la page 46 et la page 47. Il se trouve dans la deuxième partie de l’œuvre.

Je trouve cet extrait représentatif de ce roman, en effet dans ce passage on en apprend davantage sur la vie antérieure d’Angéline car la narration se mélange au propos rapportés dAngéline. J’ai trouvé cela pertinent puisque c’est elle qui dirige la tribu, qui est le pilier de celle-ci. De plus dans cet extrait on remarque que les femmes restent ensemble et on voit le caractère franc d’Angéline lorsqu’elle affirme à ses belles-filles : « un homme, un mari, ça ne comprend pas tout. Ca ne comprend rien ! ». Je trouve aussi que cet extrait représentait bien le titre de ce roman, on y retrouve la grâce de cette vieille dame puisqu’en effet elle continue de sourire mais avec l’épuisement et le dénuement dans lequel cette famille est contrainte, Angéline perd sa force et sa vitalité.

 

Complément :

J’ai très vite accroché au roman, en effet l’action démarre in medias res et cela permet une immersion dans l’histoire. De plus j’aime beaucoup les romans qui nous racontent la vie de personnes, et en particulier dans celui-ci j’ai été très touchée par la misère de ces Gitans, d’autant plus qu’il y a des enfants, et que ces derniers ne sont même pas scolarisés. Ils ne savent ainsi ni lire, ni écrire, ni compter. C’était alors une très bonne idée de faire intervenir une bibliothécaire, qui fait preuve d’une grande patience et d’une grande générosité. Cela montre aussi à quel point la lecture peut faire oublier pendant quelques instants la misère. J’ai trouvé cela magnifique. De plus cette famille me passionnait et en particulier Angéline, qui est une femme de caractère mais elle était très touchante car à certains moments j’ai pu éprouver une certaine pitié à son égard. En effet les conditions dans lesquelles elle vit ne sont vraiment pas faciles pour une femme de cet age. Mais tous les personnages m’ont quand même intéressée, car on a l’impression de vivre leur quotidien avec eux. L’histoire nous tient en haleine jusqu’au bout, avec une fin très touchante et toujours avec l’envie d’en apprendre plus sur cette famille ! Je conseille alors vivement cette lecture, dont je me souviendrai longtemps. Un roman à ne pas rater !!       

Pauline, 1S2   

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 16:22

Je viens de terminer la lecture de ce roman de Mathias Enard ou plus précisément l'auteur vient de finir de me lire son roman : 18 heures de lecture ! C'est un privilège que je dois à Babelio et à Audiolib.

J'y ai voyagé à travers les âges de la défaite des Ottomans après le siège de Vienne au XVIIe siècle à nos jours, à travers les pays et les civilisations de Vienne à Istanbul, à Damas, à Téhéran, à Darjeeling jusqu'au Sarawak en Malaisie, à travers le patrimoine culturel littéraire et musical de notre vieille Europe et celui des racines orientales. Il faut dire que les deux héros de ce roman Frantz et Sarah sont tous deux de fins lettrés, orientaliste et musicologue. On mesure alors à quel point l'Europe est proche de l'Orient aussi bien par Goethe et son Divan, que par Balzac, voire Verlaine et Rimbaud, Pessoa et aussi Liszt, Debussy, Berlioz, Beethoven, Schubert, le fado et beaucoup, beaucoup d'autres encore. Ces héros contribuent certes à construire ici l'édifice gigantesque de la culture européenne-orientale ou de l'étroite imbrication des deux mais ils forment aussi un couple presque aussi mythique que celui de Tristan et Iseut dont l'histoire ne cesse d'hésiter entre Eros et Thanatos ... Ce n'est pas pour rien que le prix Goncourt a couronné ce roman et il est vain de tenter de le résumer. D'ailleurs la renommée de l’œuvre a rempli la toile d'une glose tentaculaire sur ce récit.

Or mon propos concerne ici la lecture audio par l'auteur lui-même : pour moi qui ne connaît de l'orient que ce que j'en ai lu, l'écoute a été justement un tremplin vers l'inconnu que le roman nous convie à explorer : tous ces mots et noms étrangers me paraissent si imprononçables qu'ils freinent sans cesse la lecture. Écouter l'auteur les lire tout naturellement, comme si leurs sonorités lui étaient coutumières, contribue amplement au plaisir de la découverte de ces Orients que le roman explore. A cela s'ajoute, le rythme particulier de la phrase ou du chapitre, le mélange des registres entre humour, lyrisme et tragédie que l'auteur traduit par sa voix.

Difficile de choisir un extrait tant les possibilités sont multiples. En voici un, presque au hasard, tiré du chapitre 3 où il est question de Balzac et de ses relations avec l'Orient :

 

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 12:09
KRAMER, Pascale, Autopsie d'un père

Je remercie Babelio pour la réception de ce livre. Publié chez Flammarion en 2016, ce roman de Pascale Kramer m'a plongée dans une sorte de sidération. Cette autopsie apparait en effet comme un état des lieux, sans la moindre atténuation ou diversion, d'une situation de haine féroce et toujours plus folle en région parisienne.

Gabriel est dans le train en direction de Monceau. Dans la journée, il a reçu aux Épinettes, la visite de sa fille Ania et son petit-fils Théo qu'il n'avait pas revus depuis quatre ans. Ils regagnent Paris dans le même train mais ni lui, ni elle ne le savait. Il les observe sans signaler sa présence. En rentrant chez lui, il consigne dans ses carnets cette rencontre avec sa fille qu'il trouve empâtée et méconnaissable.

Gabriel est un homme de radio qui bénéficiait d'une notoriété certaine jusqu'au jour où "à la demande de l'ensemble de la rédaction" il est exclu de l'antenne. Gabriel avait provoqué un scandale en défendant deux jeunes qui ont massacré un Comorien… L'événement faisait même les gros titres de la presse et Gabriel avait envoyé un exemplaire du journal à sa fille avec le message : "Pour que tu saches" mais elle n'avait pas lu l'article. Ce père qui l'avait méprisée durant toute son adolescence pour ses difficultés scolaires, elle avait cessé de s'y intéresser. Elle vivait en banlieue avec Théo, son fils de six ans, dont le père, un jeune Serbe nommé Novak réapparaissait par intermittence.

Le suicide de Gabriel _dont on ne nous épargne rien_ et les jours qui suivent l'obligent pourtant à s'impliquer. Elle découvre alors Clara, la femme qui vivait avec son père et tout un aréopage qui gravite autour d'elle. Ania la laisse organiser le deuil et l'enterrement, elle semble experte. Le corps est ramené de Monceau aux Épinettes, le jour de l'enterrement est avancé, l'enterrement sera sans cérémonie, le lieu de l'inhumation est modifié au dernier moment, le jour de l'enterrement, une altercation a lieu à la sortie du cimetière, le lendemain la tombe est profanée, la maison des voisins est incendiée.

En somme, du désamour filial à la xénophobie, de la haine à l'extrémisme et à la surenchère de la haine, ce roman laisse bien peu de place à l'empathie. Seule la tendre relation d'Ania avec son fils donne un peu de douceur humaine dans cet univers de brutes : "Assis une jambe repliée sous lui, le petit Théo rêvassait face à la fenêtre. Gabriel le voyait coller son pouce comme pour stopper le défilement du paysage auquel devait se superposer l'ovale de son délicat visage coupé haut et droit par la frange. Le gamin n'avait pas encore remarqué que sa mère pleurait, des larmes rapides qu'elle étalait du bout des doigts. Mais bientôt, il chercha à attirer son attention, effleura la joue mouillée et se retourna pour l'entourer de ses bras, dans un élan tellement concerné, douloureux. Gabriel n'en revenait pas de l'intention et de l'empathie, le gamin lui avait paru emprunté, timide et terne tout à l'heure." (p.11)

Comment Gabriel est-il devenu un extrémiste xénophobe ? Des indices sont présents, épars, incertains. Sans doute serait-il malvenu d'expliquer au risque d'excuser.

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 19:36
FOENKINOS, David, Le Mystère Henri Pick

J'ai écrit en septembre dernier une critique très mitigée de La Délicatesse. Cette fois, je me dois de rendre justice à David Foenkinos : son Mystère Henri Pick est un vrai régal ! Bien sûr cette histoire de bibliothèque des refusés à Crozon est déjà une promesse tant l'idée est romanesque mais ensuite la promesse est tenue, jusqu'aux dernières lignes : les histoires s'entrelacent, se nouent ou se dénouent sans cesse, plus improbables les unes que les autres et l'auteur manie les fils en virtuose. L'histoire de la plantureuse bibliothécaire prête à quitter son mécanicien de mari pour un jeune poète rimbaldien est un sommet de cet art ! "C'est vrai que Magali n'était pas du genre à partir comme ça, sans prévenir ; de manière générale, elle n'était pas du tout du genre à faire quoi que ce soit de non prémédité ; son existence était une succession de planifications. [...] Elle ouvrit la porte de la bibliothèque au petit matin, tout était tellement calme, comme si les livres eux aussi dormaient, et traversa les rayonnages pour rejoindre son bureau. Son cœur battait d'une manière nouvelle, sur un rythme inédit. Elle aurait pu marcher vite, se précipiter vers ce qu'elle allait découvrir, mais elle aimait ce temps d'attente ; pendant quelques mètres, quelques secondes, tout était encore possible." (p. 219). Le narrateur, qui manifeste de temps en temps son omniscience, ménage le suspense et nous fait ici attendre avec Magali de découvrir si, oui ou non, Jérémie est encore là. Outre ces deux personnages, c'est tout une galerie de portraits que l'auteur trace avec précision et... délicatesse !

Au cœur de ce récit publié chez Gallimard, c'est aussi tout le monde de l'édition que l'on explore à travers les intrigues et les personnages : c'est chez Grasset que les choses se passent mais on devine bien que cela peut concerner la plupart des grands éditeurs. On découvre ici comment peut se créer un événement, de toute pièce, dans le monde littéraire et comment on accompagne la sortie d'un livre que l'on veut promouvoir pour des questions d'argent et plus encore pour des questions de renommée. On explore un monde d'ambitieux, de déchus, de ratés et de secrets. Cette histoire-là est moins légère et plus mélancolique mais l'auteur l'aborde sans pesanteur, l'entrelaçant avec les histoires de vies, romanesques et sentimentales.

En somme, un très bon moment de lecture, à ne surtout pas manquer !

