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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 12:21

J'étais impatiente de lire ce livre en lice pour le Goncourt 2020 : Thésée est un personnage qui me fascine et je garde un excellent souvenir du Thésée d'André Gide notamment.

Voilà donc un autre Thésée mais cette fois, j'ai fini par me perdre dans son labyrinthe. Après le suicide de son frère Jérôme, le décès de sa mère puis celui de son père, Thésée quitte tout pour aller s'installer avec sa famille dans une ville de l'Est. Il emporte trois boites d'archives familiales en guise de fil d'Ariane. Très vite, il sombre dans une profonde dépression et les archives familiales gisent autour de lui dans sa chambre.... De temps en temps des flashes éclairent le lecteur sur les sources du malaise :  la difficulté d'être Juif en France sous Vichy, la judaïté refoulée au profit de la réussite sociale, ... Mais le récit revient sans cesse aux mêmes idées et tisse des liens obscur entre des dates et des événements, la mise en page mêle photos, manuscrits, texte en italiques en vers libres et texte en prose qui reprend soudain en milieu de phrase ! Bref, un labyrinthe où l'on se perd et dont je ne suis pas ressortie.

extrait choisi :

commences-tu à comprendre comment les corps s'imbriquent

vie après vie

eux, Nissim et son jeune frère Talmaï, notre aïeul,

rêvent de se battre pour une nation qu'ils viennent

juste de rejoindre

tandis que toi et moi

deux frères aussi, pris dans le flot du temps

nous décidons de la fuir

toi, en te suicidant, Jérôme, et moi,

en partant vers un pays

l'ALLEMAGNE

dont je commence à comprendre qu'il est pour Thésée

comme le monstre au cœur du labyrinthe

la grande épreuve de l'effroi et des peurs

généalogiques

mais Nissim, lui, est heureux de se battre pour la France, il en oublie, dans les combats, qu'il fut enfant d'un autre lieu et lié à la « religion de ses pères » ; il se déplace, s'inquiète de ne pas recevoir de lettres de notre futur ancêtre, son cadet ; il se décrit plein d'élan, satisfait d'avoir obtenu de ne plus conduire ; il dit vouloir « faire la guerre pour de vrai » et écrit le onze septembre de Rouen : « J'ai pu faire partie d'une expédition assez sportive dont je suis revenu la nuit dernière ; il s'agissait de faire sauter une ligne de chemin de fer très employée par l'ennemi : cent cinquante kilomètres avec cent soldats à l'intérieur des lignes ; nous sommes arrivés par des chemins jusqu'au point indiqué sans être repérés ; pendant trois heures, nous avons miné la voie et à huit heures du matin, nous l'avons fait sauter ; nous étions à cinq cents mètres d'un village occupé et nous apprenons que seul un détachement de cinquante Allemands y est demeuré, les autres ayant poursuivi vers le front ; en accord avec le commandant, nous avons pris une dizaine d'hommes sur deux autos et nous sommes arrivés sur la place du village ; il était dix heures du matin et une quinzaine de boches étaient assis en train de manger et de fumer ; nous avons ouvert le feu à bout portant… »

vois-tu, Jérôme, cette boucle qui commence à se refermer ?

 

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 17:42

Lire en cette période de confinement Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, œuvre couronnée par le prix

Médicis essai 2011, est une étrange expérience. Dès les premières lignes, nous voilà prévenus : "Je me suis installé pendant six mois dans une cabane sibérienne sur les rives du lac Baïkal, à la pointe du cap des Cèdres du Nord. Un village à cent vingt kilomètres, pas de voisins, pas de routes d’accès, parfois, une visite. L’hiver, des températures de –30 °C, l’été des ours sur les berges. Bref, le paradis.

J’y ai emporté des livres, des cigares et de la vodka. Le reste — l’espace, le silence et la solitude — était déjà là.

Dans ce désert, je me suis inventé une vie sobre et belle, j’ai vécu une existence resserrée autour de gestes simples. J’ai regardé les jours passer, face au lac et à la forêt. J’ai coupé du bois, pêché mon dîner, beaucoup lu, marché dans les montagnes et bu de la vodka, à la fenêtre. La cabane était un poste d’observation idéal pour capter les tressaillements de la nature.