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 20:34

Ce n'est ni le dernier, ni le plus célèbre des romans de Jean Echenoz mais c'est celui que je viens de découvrir et qui a su me détourner de mes habitudes de lectrice. Un roman qui vous transporte d'un terrible tremblement de terre à Marseille "de magnitude 7;9, sur l'échelle de Richter" (p 87) à l'espace au cours d'un voyage spatial, ce n'est ni un roman historique, ni un roman d'anticipation, ni vraiment un roman d'aventure tant tout y semble excessif. Pourtant l'auteur excelle à (re)créer des univers qui bousculent l'imagination du lecteur : "Décollée par-ci, décolorée par là, décorée de pâles clichés de l'Opéra, du château d'If et de la porte d'Aix dans les années cinquante, une peluche bordeaux tapissait le cage d'escalier, le tapis rouge et noir à palettes couvrant ses marches jusqu'au deuxième étage cédait plus haut la place à du sisal frangé. " (p 49); "Le Simoun, vent très chaud, se lève par bourrasques au sud du Maroc saharien. Il y produit des tourbillons compacts, brûlants, coupants, assourdissants, qui masquent le soleil et gercent le bédouin. Le simoun reconstruit le désert, exproprie les dunes, rhabille les oasis; le sable éparpillé va s'introduire profondément partout sous l'ongle du bédouin, dans le turban du Touareg et l'anus de son dromadaire [...] Croisant vers le nord, le tapis volant marocain touche Paris dans le milieu de la nuit, s'y dissémine uniformément sans omettre bien sûr le secteur Maroc, vers Stalingrad après la rue de Tanger : il recouvre la rue du Maroc, la place du Maroc, et l'impasse du Maroc au bout de laquelle réside Louis Mayer, homme astigmate et polytechnicien, quarante-neuf ans jeudi dernier, spécialisé dans les moteurs en céramique" (p 12/13)

Louis Mayer, on le voit là, est l'un des personnages principaux de ce récit : c'est lui qui quitte Paris pour rejoindre une amie près de Marseille et c'est lui dont les pérégrinations nous mènent à croiser la route d'une énigmatique conductrice d'une Mercedes jaune incendiée, conductrice qui reste nommée Mercedes faute de mieux jusqu’à ce qu'elle réapparaisse comme médecin embarquée à bord de la navette spatiale où se trouvent aussi Mayer et ses compagnons, dont le narrateur.

Ce narrateur justement est de nature à perturber un lecteur accoutumé à trouver toujours les mêmes repères. Ici le "je" du narrateur n'intervient vraiment comme personnage qu'à la fin et se trouve narrateur d'aventures alors même qu'il n'y participait pas comme narrateur personnage. Étrange narrateur:personnage par conséquent qui désarçonne le lecteur plus qu'il ne le guide. Ce lecteur d'ailleurs n'est-il pas inclus dans le trio annoncé par le titre "Nous trois" ? Les questions ici restent ouvertes.

Voici en video une présentation de l'histoire :

 


Jean Echenoz : Nous trois par ina

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 12:10

L'écume des jours est un roman d'amour écrit par Boris Vian. Boris Vian est un écrivain français. Le 20 Mars 1947, il publie ce roman rédigé entre mars et mai 1946 et dédié à son épouse Michelle. L'Écume des jours ne sera reconnu par son public qu'à la fin des années 1960.

On commence le livre avec une description de Colin le personnage principal puis de son cuisinier Nicolas ainsi que son ami Chick. Chick sort avec Alise, Colin étant jaloux de leur relation désire lui aussi trouver son amour, il décide alors d'aller à une fête, là il tombe sur la belle Chloé. Après cette fête il se marie avec elle et peu de temps après Chloé tombe malade, victime d'un nénuphar dans le poumon, Colin doit acheter des fleurs pour la sauver cela va le ruiner.

Les principaux thèmes de ce roman sont l'amour qui est vécu différemment: Colin et Chloé vivent un amour plus passionnel que celui entre Chick et Alise. Colin se ruine pour sauver le poumon de sa femme tandis que Chick dépense tout l'argent de Colin dans sa passion plutôt que d'épouser Alise. Il y a aussi le thème de l'argent: Colin qui est plus riche que Chick en début de roman aide son ami Chick. Mais bien sûr c'est la maladie de Chloé qui rythme un peu le roman et lance la suspense : on se demande si elle va s’en sortir.

Une particularité de l'œuvre est quelle utilise beaucoup de mots bien spécifiques et assez complexes à comprendre. Il faut avouer que ce monde dans lequel on pénètre est farfelu, plein de métaphores et il m'a été été difficile de savoir ce qui était réel ou pas. Mais après plusieurs pages, je me suis demandé : Et alors? C'était de la poésie à l'état pur, des personnages qui se ressemblaient tellement que leur seule différence se trouvait dans leur situation. Tous étaient sympathiques, ils s'aimaient tous d'une manière inconditionnelle mais la situation de l'un, n'est pas identique à l'autre ... Et voilà que ça part en cacahuète. C'est une lecture assez rapide mais dans laquelle on s'en prend plein la face. Les images que j'avais dans ma tête étaient incroyables. Il n'y avait que dans cet endroit impénétrable, que j'aurais pu les imaginer. Un pianococktail, quelle agréable façon de recevoir ses amis, autour d'une musique et d'un verre! La maison qui se rétrécissait au fur et à mesure que les états d'âme se déchiraient, se brisaient…

Ce roman nous apporte une bonne leçon de vie car Colin possédait la fortune au début du roman puis il rencontre Chloé qui à cause de sa maladie le ruine à tout point de vue, physiquement ainsi que moralement. Colin va ressortir détruit de cette relation mais les autres personnages aussi vont tous être détruits de différente manière.

Floriane L, 1 STL, mars 2016

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Le roman que j’ai choisi de lire est L’écume des jours de Boris VIAN publié pour la première fois le 20 Mars 1947 chez l’éditeur Gallimard.

Ce roman nous parle d’une histoire d’amour qui tourne au drame à cause de la maladie. Le personnage principal de ce roman est Colin, un homme suffisamment riche pour ne pas avoir à travailler pour quelqu’un d’autre et il a même le luxe de pouvoir avoir un cuisinier Nicolas ; alors que son ami Chick, qui est ingénieur, à lui, du mal à joindre les deux bouts.

Grâce à cet ami, Colin rencontre une jeune femme, Chloé, dont il tombe amoureux et avec qui il se marie. Cependant, Chloé attrape une maladie et pour la sauver, Colin dépense sans compter.

Pendant ce temps, Chick, à qui Colin a donné de l’argent dans l’espoir d’un mariage , dépense tout son argent dans des œuvres du philosophe Jean-Sol Patre , en oubliant tout le reste.

Peu à peu la fortune de Colin diminue et malgré un moment d’espoir, la maladie finit par emporter Chloé et laisser seul et sans argent Colin.

Extrait choisi :

« Je voudrais être amoureux, dit Colin. Tu voudrais être amoureux. Il voudrait idem (être amoureux). Nous, vous, voudrions, voudriez être. Ils voudraient également tomber amoureux…»

Il nouait sa cravate devant le miroir de la salle de bain.

« Il me reste à mettre ma veste et mon manteau, et mon foulard et mon gant droit et mon gant gauche. Et pas de chapeau pour ne pas me décoiffer. Qu’est-ce que tu fais là ? »

Il interpellait la souris grise à moustaches noires qui certainement n’était pas à sa place dans le verre à dents, même accoudée au bord dudit verre, et prenant un air détaché.

« Suppose, dit-il à la souris, en s’asseyant sur le rebord de la baignoire (rectangulaire d’émail jaune) pour se rapprocher d’elle, que je trouve chez les Ponteauzanne mon vieil ami Chose…»

La souris acquiesça.

« Suppose, pourquoi pas ? qu’il ait une cousine. Elle serait vêtue d’un sweat-shirt blanc, d’une jupe jaune et elle s’appellerait Al… Onésime… »

La souris se croisa les pattes et parut surprise.

« Ce n’est pas un joli nom, dit Colin. Mais toi tu es une souris et tu as bien de la moustache. Alors ? »

Il se releva.

« Il est déjà trois heures. Tu vois, tu me fais perdre mon temps. Chick et… Chick y sera certainement très tôt. »

Il suça son doigt et l’éleva au-dessus de sa tête. Il le redescendit presque aussitôt. Ça le brûlait comme dans un four.

« Il y aura de l’amour dans l’air, conclut-il. Ça chauffe.

« Je me lève, tu te, il se lève, nous, vous, ils, levons, levez, lèvent. Tu veux sortir du verre ? »

La souris prouva qu’elle n’avait besoin de personne en sortant toute seule et en se taillant un morceau de savon en forme de sucette.

« N’en colle pas partout, dit Colin. Ce que tu es gourmande !… »

Il sortit, passa dans sa chambre et mit sa veste. »

Ce passage est le début du chapitre 10 ( pages 63 et 64 ) ,  quand le personnage principal , Colin, se prépare pour aller à la fête chez les Ponteauzanne. On voit dès la première phrase du chapitre que Colin est encore attiré par la quête de l’amour, un sujet qui ne le quittera pas jusqu’à ce qu’il trouve l’amour auprès de Chloé.

L’extrait met en valeur le style d’écriture de Boris Vian dans ce livre. En effet c’est un style quelque peu extravagant, qui nous interpelle. Ici , il conjugue certains verbes de ses phrases à toutes les personnes et il parle à sa souris domestique comme s’il parlait à un ami.

Ce passage reflète bien le roman car il est ici question d’un dialogue et le dialogue est très souvent utilisé tout au long de l’œuvre et le côté fantastique de la souris qui le comprend nous ramène au côté extravagant que l’on retrouve sur toute l’œuvre. On retrouve dans ce roman beaucoup de brèves descriptions comme dans cet extrait la description de la baignoire qui permettent une grande liberté d’imagination.

J’ai trouvé ce roman très intéressant par le fait que les courtes descriptions qui nous donnent pourtant une idée assez précise du décor nous laissent la possibilité d’imaginer une partie du décor ce qui permet à chacun de pouvoir interpréter l’histoire comme il le souhaite.

De plus la présence de nombreuses actions et de nombreux dialogues m’ont beaucoup fait accrocher au livre car il y a toujours l’envie de savoir comment va se terminer un dialogue ou une série d’actions.

C’est un roman que j’ai apprécié lire car on croirait tout ce que dit l’auteur réalité. En effet, le roman est plus près de la fiction que de la réalité avec un piano à cocktail, une souris qui réagit aux paroles de son maitre etc. Mais il y intègre une forme de réalité avec la maladie de Chloé qui donne un sens particulier au roman. Car même dans une fantaisie qui nous paraît au premier abord près du comique, le malheur n’est pas loin.

Solenn, 1S2, mai 2017

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 11:54

Albert camus est un écrivain né en 1913 mort en 1960 à l'âge de 47 ans. Albert Camus nait à Mondovi en Algérie, il est le second enfant de sa famille . Son père Lucien Camus fut mobilisé et mourut pendant la première guerre mondiale. Sa mère décida alors de partir vivre à Alger où grâce à l'aide de son instituteur, Albert obtint une bourse afin de poursuivre ses études. En 1932 il obtient son bac, il épousa Simone Hié en 1934. En 1942 il publia l'Etranger qui fut son premier roman ainsi que, Le Mythe de Sisyphe puis en 1945 il écrivit Caligula puis deux ans plus tard La Peste qui connaîtra un grand succès. Il fut élu en 1957 prix Nobel de l'année, il devint alors un modèle pour toutes les générations. Ici nous parlerons de l'Étranger publié en 1942, ce roman écrit au courant du XXe siècle, en pleine seconde guerre mondiale mêle registre absurde et tragique.

Dans ce livre on trouve plusieurs personnages principaux, Meursault le personnage principal narrateur du roman, est un Français qui travaille et vit à Alger ; on sait qu'il a abandonné ses études, perdu ses deux parents, c'est un personnage très intrigant car radicalement réfractaire à tous types de sentiments. Mais en revanche il semble très sensible aux cinq sens, il parle très souvent de la vue avec la lumière, de l'odorat… Ce personnage se présente comme un anti- héros.

Marie Cardona est décrite comme étant une jeune femme séduisante, c'est aussi une ancienne collègue de travail Meursault elle a une personnalité totalement opposée à celle de Meursault, très expressive et ouverte.

Raymond Sintès, le voisin de palier de Meursault prétend être marchand , il deviendra l'ami de Meursault et la source de ses ennuis.

Les arabes sont des personnages importants car ils montrent le rapport Français/Algériens à cette époque Ce n'est pas le sujet principal mais c'est un sujet très sensible, on le remarque notamment grâce à l'appellation péjorative de Meursault et de son ami vis à vis des Algériens "les arabes"

L’histoire peut se résumer ainsi : Meursault est appelé par un télégramme à l'asile où sa mère vient de mourir à 80 km de Marengo, là-bas il accomplit la veillée funèbre. Il ne manifestera aucun sentiment et ira même jusqu'à fumer devant sa mère "j'ai offert une cigarette au concierge et nous avons fumé". Le lendemain à la plage il croise une ancienne amie et collègue de bureau Marie Cardona . Il se baigne avec elle et ils décident d'aller au cinéma voir un film comique avec Fernandel. Il ne prend pas la peine d'annoncer à Marie qu'il vient tout juste de perdre sa mère "elle m'a demandé si j'étais en deuil ". Le surlendemain son patron lui demande si il n'est pas trop fatigué et veut savoir l'âge de sa mère or, ne le connaissant pas Meursault répond "une soixantaine d'années " Le même jour en rentrant chez lui il se fait inviter par son voisin de palier Raymond qui lui parle de ses histoires avec sa maîtresse et avec les arabes , et il demande à Meursault de l'aider à écrire une lettre à sa maîtresse pour la punir. Meursault accepte et lui et Raymond deviennent alors amis. Les jours passent et Raymond invite Marie et Meursault à aller dans un cabanon chez un de ses amis près d'Alger à l'extrémité d'une plage. Une fois là - bas après avoir mangé, les trois hommes provoquent une bagarre avec deux arabes qui poursuivaient Raymond pour une histoire de femme. Après cette bagarre Meursault et ses deux amis rentrent au cabanon . Plus tard dans la journée Meursault retourne seul se promener sur la plage et dans un enchaînement de circonstances et d'impulsion et sans raison apparente, il tue un homme qu'il ne connaît même pas " j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte ". Après son arrestation Meursault n'a pas conscience d'être un criminel. Il se demande même pourquoi prendre un avocat "je l'ai questionné pour savoir si il était absolument nécessaire d'en avoir un " et il trouvait pour ainsi dire son affaire très simple. Il paraissait donc au procureur juge et même à son avocat comme un étranger à leurs univers car il ignore tout des valeurs conventionnelles. Par la suite un juge d'instruction et Meursault ont un entretien et le juge lui demande encore de narrer sa version des faits. Et le juge sans raison apparente lui demande s’il est croyant et Meursault ne l'étant pas lui répond que non. Le juge, stupéfait, affirme que c’est "impossible et que tous les hommes croyaient en dieu». Le juge est tellement choqué de sa non croyance en Dieu qu’à chaque fois qu'il le voit il l'appelle "l'antéchrist». Le temps passe en prison. Marie n’a eu le droit de venir voir Meursault qu'une seule fois car ils n'étaient pas mariés et Marie lui a promis qu'à sa sortie ils se marieront et Meursault n'en éprouvant ni l'envie ni le besoin imminent lui dit "tu crois ".En prison il se rend compte que ce qui lui manque le plus ce sont les femmes. Lors de son passage au tribunal on ne l'accuse plus seulement de son crime mais aussi de l'insensibilité face à la mort de sa mère puis d'être allé avec Marie à la plage puis au cinéma.

Ce livre m'a plu car on retrouve dans le personnage de Meursault une certaine indifférence face à la vie, on le remarque notamment dans certaines de ses paroles comme par exemple quand Raymond lui demande si il veut être son ami, il lui répond que "ça lui est égal" ce qui marque un sentiment d'indifférence ainsi qu'une certaine ironie. Quand Marie lui demande aussi si il désire se marier avec elle il lui répond que "ça lui était égal" encore une fois on observe son indifférence et de l’ironie. On remarque aussi qu'il ne sait pas ou qu'il ne semble pas savoir ce qu'il désire : par exemple lorsque Meursault dit ne pas être croyant cela semble invraisemblable pour le juge d'instruction car selon lui tout homme croit en Dieu même ceux qui se détournaient de son usage . Cela ne facilite pas son intégration dans la société à partir du moment où il vit dans une société majoritairement constituée de croyant. Il se fait rejeter à cause de l'intolérance et des idées reçues. Mais il n'y a pas que ça, Meursault a aussi refusé de recevoir l'aumônier en prison mais il a dû s'y soumettre, ceci montre encore que pour s'intégrer dans une société il faut être identique à ceux qui nous entourent. On remarque aussi qu'on lui reproche le manque de sentiments face à la perte de sa mère. On constate donc qu'on ne le juge plus pour avoir condamné un homme à la mort mais on le juge car il n'entre pas dans le moule des personnes toutes semblables les unes aux autres. On le juge donc par rapport à son inintégration dans la société . Et c'est pour cela que j'ai apprécié ce livre car il nous montre et nous fait réfléchir sur le fait que tous les hommes ne sont pas identiques et que l'on nous pousse par tous les moyens à nous intégrer dans un corps social spécifique sous peine de rejet par la peur de l'autre face à une vision inconnue.

Je recommande ce livre car derrière le personnage ironique et indifférent de Meursault, on traite ici d'un sujet important, l'auteur cherche à faire réfléchir sur le sens de notre vie. Car en un sens Meursault se demande quel sens il faut donner à la vie puisqu'un jour nous allons mourir, il confronte donc l'homme à l’absence de sens de sa vie. De plus, son histoire illustre le fait que la société dans laquelle nous vivons nous impose trop de barrières et d'obligations de style de vie.

Audrey, 1 STL, mars 2016

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 11:49

En 287 pages, Maylis de Kerangal nous raconte 24 heures de la vie du cœur de Simon Limbres jeune homme de 19 ans. Ce coeur de jeune homme passionné de surf, amoureux de la vie et de son amie Juliette, grand frère de la petite Lou et fils de Marianne et Sean Limbres passe du Havre à Paris, migre de Simon à Claire Méjean, une femme de 51 ans, mère de trois enfants déjà grands, traductrice. Entre temps, Simon perd la vie dans un accident, ses parents sont terrassés, Pierre Révol, le médecin de garde au département Réanimation à l’hôpital du Havre appelle Thomas Rémiges responsable de la coordination des prélèvements d'organes et de tissus.... l'émotion serait insupportable sans des décrochages aussi soudains que variés qui donnent au récit sa respiration. Ainsi "Le jour où Thomas fit l'acquisition du chardonneret, la chaleur effaçait Alger sous un nuage de vapeur, et à l'intérieur de son appartement aux volets indigo Hocine s'éventait, jambes nues sous une djellaba rayée, étendu sur un sofa. La cage d'escalier était peinte en bleu, elle sentait la cardamome et le ciment." et l'auteur consacre ainsi tout un chapitre à l'achat d'un chardonneret à Alger par Thomas Rémiges, responsable de la coordination des prélèvements d'organes au Havre.(p 167 à 173)

Les phrases à rallonges, les paragraphes d'une page, de deux pages, les couleurs, les odeurs, les textures, les menus détails qui font la vie et lui donnent sa poésie apportent au drame qui se joue dans ces 24 heures l'indispensable respiration.

J.Bicrel, 29 Juillet 2015

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Réparer les vivants est un roman publié en 2014 et écrit par Maylis de Kerangal, Maylis de Kerangal est une auteure française née en 1967.

L'histoire nous entraîne dans la vie de Simon, un jeune de 19 ans qui, à la suite d'un accident de voiture et des complications qui s'en suivent se retrouve dans le coma. Le thème est simple, 24 heures de la vie d’un corps, de l’accident, jusqu’à la transplantation du cœur dans la poitrine d’un autre, la vie d'une personne va être sauvée par le don d'une autre personne qu'elle ne connaît pas.

Ce genre d'accident et de conséquences arrive tous les jours partout dans le monde. Dans ce livre on apprend et comprend les sentiments, les réactions des connaissances de la victime, on les suit dans leur malheur, cela les rends plus réels, on leur dit la vérité de manière crue pour ne pas leur donner de faux espoirs.

Le nombre de personnes mobilisées pour une transplantation d'organe est tout simplement énorme, il y a des gens qui dédient leur vie à sauver celle des autres, c'est un grand geste d'humanité, L'effort fourni par toutes ces personnes en un seul jour est remarquable. En moins de vingt quatre heures, les amis, la famille, les médecins et chirurgiens ainsi que de parfaits inconnus seront en contact avec Simon : les uns bouleversés par la perte de leur proche, les autres sauvés par ses organes. Le cœur reçu par le malade aura t-il des réactions différentes que celui qui était le sien auparavant ? S'emballera t-il pour des raisons inhabituelles ? Restera t-il calme dans des situations où le cœur original réagissait violemment ? Le foie hérité du donneur supportera t-il aussi bien le chocolat ? Changera t-il le goût ou les habitudes alimentaires ? Ce qui est raconté ici n’est pas simplement la transplantation cardiaque du point de vue médical. C’est la vie. On suit les derniers instants de Simon, vécus dans la joie, puis le lent et douloureux cheminement de ses parents. On observe le personnel soignant, ses héros du quotidien, tous ces hommes qui travaillent à en réparer d’autres.

Benjamin S, 1e STL, mars 2016

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Maylis de Kerangal est née le 16 juin 1967 à Toulon. Romancière et nouvelliste française, elle publie son premier roman intitulé « Je marche sous un ciel de traîne » en 2000.

Je vais m’intéresser à son roman « Réparer les vivants », publié en 2013 et pour lequel elle reçoit de nombreux prix littéraires.

Ce roman raconte l'histoire de l'acheminement / la transplantation d'un cœur, celui de Simon 20 ans, vers le corps de Claire 50 ans.

En amont de cette histoire, il y a l'histoire de Simon avant son accident de voiture qui aura lieu un dimanche matin d'été aux alentours de 5h50 après une séance de surf entre amis qui le mettra dans un état de mort cérébrale.

Le roman s’attarde aussi sur l'histoire des parents -Marianne et Sean- avant la naissance de Simon puis après son accident. Ils n’arrivent pas tout de suite à admettre sa mort alors qu'il est là, dans sa chambre d’hôpital encore chaud, encore respirant. Une toute autre vision de la mort nous est présentée, on peut s'en rendre compte car dans ce cas de figure nous avons Simon, mort mais seulement mort d'esprit. On peut faire le lien sur ce point avec les études de philosophie de Maylis de Kerangal.

On découvre aussi pratiquement toutes les histoires des personnes qui ont joué un rôle dans la vie de Simon comme Juliette, son premier amour, Lou sa petite sœur, Christophe et Johan ses meilleurs amis qui eux ont survécu à leur accident et ceux qui vont jouer un rôle par la suite en tant que médecins, infirmier/ère et secrétaire, sans oublier l'histoire de Claire.

Premièrement le Docteur Révol annoncera la mort de Simon, ce qui sera une nouvelle haute en émotions pour Marianne, qui est la première à être au courant et qui ne cessera d'essayer de joindre Sean son mari. Suivra l'arrivée de Sean quelques heures plus tard qui sera lui aussi tout autant dévasté.

Ensuite Thomas, l'infirmier mettra en œuvre la persuasion des parents de Simon de faire de lui un donneur d'organes. Une décision je pense dure à prendre, à la limite de l'inqualifiable pour des parents. Songer seulement à faire de votre enfant de pièces détachées alors qu'il paraît seulement endormi est un événement que je ne peux pas envisager.

Après la finale acceptation de la demande de Thomas quoique très douloureuse, va suivre les recherches par Marthe de receveurs potentiels pour les organes qui vont être prélevés comme le foie, les reins, les poumons et le cœur de Simon.

Bien que les jeunes receveurs aient été trouvés, on se ciblera sur la receveuse de la « pièce principale » de Simon qui est Claire. De là va s'en suivre de l'histoire de Claire.

L'aboutissement de ce roman est le succès de la transplantation du nouveau cœur de Claire. Il est 5h49.

J'ai aimé ce roman, malgré certaines difficultés à le lire, à situer les histoires en parallèles avec l'histoire principale, dans ce roman la temporalité est très importante ; sans oublier que l'histoire se déroule en 24h.

Jessica S, 1STL, mars 2016

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Réparer les vivants est un roman de Maylis de Kerangal. Il parle d'une transplantation cardiaque, de Simon Limbre, un jeune homme qui va surfer une grosse vague à 5H50 avec ses deux amis, Christophe Alba et Johan Rocher, au Havre.

Après avoir eu un accident de voiture, le jeune homme Limbre tombe dans un coma dépassé, il ne pourra jamais se réveiller, il est donc le candidat idéal pour un don d'organe. Les parents de Simon dévastés de chagrin n’ont que quelques heures pour décider s’ils font le don d'organes de leur fils ou non. Les médecins et infirmiers n’ont aussi que quelques heures pour persuader aux parents pour que Simon devienne donneur d'organes pour des personnes qui sont dans le besoin, mais tout en respectant leur chagrin.

Ce roman a deux protagonistes, Simon et Claire, une femme de cinquante ans qui reçoit le cœur du jeune homme. Cette histoire se passe en 24 heure, une journée où Simon va perdre la vie et où Claire va se voir revivre.

Ce roman est écrit avec tant de précision, comporte une telle argumentation, qu'on se croirait dans une série télévisée ou dans un film, à une rythme effrénée, on se sent concerné et pris dans l'histoire. C'est bien plus qu'une fiction, car cette histoire peut se dérouler.

Maylis de Kerangal dans son roman fait que l'on se demande « qu'est-ce que la vie ? » ; « Qu'est-ce que la mort ? « qu'est-ce qu' un corps ? ». C'est aussi un roman où l'on comprend la douleur des parents, on souffre avec eux, un moment désastreux que l'on ne veut pas vivre.

Je pense que l'auteure a choisi Simon Limbre, car Limbre ressemble à Limbe, donc évoque les limbes, un espace métaphysique où les âmes des enfants non baptisés partaient, je pense que c'est pour cela qu'elle a choisi ce nom.

Contrairement à la pièce de théâtre Incendies de Wajdi Mouawad, ce roman est écrit dans l'ordre, même s’il y a des analepses (l’histoire d’amour de Simon, les souvenirs des parents,…) . Réparer les vivants est écrit, si on peut le dire, en continu, sous la forme d'une vague, avec le commencement de la vague quand Simon surfe sur cette grande vague, et se finit avec Claire, le début d’une nouvelle vague.

Sous la forme d'une vague car il y a la référence de la mer qui est présente dans ce roman, nous pouvons penser que quand la vague éclate, c'est le bruit de l'accident du jeune homme de 19 ans.

Maylis de Kerangal parle du cœur car pour tous les humains, la dimension symbolique du cœur n'est pas que l'organe, c'est aussi le lieu de l'amour dans notre corps. C'est un livre qui concerne plus le cœur que le cerveau.

Mathieu H 1ere STL

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Réparer les vivants est un roman de Maylis de Karangal publié en 2014. Ce livre nous raconte l’histoire de Simon un ado ayant eu un accident de voiture. Plus tard le Dr Révol annonce sa mort. Lors des suites de la mort, Thomas Rémige, infirmier coordinateur de greffe, chargé de convaincre des parents terrassés que leur fils est mort même si son cœur bat (mort cérébrale), leur parle de don d'organes. Ils acceptent et lorsque les données médicales arrivent, on trouve des receveurs pour chacun des organes (rein, poumon …), dont le cœur à Paris. Un des receveurs d'organe est Claire Mejean, quinquagénaire dont le cœur est fatigué. Alors s’ensuit une véritable course contre la montre pour acheminer par hélicoptère ou taxis, puis ensuite les organes sont transplantés.

Ce livre est vraiment intéressant car elle raconte en détails comment se déroule la transplantation du début (le don de l'organe) à la fin (la greffe). Ce livre est vraiment intéressant pour tous ceux qui ne connaissent pas le don d'organe, il raconte chaque étape avant la greffe. Ce livre nous parle de quelque chose qui nous concerne tous et nous raconte l’importance des dons d'organe, car ils sauvent de nombreuses vies.

Thomas, 1STL, mars 2015

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Simon Limbres est un jeune homme de 19 ans, passionné par le surf et amoureux. Un matin, il part avec trois de ses amis affronter les vagues du Havre. Cependant, celui-ci est loin de se douter qu’il s’agit ici de la dernière fois. En effet, à leur retour, le conducteur, pris par la fatigue, perd le contrôle de son véhicule : c’est l’accident. Simon est très vite pris en charge par des médecins, il est gravement blessé, et plus particulièrement en état de mort cérébrale. C’est un choc terrible pour les parents mais ces derniers doivent encore prendre une grande décision : leur fils est potentiellement donneur d’organes et il peut donc ainsi sauver des vies. C’est donc à eux de choisir et c’est finalement un oui difficile qui est livré. 24h chrono sont ainsi mises en marche pour permettre à des patients en attente d’être guéris.

Réparer les vivants est un roman inspiré de faits réels et vecteur d’émotions. Ces dernières ne sont pas seulement dues à l’histoire mais aussi à la finesse d’écriture de Maylis de Kérangal. En effet l’auteur utilise un lexique très recherché, donnant à chaque mot une plus grande ampleur face à sa simple signification. Pour ceci elle met en place de nombreuses figures de styles, telles des hyperboles, des métaphores pour décrire un sentiment par exemple, apportant une allure poétique au roman. Le narrateur extra diégétique  adopte  un point de vue interne. Pour illustrer en un passage j’ai choisi celui-ci :

 « Thomas […] traverse la pièce, et ce faisant observe […] les parents de Simon Limbres, et sûrement qu’en cet instant il s’échauffe mentalement, sachant qu’il s’apprête […] à leur demander de réfléchir et de former des réponses, quand ils sont cognés de douleur […]. Il commence lentement, rappelant avec méthode le contexte de la situation : je crois que vous avez compris que le cerveau était en voie de destruction ; néanmoins ses organes continuent à fonctionner ; c’est une situation exceptionnelle. […] J’ai conscience de la douleur qui est la vôtre, mais je dois aborder un sujet délicat […] : nous sommes dans un contexte où il serait possible d’envisager que Simon fasse don de ses organes. »

Situé au milieu du roman, page 126, ce passage pour moi symbolise tout ce roman, d’une part ce discours de Thomas, un  infirmier coordinateur de dons d’organes, annonce aux parents la mort de Simon, due à l’accident. Il réunit donc le passé avec tous les événements qui se sont bousculés, mais aussi le futur, c’est-à-dire les vies que Simon va pouvoir sauver grâce à ses organes. C’est une partie du roman pleine d’émotion, à partir duquel, 24h de course contre la montre  pour de nombreux patients, de nombreux chirurgiens, pour un cœur, un foie, des poumons, des reins…

 Pour ma part, ce livre m’a beaucoup touchée, autant par la remarquable écriture de Maylis de Kerangal que par son histoire. Simon Limbres est un jeune homme de nos âges, nous élèves de 1ère, et le fait de voir que sa vie idyllique s’arrête aussi brusquement, nous amène à vouloir profiter le plus possible. Après avoir lu ce roman, je suis allée voir son adaptation par Katell Quillévéré et Gilles Taurand, au cinéma, celle-ci fut aussi prenante que le livre. J’ai choisi ce roman d’une part parce que l’Univers de la médecine me passionne et aussi pour le fait qu’il s’agit d’une histoire inspirée de fait réels. Pour moi, ce livre mérite donc ses nombreux prix, et je le recommande vivement, et de même pour le film.    

Compte-rendu mis en page ici http://ahp.li/24f2458d88584c2224df.pdf                           

Chloé G, 1S2, mai 2017

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Sujet : c’est un roman qui traite d’une transplantation cardiaque. Toutes les étapes de la vie des parents du jeune accidenté, Simon LIMBRES, y sont décrites. Tout au long de l’histoire nous sommes amenés à nous imaginer à la place de ses parents qui sont face à un dilemme. Ils doivent prendre une décision aux conséquences irrévocables dans un laps de temps très court alors qu’ils viennent juste d’apprendre une tragique nouvelle.

Verbe : c’est un roman qui contient beaucoup de description et de narration. De plus, c’est un texte poétique qui est écrit avec beaucoup de procédés stylistiques notamment de nombreuses figures de style. Le registre pathétique  y est présent puisque l’auteure s’attache énormément aux émotions des personnages.

Extrait : page 61-62

« -votre fils est dans un état grave.

Aux premiers mots prononcés - timbre clair, cadence calme-, Marianne appuie ses yeux -secs- dans ceux de Révol qui la regarde idem, tandis que sa phrase se met en branle, tandis qu’elle se compose à présent, limpide sans être brutale- sémantique d’une précision frontale largos tramés aux silences, ralentis qui épousent le déploiement du sens-, assez lente pour que Marianne puisse répéter intérieurement chacune des syllabes entendues, les inscrire en elle : lors de l’accident votre fils a subi un traumatisme crânien, le scanner fait état d’une lésion importante au niveau du lobe frontal –il porte une main sur son crâne à l’arrière de son front, figurant sa parole-, et cette commotion violente a provoqué une hémorragie cérébrale. Simon était dans le coma à son arrivée à l’hôpital. Le café refroidit dans le gobelet, Révol boit lentement quand face à lui, Marianne est désormais une statue de pierre.

(…)

-Il s’agit d’un coma profond. »

Ce passage illustre très bien le roman puisque les éléments les plus importants y sont présents. On découvre la tragique nouvelle et cela pose l’intrigue. De plus on perçoit les émotions de la mère qui va plus tard être confrontée  à un énorme dilemme avec le père de Simon. Elle est sous le choc elle ne bouge plus et aucun mot ne sort de sa bouche. Le récit est écrit avec un langage recherché puis il y a de longs passages de descriptions qui sont très précises.

Complément

J’ai beaucoup apprécié ce roman car il fait part d’événements qui malheureusement arrivent dans la réalité. L’auteur s’attache particulièrement aux émotions de ses personnages et il y a tellement de détails qu’on se met à ressentir ses émotions. Je me suis souvent imaginée à la place de ces parents qui devaient faire un choix très difficile. Aucun parent ne peut choisir de débrancher son enfant et accepter le don d’organe alors que l’enfant est dans le coma.

J’ai choisi cette lecture cursive car quand j’ai lu le résumé j’ai toute suite accroché. Ce sont des faits d’actualité car on entend souvent parler de personnes dans le coma dont la famille n’arrive pas à accepter la fin de vie. De plus des lois ont été créées il y a peu de temps à ce sujet.

Enfin, j’ai vu l’adaptation cinématographique de ce roman tellement j’ai apprécié le lire. Il était vraiment bien écrit et, malgré de longs passages descriptifs, il était passionnant, on veut toujours connaître la suite des événements…

Lou-Ann, 1S2, mai 2017

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Dans ce roman, il est question d’une transplantation cardiaque. En effet, Simon Limbres, adolescent en état de mort cérébrale se retrouve à l’hôpital dans lequel il est finalement déclaré mort. À quelques centaines de kilomètres, à Paris, une femme attend une greffe. Nous suivons les étapes de cette transplantation, de la décision des parents du jeune homme en passant par les démarches administratives afin de trouver un receveur compatible au prélèvement et enfin à la greffe.

L’auteur, Maylis de Kerangal, dans son roman au narrateur extra diégétique, réussit à allier un sujet passionnant et un des grands débats de la société, tout en conciliant le sérieux avec une pointe de poésie. De plus, l’utilisation d’un lexique varié,  assez soutenu et technique se remarque aisément et de longues phrases avec peu de ponctuation donnent un rythme rapide. C’est le style « coupé » qui est présent dans son roman. L’extrait le plus représentatif selon moi est le suivant : « Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. » que nous retrouvons à la page 269. C’est un extrait représentatif car il nous fait comprendre bien que le sujet est celui d’un don d’organes. Selon moi, il est également représentatif du style de l’auteur car nous retrouvons la métaphore de l’oiseau qui migre avec les saisons, représentée par le cœur ou les autres organes qui vont vers d’autres corps.

C’est donc un roman très intéressant tant du point de vue littéraire que scientifique car il y a de multiples figures de style telles que l’énumération, la métaphore ou encore la gradation. De plus, à travers l’histoire et sans que nous connaissions beaucoup de détails sur les différents personnages, l’auteur arrive à nous transmettre leurs émotions telles que la tristesse, la douleur ou encore la colère suite au tragique événement qu’ils ont subi. Nous pouvons ainsi ressentir de la pitié pour cette famille malheureuse. L’histoire est également très intéressante au niveau scientifique car nous en apprenons plus sur ce sujet qui n’est pas évoqué souvent ainsi que sur les différentes démarches que nécessite cette transplantation.

Les intérêts de ce livre sont multiples,  l’intérêt scientifique est celui qui  le plus prédominant selon moi car, comme dit précédemment, les étapes nous sont expliquées sans rentrer dans les détails, mais tout est compréhensible pour les non-spécialistes, les mécanismes de cette transplantation du cœur mais aussi les lieux comme le bloc opératoire. On est donc « au cœur » même de ce théâtre où jouent plusieurs spécialistes pour avoir l’organe voulu.

Enfin, la particularité de ce roman est qu’il n’est pas un roman comme les autres. En effet, le style de l’auteur est très présent et donne ainsi du rythme et le sujet que ce livre aborde le rend surprenant mais il n’en reste pas moins agréable à lire même si le début est lourd  à cause des longues phrases d’introspection.

Marion, 1S2, mai 2017 

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Sujet: De quoi est-il question?

Ce roman parle d’une transplantation cardiaque. Simon un jeune surfeur de 19 ans est victime d’un accident de voiture lors d’une session de surf au Havre avec ses amis Johan et Christophe. Diagnostiqué en mort cérébrale à cause de complications, Simon est désigné comme donneur d’organes mais l’auteur a décidé de s’attarder sur la greffe de son cœur. L’histoire raconte 24h du corps de Simon de l’accident jusqu’à la greffe de son coeur dans un nouveau corps, celui de Claire, 51 ans traductrice atteinte de myocardite et nécrose au niveau du coeur. Mais le roman ne s’attarde pas que sur Simon mais aussi sur l’équipe médicale, le docteur Révol ou l’infirmier Thomas et sur les parents de Simon puis sur Juliette, sa petite amie, qui ne réalisent pas tout de suite la mort de Simon. L’infirmier joue un rôle important dans le roman puisque c’est lui qui va faire accepter aux parents que Simon devienne donneur d’organes, une décision douloureuse à prendre car on accepte que notre enfant finisse dans différents corps alors qu’il semble seulement dormir. La fin du roman est centré sur l’histoire de Claire. L’aboutissement du roman est la transplantation de Claire.

 

Verbe: Les chirurgiens commencent à présent un long travail de couture : ils œuvrent à reconnecter le cœur en procédant de bas en haut, de manière à l’ancrer en quatre points (...)L’énergie humaine dépensée là, la tension physique mais aussi la dynamique de l’action _ rien moins qu’un transfert de vie_ ne sauraient produire autre chose que cette moiteur qui commence à croitre, à planer dans pièce.” (Pages 296-297)

L’extrait se situe à la fin du roman.

Cet extrait est représentatif du roman, parce qu’il présente la greffe du coeur de Simon dans le corps de Claire. La scène de la greffe est l’aboutissement du roman, la fin des 24h de la vie de Simon, entre sa mort annoncée à ses parents, l’acceptation de sa mort puis l’ajout de Simon en liste des donneurs d’organes grâce à l’infirmier, les recherches de Marthe pour trouver un receveur puis l’arrivée de Claire pour sa greffe.

Complément: Personnellement, je trouve que le roman est très intéressant, on y apprend beaucoup de choses sur le déroulement d’une transplantation cardiaque du début à la fin. Le sujet abordé, celui de la greffe cardiaque est un sujet qui concerne des centaines de personnes tous les jours, c’est une chose qui peut arriver à chacun d’entre nous à cause d’un accident ou d’une maladie. Je pense qu’être donneur d’organes est important car cela sauve des vies. Ce roman procure de l’émotion, surtout quand les parents de Simon apprennent son décès et ne veulent pas réaliser. Ici, je pense que l’auteur parle du coeur pour le corps humain mais aussi pour l’amour comme ici avec Simon et Juliette.

Swann, 1S2, mai 2017

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 11:13

 

La petite fille de Monsieur LinhPhilippe Claudel est un auteur de talent aux nombreux livres à succès dont La Petite Fille de Monsieur Linh. L'histoire est aisément compréhensible, c'est celle d’un vieil homme contraint de quitter son pays ravagé par la guerre (au Vietnam ? ). Il débarque dans un environnement totalement inconnu à ses yeux, ce qui compte le plus pour lui c’est de protéger sa petite fille, Sang Diû, une enfant de douze semaines, rescapée d’un éclat de bombe.   P. Claudel imaginant la rencontre du vieil homme avec un vieil Occidental, Monsieur Bark, montre certes les différences culturelles et sociales entre M. Bark et M. Linh mais il montre aussi que l’Occidental qu’est le gros homme voit très bien que la petite fille n’en est pas une, mais que peu importe pour lui, il s’est trouvé un ami et c’est le principal. L'opposition est pourtant flagrante entre les deux hommes, l’un est gros et gras, bien portant, l’autre est maigre et sec, dans un état lamentable, il est habillé de guenilles, chaussé de simples chaussons. L’histoire est poignante : M. Linh est contraint de s’intégrer dans une société pour lui étrangère et qui est la nôtre, il  est passé de son pays à un autre en six semaines par la mer. Son séjour commence dans une maison d'accueil surchargée par la présence de deux familles et se poursuit dans un hôpital psychiatrique. Pour finir en apothéose, M. Linh, portant toujours sa petite fille, se fait renverser par une voiture alors qu’il traversait la chaussée afin de rejoindre l’Occidental M. Bark sans accorder grande importance au monde environnant.

L’illustration de première de couverture est bien représentative du livre, le banc, l’homme et l’enfant dans ses bras, c’est l’endroit où se passe l'essentiel de l’histoire, c’est le centre du roman. A la fin de ce roman, la chute fait s’effondrer tout ce que le lecteur a construit. Nous découvrons alors la véritable situation de Monsieur Linh. Les questions que se pose le lecteur sur le caractère calme, la longue diète de l’enfant, ses expressions de visage impassible, le fait que les enfants du refuge jouent avec elle,... trouvent enfin une réponse : la petite fille de Monsieur Linh est une poupée de chiffon, le corps inanimé qui était à côté du cratère creusé par la bombe sur les rizières est la véritable trace de l'existence de la petite fille.
La simplicité, la délicatesse, la facilité de lecture sont des atouts que l’auteur a réunis et je trouve finalement cette œuvre très accessible, par son contenu comme par le vocabulaire.

Gaëtan O, 2nde, 15 juin 2010

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 Simple, franc, délicat, vrai et plein de sous-entendus… Voici quelques mots illustrant parfaitement ce discret roman à l’allure insignifiante. En effet, il n’a rien en rapport avec ces gros pavés intimidants aux morales pesantes. Le roman de Philippe Claudel, au contraire, est intime et sans superflu. Il met à nu l’auteur qui invite simplement le lecteur dans son univers. Cependant, bien plus qu’intime, ce roman est juste et bouleversant sans pour autant tomber dans le sermon ni la culpabilité. Il exprime une réalité trop souvent passée sous silence mais il l’exprime sans exagération et tout simplement. Le message que l’auteur fait passer est aussi un message d’amour et d’espoir. Cette histoire nous prouve que, malgré les différences culturelles et sociales, nous pouvons tous nous mélanger. Il suffit juste d’accepter de s’ouvrir aux autres et ainsi accepter l’inconnu et le fait que ces rencontres nous changent parfois profondément et perturbent nos habitudes. La petite fille de Monsieur Linh… un petit livre, un grand texte.

Lucie P, 2nde, 15 Juin 2010 

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 Cette œuvre La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel m’a semblé étrange à cause de Monsieur Linh, le personnage principal, dont tout au long du récit, on découvre l’univers étrange : sa petite fille reste avec lui dans l’hôpital, il n’a pas le droit de sortir de sa maison de retraite… Elle m'a semblé émouvante aussi, sans pour autant tomber dans l’excès, notamment avec l’histoire d’amitié entre Monsieur Bark et Monsieur Linh, la relation entre Monsieur Linh et sa petite fille, Sang-Diû qui ne parle jamais et ne mange rien .On ne le comprendra qu’à la fin. La chute provoque la surprise du lecteur qui découvre enfin les règles et les personnages qui entourent Monsieur Linh. La singularité de ce personnage, si différent des autres, peut se comprendre : l’auteur quand il a commencé à écrire se cachait comme s’il avait honte, se rattachant à l’écriture en occultant ce qui l’entoure .Cela rappelle la relation entre Sang-Diû et Monsieur Linh.

La lecture de ce roman est plutôt facile .Les scènes s’enchaînent rapidement grâce à une description un peu cinématographique même si l’on se perd parfois entre le point de vue du narrateur et celui de Monsieur Linh.
J.G,
2nde, 15 Juin 2010 

 

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 Ce livre, qui est assez facile à lire, est un roman avec peu de dialogues mais, pour autant, il n’ennuie pas le lecteur. Ce roman, surprenant, jusqu’à la dernière ligne, laisse le lecteur imaginer la suite. Le titre tout aussi simple mais pertinent n'a sûrement pas été choisi au hasard. L’illustration en est tout aussi perspicace, elle  représente et résume le livre tout comme le titre. Cette œuvre fait transparaître la solitude et la tristesse de Monsieur Linh qui quitte son pays à cause d’une guerre et emporte sa « petite fille » Sang Diû. Le lecteur, le narrateur et le personnage principal ressentent la même chose, ils se noient tous dans ces grandes émotions.

Anthea M 2nde, 15 Juin 2010 

 

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La petite fille de Monsieur Linh est un petit roman avec un grand texte qui repose sur la solitude d’un homme qui a tout perdu.  Cet homme, Monsieur Linh, arrive dans un nouveau pays avec sa petite fille, Sang-Diû, soit « matin doux », dans sa langue natale.  Au fil du temps il noue des liens avec monsieur Bark, un gros homme solitaire. L’auteur relate souvent ces rencontres au discours indirect. Philippe Claudel illustre ici les problèmes de l'altérité en alliant deux hommes, deux cultures, deux pays. Le pays natal de Monsieur Linh est décrit comme beau, calme, les gens n'y sont pas pressés et prennent le temps d’apprécier la vie alors que le pays dans lequel il vient d’arriver est décrit comme plein de monde, de bruit, de danger, les gens y sont toujours pressés, ils courent. Le lecteur ressent surtout la solitude de  Monsieur Linh, il  ressent aussi la douleur qu’il a d’avoir tout perdu. En effet, le vieil homme ressasse toujours son passé. Ce roman est émouvant et en même temps intriguant et pourtant, l’auteur, Philippe Claudel, a affirmé que ce roman ainsi que les autres qu’il a écrits l’ont été d’une traite. Il n’a pas relu ce roman avant de le publier. Il reconnaît cependant que pour lui, publier un roman est un acte intime mais c’est aussi une rencontre par livre interposé avec ses lecteurs. Ce roman, facile à lire, peut plaire aux plus jeunes comme aux lecteurs expérimentés. 

Tiphaine D, 2nde, 15 Juin 2010 

 

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  Lors de sa sortie en 2005, La petite fille de Monsieur Linh, a valu à son auteur, Philippe Claudel, une reconnaissance du milieu de la critique qui l’attendait au tournant après son œuvre Les Ames Grises. Pari réussi par un auteur qui s’est longtemps caché pour écrire. Aujourd’hui, son œuvre, La petite fille de Monsieur Linh, reste dans la mémoire de ses lecteurs comme une image. Un homme, Monsieur Linh, déraciné de sa terre, de ses origines et des siens, morts à la guerre, débarqué en Occident (France ?) garde comme seule attache, tout contre lui, sa petite fille Sang Diû, l’objet le plus fragile et le plus merveilleux qui soit pour lui. Il promène avec lui une « valise de cuir bouilli », contenant des vêtements usagés, une photo jaunie et un sac de toile avec de la terre de son pays. Cette œuvre touchante et saisissante dénonce la réalité de cette société contemporaine ; la guerre, la perte de ses repères et le rejet dont sont victimes les étrangers. Une fin poignante que l’on n’oublie pas…

Julie P, 2nde II,
 15 Juin 2010 

 

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Le livre de Philipe Claudel La petite fille de Monsieur Linh m’a plu , il est facile à lire et court mais demande une réflexion par rapport à ce qu’est vraiment cette petite fille. Monsieur Linh nous fait pitié avec sa naïveté qui le fait croire à l’existence certaine de sa petite fille. On dirait que le narrateur partage la naïveté de M. Linh car c’est seulement avec des indices disséminés que l’on découvre la réelle identité Sang-Diû. Le vieil homme se souvient ainsi au tout début du livre qu'il avait vu « plus loin la petite, les yeux grands ouverts, emmaillotée, indemne, et à côté de la petite une poupée, sa poupée, aussi grosse qu’elle ». Or  à la fin  du roman,« il serre la jolie poupée dans ses bras maigres […] il la serre comme il serrerait une vraie petite fille». Ce livre montre aussi que le lien entre deux personnes ne parlant pas la même langue peut être très fort

Élisa RAULT

 

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  Auteur a succès après la sortie de son livre Les Ames grises , Philippe Claudel revient en 2005 sur le devant de la scène avec une nouvelle œuvre : La petite fille de M. Linh . Ce livre, facilement abordable pour tous les lecteurs, est une surprise inattendue de la part de l’auteur : il y change radicalement de registre comme le signale Delphine Peras dans sa critique. Un certain M. Linh, étrange vieil homme, débarque d’un pays où la guerre a ravagé les siens, muni d’une simple valise à la main et de sa petite fille qui a survécu. Elle s’appelle Sang Diû, ce qui signifie « matin doux » dans la langue natale du vieil homme. Considérée comme la prunelle de ses yeux, elle ne pleure jamais, ne réclame jamais à manger et elle s’endort dès que son grand père lui chante une chanson bien particulière :
« Toujours il y a le matin
Toujours revient la lumière
Toujours il y a un lendemain
Un jour c’est toi qui seras mère. »
Dans la suite de l’histoire la rencontre entre M. Linh et M. Bark, un homme en retraite habitant le pays nouveau , représente très bien l’échange avec l’étranger. Les deux hommes se retrouvent tous les soirs sur un banc où Monsieur Linh offre à son nouvel ami deux paquets de cigarettes par jour. Et c’est d’ailleurs ce fameux banc que Philippe Claudel a dessiné pour illustrer la page de couverture de son livre, signe de l’importance de ce lieu de l'échange.
Yann Lachever 2nd 2

 

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  C’est une histoire bouleversante avec un caractère poétique. C’est aussi une histoire assez mystérieuse, car le passé de Monsieur Linh, celui de la petite fille participent de l’intrigue du livre. Tout au long de ce roman, le personnage principal, M. Linh, noue des liens d’amitié avec M.Bark. M. Linh est un vieillard asiatique qui a fui la guerre dans son pays avec dans ses bras une fille que l’on confond avec une poupée à certains moments de l’histoire. Monsieur Linh est toujours tout seul avant de rencontrer Monsieur Bark. Ce Monsieur Bark est un Occidental banal qui au fur et à mesure du roman apprend à connaître Monsieur Linh.

C’est un roman engagé mais un peu monotone.

Timothée Raulet, 2nde 2, 15/06/10

 

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  Deux ans après avoir écrit Les Ames grises , l’écrivain Philippe Claudel, né en 1962, publie cette fois-ci La petite fille de Monsieur Linh dont la première publication a été faite en 2005 ce qui est donc très récent. Philippe Claudel écrit ses œuvres sans réfléchir, il aime perturber ses lecteurs, il n’utilise pas de cadre spatio temporel comme cela son histoire peut se situer dans n’importe quelle ville, à n’importe quel moment, sont but est d’être imprécis géographiquement et aussi temporellement. L’auteur donne une grande importance à ses titres, il ne les choisit pas au hasard il faut qu’ils sonnent bien et qu’il y ait un accord profond entre eux et le texte, il les aime parfois intriguants, et poétiques. Les thèmes de l’exil, de l’étranger, de l’exclusion sont présents dans ses romans car il est plus intéressé par ceux qui souffrent que par la situation des nantis. Ainsi cet homme, Monsieur Linh, a dû quitter son pays où tout a été dévasté, il veut protéger sa douce et silencieuse petite fille nommée Sang Diû . Cet homme désemparé et seul se rattache aux souvenirs de son ancien pays, comme son odeur car à présent il ne sent plus rien. L’auteur met de la poésie dans son roman, le vieil homme chantonne souvent une petite chanson à sa petite fille :
‘’Toujours il y a le matin
Toujours revient la lumière
Toujours il y a le lendemain
Un jour c’est toi qui sera mère
‘’
Et puis un jour sur un banc il rencontre Monsieur Bark, tous deux ne se comprennent pas mais ils s’apprécient, leurs voix les apaisent , les rassurent. Il se crée une amitié même s'ils sont dans l’incapacité de communiquer à cause de leurs langues différentes.

Ce roman est court, il peut facilement être lu par tout le monde. L’histoire de cet homme et de sa protégée est marquante et émouvante. La chute est surprenante, sans trémolo, ce texte est un récit narratif qui comporte peu de description. Ce roman est donc une réussite pour Philippe Claudel.

Mélanie Basset

 

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 La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel est un livre qui m’a plu car d’une part il a un caractère bouleversant et d’autre part l’histoire des deux personnages est fondée sur des faits réels et ouverts sur d'autres pays.
Ce qui est bouleversant dans cette histoire, c'est l’association des sentiments :
_ Le passé des deux personnages éponymes, le peu d’éléments que l’on a de leur passé est très émouvant ; ils ont survécu à un massacre où tous les membres de leur famille sont morts. Le modèle du grand-père avec sa petite fille est très étonnant, on se doute que le grand-père n’a pas sa petite fille par hasard au début de l’histoire puis quand on découvre son passé, on comprend pourquoi il y est très attaché.
_La situation du vieil homme est bouleversante car il se réfugie dans un pays qu’il ne connaît pas, il n'en connaît même pas la langue, il n'y connaît aucune personne,  il ne sait même pas où il va dormir même si il trouve refuge dans un dortoir.
Tout cela donne à l’histoire un caractère émouvant d'autant plus qu'on sait que la situation de ces deux personnages est plus que misérable, ils n’ont pas d’argent.

D'autre part, cette histoire est ouverte au monde, on y dénonce les événements passés, le massacre dans les rizières, c’est le signe d'une liberté d’expression ! Le roman dénonce aussi le mépris affiché par la société occidentale envers les réfugiés comme ce vieil homme, M. Linh et sa "petite fille".
Ce que l’on peut reprocher à ce livre est de ne pas en dire davantage sur le passé des deux personnages : il aurait fallu commencer l’histoire à partir de la mort des parents de la petite fille. Cette histoire aurait eu un caractère plus émouvant.

Marc-Antoine Hamon 2nd2

 

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 Philippe Claudel écrit sans réfléchir. Avec cette œuvre insistante sur le manque, il cherche , deux ans après le fracas des Âmes grises , un équilibre entre deux situations différentes , ici celles de Monsieur Linh et de Monsieur Bark. Il passe d’une situation normale à une solitude plus ou moins « forcée ». L’œuvre repose sur l'histoire d'un grand-père qui recueille une petite fille lors d’une guerre dans son pays où les parents, fils et bru du grand-père, sont morts  laissant derrière eux , une petite fille… Le grand-père, Monsieur Linh, décide donc de quitter son pays actuel pour prendre la route pour un pays inconnu pour lui, hors de danger, accompagné de la fille de son fils. Ils sont là-bas classés parmi les immigrés, placés dans un centre d’accueil. Ainsi le grand-père fait la connaissance de plusieurs personnes, et une plus particulièrement de Monsieur Bark avec qui il passe la majorité de son temps. Se créent entre les deux hommes des liens d’amitié très particuliers.
Dès sa sortie, ce roman est perçu de façon positive par la plupart des lecteurs. Ce qui ressort le plus souvent est qu’il « sort de l’ordinaire », c'est ce que soulignent surtout ceux qui ont lu d’autres œuvres de Philipe Claudel comme Les Âmes grises. Je porte moi aussi un regard positif sur ce roman, car je trouve que c’est une histoire et un thème singuliers.

David Hellier

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Dans ce livre, Philippe Claudel met en avant les sentiments et l’histoire bouleversante d'un homme qui se nomme Monsieur Linh . Quand on lit ce livre, on voit l’attachement de Monsieur Linh pour sa petite fille Sang Diû. On peut remarquer que cet homme fait preuve de courage et affronte le regard des gens qui le dévisagent et le regardent plutôt méchamment, on pourrait le considérer comme un héros car il a récupéré sa petite fille lors d’une guerre où son fils et sa belle fille, les parents de la petite fille sont morts. Pour lui, sa petite fille est la seule personne importante qui lui reste. Sang Diû , lui donne le courage de vivre, de ne jamais baisser les bras.

A la suite de cela, il rencontre un homme, M. Bark. Leur rencontre est touchante car ils ne parlent pas la même langue mais se comprennent avec "bonjour" dans leur langue et en se regardant. Ces deux hommes sont blessés, mis à l’écart, ils souffrent mais pourtant se battent. A la fin, une chute, une grande surprise pour le lecteur : Sang Diu, la petite fille est ...

Ce roman évoque l’amour, le manque de tolérance de certaines personnes, l’intolérance et la souffrance des blessures. Philippe Claudel l'a écrit avec amour et il nous montre la
société telle qu’elle est aujourd’hui et l'on comprend qu'il faut qu’elle change.

J. Morvan

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  Le roman, La petite fille de Monsieur Linh fait maintenant partie des nombreux ouvrages écrits par Philippe Claudel. Ce natif de Lorraine change de registre et nous surprend avec cette nouvelle réaliste. L’œuvre raconte comment un homme trouve la force de survivre en quittant son pays détruit par la guerre (référence au Vietnam ?). C’est un déchirement pour le personnage principal, un petit vieillard, qui voit disparaître son pays de rizières et de coutumes ancestrales. Le bateau les emmène lui et sa petite fille, Sang Diû , dans un pays inconnu où la société dicte le mode de vie de chacun. Une personne va sortir de ce lot, c’est M. Bark. Lui seul offre à Monsieur Linh un accueil chaleureux , généreux mais qui reste curieux. Ce qui est admirable c’est que le séjour en hôpital psychiatrique et l’accident tragique de la fin n’ont pas entaché l’amitié des deux hommes.
La première de couverture illustre très bien le livre : un homme, M. Linh, une petite fille bien calme, Sang Diû et le banc, lieu essentiel de l'histoire.

Yoann Kerboëthau

 

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 La Petite Fille de Monsieur Linh est un roman écrit par Philippe Claudel après le succès des Âmes Grises. C’est l’histoire d’un vieil homme quittant sa terre natale pour donner un meilleur avenir à sa petite fille, orpheline à cause de la guerre. Il débarque en terre Occidentale ne connaissant rien de ce pays nouveau, si étrange, « sans odeur ». Tout au long de l’histoire il ne vivra que pour sa petite fille, il rencontrera Monsieur Bark qui deviendra son ami, malgré la barrière de la langue. Monsieur Linh nous inspire une amicale compassion par son innocence et ses simples difficultés qu’il affronte calmement mais avec obstination. Il saura attendre patiemment et garder espoir pour retrouver son ami, « Tout en marchant, il sent les forces revenir dans son corps».

Ce livre suscite des émotions : la compassion, la perplexité, l'étonnement...
Alice de Beauregard, 2nde II

 

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 La petite fille de Monsieur Linh, est un roman moderne laissant cours à l’imagination car il existe certaines zones sombres : on ne connaît pas le pays d’origine de Monsieur Linh, ni celui de sa petite fille, ni le pays où ils arrivent. « La petit fille », nouveau-né, dont il est question s’appelle Sang Diû, "matin doux", elle nous perturbe jusqu'à la fin du livre. Quant à Monsieur Bark, lui qui a perdu sa femme, va t-il retrouver la joie de vivre ?
Sans le vouloir et en écrivant d’une seule traite, Philippe Claudel dénonce une inégalité politique et sociale dans son livre. L’inégalité politique se distingue ici par le contraste entre le pays d'accueil et le pays en  guerre dont une imprécision géographique rend la situation indécise. La solitude de Monsieur Linh, sa peur et son manque de repères par rapport à ce changement de pays est une des marques de l’altérité. Dans les pays européens les voitures remplacent les bœufs, Monsieur Linh dit que « rien ne ressemble à ce qu’il connaît » et il s'étonne des contrastes : « Au village, il n’y avait qu’une rue, une seule ».
Philippe Claudel a su nous émouvoir mais sans excès, tout en rapportant les paroles de ses personnages, souvent au discours indirect. Ce livre peut être conseillé aux grands comme aux petits lecteurs, car il est court et facile à lire.

BOUCZO Anaïs le 9 juin 2010

 

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 Après le succès des Âmes Grises en 2003 qui s’est vendu à plus de 250 000 exemplaires, Philippe Claudel écrit un roman d’un nouveau genre tout à fait différent de son dernier succès. Le récit fondé sur le thème de l’étranger raconte l'histoire d'un homme âgé et de sa « petite fille » qui partent d’un pays de l’Est dont on ne connaît pas le nom. Suite à une guerre qui a ravagé leur pays, l’homme qui s’appelle Monsieur Linh a perdu sa femme, son fils et sa bru, il quitte alors son village pour « un pays sans odeurs ». Sa petite fille c’est tout ce qui lui reste avec sa valise , une poignée de terre dans un sac, sûrement le dernier souvenir avant que la terre soit retournée par la guerre et une vieille photographie toute abimée. Dans le bateau qui part de son pays il serre sa petite fille, son unique raison de vivre. Lorsqu’ils arrivent dans ce pays dont le nom n’est pas dévoilé dans le livre, il rentre dans un foyer d’immigration. Le vieil homme et sa petite fille extrêmement sage sont méprisés par les autres immigrants. Mais dans ses malheurs, Monsieur Linh rencontre Monsieur Bark , un homme qui partage avec lui ses émotions et qui comme lui, ne comprend pas le regard des autres.
Ce livre se lit facilement et en peu de temps. C'est un roman tout à fait bizarre puisqu’il ne contient pratiquement pas de dialogue direct et que les personnages principaux ne parlent pas la même langue. Le roman très court est à mon goût très ennuyeux car il n’est fondé que sur des descriptions tout au long de l'œuvre. C’est un livre que je ne conseille pas de lire.

Y.L.B

 

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 Philippe Claudel écrit ses œuvres sans réfléchir. Il aime perturber un lecteur surtout lorsque cette déstabilisation ouvre sur une faculté plus grande de conscience et de réflexion comme dans La petite fille de Monsieur Linh. Philippe Claudel s’inquiète plus pour les pauvres que pour les nantis comme nous le remarquons dans cette œuvre. Dans ce roman , il met en avant les sentiments et l’histoire bouleversante d'un vieil homme M. Linh, il montre aussi une amitié forte entre deux hommes qui ne se connaissent pas et ne se comprennent que par des regards ou un « Bonjour ». M. Linh fait preuve de courage et affronte les regards des gens qui le dévisagent. Sang Diû, sa "petite fille", lui donne le courage de vivre, de ne jamais baisser les bras. M. Linh et son nouvel ami, M. Bark sont deux hommes blessés par la vie et mis à l’écart mais pourtant ils continuent à se battre. Le courage mais aussi l’amour et également l'intolérance de certaines personnes et la souffrance sont au cœur du récit qui peut aussi nous ouvrir les yeux et nous faire réaliser que dans la société telle qu’elle est aujourd’hui les gens ne sont pas toujours solidaires les uns envers les autres.

Les lecteurs de La Petite Fille de Monsieur Linh n’ont pas tous perçu ce roman de la même manière mais on peut au moins s'accorder à le qualifier d'émouvant et même bouleversant.
Audrey

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Philippe Claudel avec très peu de mots sait nous narrer une intense histoire d’amitié entre deux hommes sans toutefois tomber dans le drame. Avec lui, tout est à la fois simple, beau et merveilleux. De plus, il nous charme avec une touchante révélation que de multiples indices pouvaient nous laisser prévoir bien qu'elle apparaisse comme une chute. Philippe Claudel en écrivant La Petite fille de Monsieur Linh réussit le pari fou de changer radicalement de registre, mais en sachant garder toutefois le succès qu’il a eu avec Les Âmes grises en 2003, souligne Delphine Peras.

Réjane

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Philippe Claudel, l’auteur des Âmes grises (2003) nous fait découvrir dans ce nouvel ouvrage une facette différente de ce que sont l’amitié et la fraternité telles que nous les connaissons. A travers ce vieil homme immigrant et le lien qu’il crée avec Monsieur Bark, on voit un étonnant sentiment d’amitié malgré les barrières culturelles et géopolitiques. Monsieur Bark est un pur Occidental, peut être Français, qui parle encore et toujours sans se demander si son voisin l’entend ou bien même le comprend. Monsieur Linh, réfugié de guerre après la mort de sa famille, a quitté son village pour sauver sa petite fille. Cette petite fille Sang Diû, toujours silencieuse, l'accompagne partout. Enveloppée dans plusieurs couches de vêtements, elle ne bouge pas et semble aussi fragile qu’une poupée de porcelaine.
Ce livre, écrit au présent avec un point de vue omniscient, nous plonge dans l’histoire et les sentiments de chacun des personnages. Les descriptions, si précises, créent des images quasi cinématographiques dans l'esprit des lecteurs. Nous sommes dans le bateau au début de l’histoire, dans la chambre avec les deux familles, sur le banc en face du parc... avec Monsieur Linh et sa "petite fille".
Lénaïg DAGORN 2nde II

 

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Dans cette œuvre de Philippe Claudel, La Petite Fille de Monsieur Linh, on rencontre un vieil homme, Monsieur Linh, étrangement lié d’amour avec une poupée qu’il prend pour sa petite fille. Il s’attache également à un homme, Monsieur Bark, là aussi, le sentiment d’amitié qui les lie est étonnant, la barrière de la langue ne leur permettant pas de communiquer. Ces mélanges de sentiments, la folie du vieil homme et sa naïveté rendent le roman assez intéressant et émouvant. On s’attache facilement à cet homme sans défense, perdu dans ce nouveau monde qui lui fait peur.

Laëtitia Prido 2nde II

 

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  De toute évidence, l’œuvre de Philippe Claudel est très facile à lire. Petite par la lecture et grande par l’émotion, La petite fille de Monsieur Linh, se fonde sur des faits réels, qui se sont passés par exemple la guerre , les bombardements et bien sûr l’exil des habitants et là de Monsieur Linh.
Ce dernier, un vieil homme fatigué, transporte avec lui « un bijou », sa petite fille Sang Diû, "matin doux", qui ne se plaint jamais, qui s’endort à chaque fois que l’on l’allonge.
On ne sait pas trop où l’on se situe. Le cadre spatio-temporel est confus, on peut penser que l’on se trouve en France ou dans un autre pays d’Occident. On découvre un mode de vie différent entre le pays d'origine de Monsieur Linh et son pays d'accueil car après son exil, le narrateur décrit, selon le point de vue du vieil homme, la ville avec des voitures, de grandes constructions alors que dans le pays de Monsieur Linh, c’est un paysage de rizières avec un village de petites maisons. Ce livre nous fait découvrir deux paysages et même deux environnements sonores contrastés car les images apportées de la ville sont dans un univers bruyant alors que les rizières sont plutôt un univers calme. Les barrières de la langue ne posent pas vraiment de problèmes entre Monsieur Linh et son nouvel ami, Monsieur Bark. Cette œuvre aborde en tous cas des sujets poignants, regroupés dans seulement 184 pages. Par rapport aux autres œuvres de l’auteur, ce récit sort du commun, il change radicalement de registre.

 Alexandre 

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 Cette nouvelle œuvre de Philippe Claudel marque un changement chez lui. Avant, Philippe Claudel se cachait et avait comme honte d’écrire, dit-il. Il se rattachait à ses livres. Ce livre est ouvert sur le monde et intimiste, universel et émouvant, c’est un des rares livres sur le manque. Ses thèmes principaux sont : l’absence, l’inexorable perte, la solitude forcée, l’existence déracinée. La lecture au premier abord peut déstabiliser car il y a des scènes étranges,  presque incohérentes : la petite fille, Sang-Diû paraît extraordinairement inexpressive jusqu’à la chute, à la fin du livre, où tout devient cohérent, on comprend alors l’histoire,  surtout au sujet de Sang-Diû. Ce passage renverse toute l’histoire en dévoilant la terrible vérité à propos de Sang-Diû. En somme, c’est un livre émouvant, très intense, à lire.

Alex Paillier

     Voici un roman que Philippe Claudel dit avoir écrit sans vraiment réfléchir. La petite fille de Monsieur Linh raconte une histoire d’amitié entre un homme du pays, Monsieur Bark et un réfugié,  Monsieur Linh toujours accompagné de sa petite fille Sang Diû. Ces deux hommes ne parlent pas la même langue mais Monsieur Linh aime être en compagnie de Monsieur Bark et réciproquement.

C'est un livre étrange, un peu comme muet car seul Monsieur Bark parle et Monsieur Linh se contente de dire « bonjour ». C'est aussi un récit étonnant car la petite fille ne grandit pas, ne pleure pas, ne mange pas. Le livre de Philippe Claudel est simple à lire, les lieux ne changent pas beaucoup, une seule personne parle, l’homme du pays, les réfugiés font tout le temps la même chose : les hommes jouent aux cartes, les femmes font la cuisine, les enfants jouent, courent,…. Le peu de choses qui change, ce sont les paroles de la seule personne qui parle, le temps, les personnes autour.
Ce livre paru en 2005 a rencontré le succès dans vingt-deux pays et deux cent cinquante mille exemplaires ont été vendus et traduits en vingt-deux langues.

RAULT Audrey

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 La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel est un roman captivant et poignant par l’histoire de ce vieil homme, Monsieur Linh, qui a quitté son pays natal avec sa « petite fille » Sang Diû à cause d’une guerre qui y fait rage depuis de nombreuses années. Il y a perdu sa famille ce qui l'a conduit à l'exil. L’auteur expose dans ce roman aux allures de nouvelle où le suspense règne jusqu'à la fin et même au-delà, le sentiment de manque que ressent le vieil homme ; il le fait comprendre au lecteur qui éprouve de la compassion pour lui. En effet, lorsque Monsieur Linh arrive dans ce nouveau pays sans rizières ni odeurs, on  s’imagine à sa place. On voit aussi la difficulté de s'intégrer dans un nouveau pays où l’on n’a aucun repère et où l’on ne connait personne. Dans le livre, Monsieur Linh a la chance de rencontrer Monsieur Bark avec qui il se lie d’amitié et avec qui il découvre la vie dans ce nouveau pays.

Raphaëlle Beaulieu

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 Après le succès du roman Les Ames Grises publié en 2003, La Petite Fille de Monsieur Linh était promis au succès. Auteur naturellement doué pour l'écriture, Philippe Claudel, qui avoue lui-même écrire sans réfléchir, nous transporte à nouveau dans un univers bouleversant, à travers ce vieil homme émouvant qu'est Monsieur Linh.
Son amour pour sa petite-fille, son appréhension face à ce pays inconnu, et l'amitié naissante entre lui et Monsieur Bark, un Occidental, nous rapproche de ce personnage fragile, nous touche. On ne sait presque rien de lui, et pourtant on se sent proche de cet homme et de son enfant si sage, si calme, presque trop.
Philippe Claudel amène encore une fois ses lecteurs à s'émouvoir, à se plonger avec passion dans l'histoire qui, bien que brève et se lisant facilement, nous marque.

Marie G.

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La petite fille de Monsieur Linh est un livre écrit par Philippe Claudel et paru en 2005. C'est l'histoire d'un vieil homme qui quitte son pays en compagnie de sa petite fille car il y a la guerre, toute sa famille s'est fait assassiner. Alors il débarque dans un pays inconnu, sans doute en Amérique. Il va y connaître divers événements. Un lien de fraternité et une amitié se nouent peu à peu  entre Monsieur Linh et un homme du pays, Monsieur Bark. C'est un roman assez troublant qui conjugue les thèmes de l'abandon, de la mémoire et du regard sur l'autre. Philipe Claudel souligne aussi les différences sociales et culturelles entre ces deux hommes. C'est l'auteur lui-même qui a illustré la première de couverture d'un dessin particulièrement sobre qui rappelle le langage très simple qu'il emploie pour écrire ce roman.

Justine Quinio

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Philippe Claudel, après avoir écrit Les Ames grises, a écrit La petite fille de Monsieur Linh, une histoire passionnante qui raconte la vie d’un vieil homme, Monsieur Linh. Après avoir quitté son pays, à cause de la guerre, ce vieil homme arrive dans un nouveau pays, sur une terre inconnue, avec sa petite fille « Sang Diû ». Ils sont seuls, ne parlent pas la langue du pays, pourtant ils vont faire la connaissance de Monsieur Bark, un homme qui vient de perdre sa femme. L’auteur, nous conte une histoire troublante dans laquelle se mêlent les thèmes comme la solitude, la tristesse, la perte d’un être cher et le regard des autres. Tous ces thèmes sont abordés dans une histoire brève, mais intense. C’est un roman facile à lire, c’est ce que l’ auteur cherchait, une lecture pour tous. C'est aussi une oeuvre intense, car il s'y passe plusieurs choses, il est question de sentiments, avec des péripéties. De plus, ce livre a une dimension universelle car il n’y a pas d’indications précises de lieu, ni de temps, l’auteur voulait que tout le monde puisse se sentir proche de Monsieur Linh, et suite au succès du roman Les Ames grises qu’il a écrit quelques années plus tôt et qui a été traduit en onze langues, Philippe Claudel voulait que l’histoire puisse être vraie partout. C’est également une histoire surprenante : la fragilité de Monsieur Linh qui fait tout pour protéger Sang Diû,  ces moments que Monsieur Linh et Monsieur Bark passent sur le banc sont représentatifs de l’histoire car Philippe Claudel écrit ces passages de façon à les rendre émouvants, marquants. Les nombreuses descriptions permettent au lecteur d'y être plus sensible encore. Puis, la fin nous émeut, elle nous trouble car c’est seulement à ce moment que le suspense tombe. Philippe Claudel a écrit cette histoire de façon à ce qu’ on ne la comprenne véritablement qu’à la fin.
Lauriane Carrée

      

Après le grand succès des Ames grises Phillipe Claudel sort en 2005 un nouveau livre intitulé La petite fille de Monsieur Linh. Celui-ci raconte l’histoire d’un vieil homme, Monsieur Linh, qui fuit son pays à cause de la guerre. Celle-ci a emporté toute sa famille sauf sa petite fille qu’il surnomme Sang Diû. Tous deux rejoignent un nouveau continent pour entamer une nouvelle vie … Là Monsieur Linh entretient une vie assez banale : tous les soirs il se retrouve sur le même banc et donne deux paquets de cigarettes à un nouvel ami qu’il rencontre là bas, Monsieur Bark. Il commence à prendre ses marques et ses habitudes dans son nouveau pays. Ce livre est assez facile à lire et à comprendre, le vocabulaire employé par Phillippe Claudel est très simple et l'auteur pousse le suspense jusqu’au bout, en ne révélant pas réellement la véritable identité de la « petite fille » … Je vous conseille donc de lire ce livre pour sa simplicité et sa construction.

M Charles, 2nd II

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Philippe Claudel, auteur du célèbre roman Les Âmes Grises, écrit deux ans plus tard La Petite Fille de Monsieur Linh, un roman simple et émouvant où l'on découvre le vieux Monsieur Linh, un réfugié du Vietnam. Il est venu par la mer avec sa petite-fille et se rattache à elle comme à sa seule raison de vivre. Le roman montre l'amour aveugle que porte le vieil homme à une simple poupée, et par la suite l'amitié qui se lie entre Monsieur Linh et Monsieur Bark, plus forte que la barrière de la langue et de la culture... On s'attache très vite au vieux Monsieur Linh qui semble désorienté dans son nouvel environnement mais qui pourtant trouve quelques repères auxquels il tient plus que tout : sa petite-fille et son ami.

Léa Le Gonidec

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La petite fille de Monsieur Linh est un livre de Philippe CLAUDEL qui est un auteur français du vingtième siècle, il est également cinéaste et dramaturge. Très attaché à la Lorraine où il est né et réside toujours, il est maître de conférences à l'Université de Nancy au sein de laquelle il enseigne à l'Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisuel, en particulier l'écriture scénaristique. Philippe CLAUDEL a également été professeur en prison et auprès d'adolescents handicapés physiques. Ce livre est publié en 2005.

Personne n'aide Monsieur Linh à s'adapter, personne n'essaie de le comprendre, il est seul. Monsieur Bark est le seul qui le considère comme un être humain..
Le livre de Philipe CLAUDEL La petite fille de Monsieur Linh m’a plu , il est facile à lire et court mais on se pose des questions par rapport à ce qu’est vraiment cette petite fille.

Ce livre montre aussi que le lien entre deux personnes ne parlant pas la même langue peut être très fort.

Chloë A 1 STL

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Un homme, un enfant et un banc, telle est la couverture de ce roman réalisée par l'auteur lui-même. Ce cadre, pourtant très simpliste, sera le point de départ d'une magnifique histoire d'amitié entre deux hommes perdus.

            Le narrateur externe, nous dévoile tout premièrement Monsieur Linh, « un vieil homme » s'expatriant de son pays avec seulement une valise et sa petite fille. À son arrivée dans ce nouveau pays, c'est un réel bouleversement. Il n'a plus de repère, il est dépaysé. Il n'a plus qu'une seule raison de vivre : s'occuper de sa petite-fille, toujours souriante et sereine. Pour occuper ses journées, il sort du misérable dortoir où il séjourne et se promène. Un jour il s'assoit sur un banc, un homme vient à sa rencontre. Il lui parle mais Monsieur Linh ne comprend pas, puis il repart. Le lendemain, ils reviennent et ce rituel, ils vont à présent le répéter tous les jours. Le narrateur nous conte alors cette amitié va se renfoncer entre ses trois personnages même si celle-ci semble impossible car ils sont confrontés à la barrière de la langue. D'ailleurs Bark pense que Monsieur Linh se nomme « Tao-laï » alors que cette expression veut tout simplement dire « Bonjour ». Les lecteurs sont plongés dans un tourbillon de sentiments entre la joie qui est perceptible lorsqu'ils se trouvent ensemble, et la profonde tristesse survenant quand ils se séparent...

            Cependant, ce n'est pas qu'une histoire d'amitié qui connaît quelques péripéties, l'auteur aborde le sujet de la diversité culturelle apportée avec l'immigration. En effet, Monsieur Linh quitte son petit village pour arriver dans une ville moderne, industrialisée, mécanisée, où des milliers de personnes déambulent dans les rues sans faire attention à ce qui les entoure. La cause de ce départ est aussi remis en cause car ce vieil homme est parti de son habitat natal car il a perdu sa femme, son fils, sa belle-fille, … Lors d'un bombardement. Son village est alors détruit tout comme sa vie. Il dénonce les ravages de la guerre sur des hommes, des femmes, des enfants innocents, perdant la vie à cause de positions idéologiques dont les victimes méconnaissent l'existence.

            Pour conclure, le narrateur opte pour une fin tragique. La petite fille de Monsieur Linh, en lisant ce titre nous pensons forcément à l’enfant. Nous attendons alors à la mise en scène d'une histoire autour de ce personnage. Dans un sens c'est le cas pour Monsieur Linh, il la voit comme la fille de son fils. Malheureusement si l'on se positionne du côté de Bark et du narrateur, eux ne la voient pas comme telle, cette petite fille toujours souriante et sereine.  La véritable petite fille de M.Linh est décédée, comme toute sa famille dans le bombardement.

Éloïse, novembre 2017

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