J’ai connu l’hiver et le printemps, le bonheur, le désespoir et, finalement, la paix.

Au fond de la taïga, je me suis métamorphosé. L’immobilité m’a apporté ce que le voyage ne me procurait plus. Le génie du lieu m’a aidé à apprivoiser le temps. Mon ermitage est devenu le laboratoire de ces transformations.

Tous les jours j’ai consigné mes pensées dans un cahier.

Ce journal d’ermitage, vous le tenez dans les mains."

Il s'agit donc de suivre jour après jour le récit de ce confinement à l'envers puisqu'il s'agit ici de vivre dehors ou presque, dans une cabane de bois, près du lac Baïkal et de la forêt de Sibérie  mais loin de l'humanité et de la civilisation juste présente grâce à la bibliothèque emportée par l'écrivain-ermite. C'est à la fois, en cette journée ensoleillée de Pâques en Bretagne, un dépaysement radical en Sibérie à -35° parfois et une communauté de destin, toutes raisons gardées,  avec ce retrait du monde que nous vivons l'un comme l'autre, hormis les réseaux sociaux que le numérique nous permet ici et pas près du lac Baïkal. 

Extrait choisi :  "8 avril

Tempête.

Tout ce qui reste de ma vie ce sont les notes. J’écris un journal intime pour lutter contre l’oubli, offrir un supplétif à la mémoire. Si l’on ne tient pas le greffe de ses faits et gestes, à quoi bon vivre : les heures coulent, chaque jour s’efface et le néant triomphe. Le journal intime, opération commando menée contre l’absurde.

J’archive les heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Le rendez-vous quotidien devant la page blanche du journal contraint à prêter meilleure attention aux événements de la journée — à mieux écouter, à penser plus fort, à regarder plus intensément. Il serait désobligeant de n’avoir rien à inscrire sur sa page de calepin, le soir. Il en va de la rédaction quotidienne comme d’un dîner avec sa fiancée. Pour savoir quoi lui confier, le soir, le mieux est d’y réfléchir pendant la journée."

Je viens de découvrir qu'un film a été tiré de cet essai en 2016 !

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 12:22

Le quiz de Mathilde https://www.babelio.com/quiz/45456/la-brigade-des-cauchemars-tome-1

Et le nuage de mots de Mathilde :

 

Ce qui m’a plu dans ce livre c’est la nouvelle technologie et les nouveaux systèmes pour réparer les cauchemars. Mais ce qui m’a déplu c’est la fin du livre car ce n’est pas complet !

 

L’extrait que j’ai sélectionné :

- Estéban « Regarde-moi Sarah ! Je sais ce qui te fais peur. Tu as peur de grandir ... Tu vois ton corps se transformer, devenir de plus en plus une adulte. Et ce monde, celui des adultes, il te terrorise. Quitter ta maison un jour, être encore abandonné et te retrouver seule … Mais tu n’es pas seule Sarah … Tu n’es pas seule ! »

 

 J’ai aimé cet extrait mais surtout la façon d’expliquer à Sarah qu’elle n’est pas seule car j’ai trouvé ça magnifique. 

Jessie, 4C

 

 

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28 décembre 2019 6 28 /12 /décembre /2019 15:38

Sam, jeune africain, rêve d’un avenir meilleur en Europe. Grâce à des

passeurs, il traverse différents pays d’Afrique pour rejoindre la Libye et prendre une embarcation pour rejoindre l’Europe. Par la suite, il sera nommé capitaine sur une embarcation de fortune et prendra le large. Seulement, le voyage ne se passe pas comme il l’avait prévu à cause d’une tempête et le bateau fait naufrage. Sam va donc risquer sa vie pour aider les survivants. L’occasion pour Sam de se remémorer des souvenirs de son ancienne vie : son village, ses parents, sa sœur, sa rencontre avec Thiane et Sekou …

 

L’auteur de ce livre est Jean-Christophe Tixier. Il a aussi écrit des dizaines de livres dont « sept ans plus tard ». La traversée a été publiée en 2015. Cette époque est particulière car c’est à cette période qu’il y a eu les premières arrivées en grands nombres de migrants. La version originale de ce roman jeunesse est en français.

Quand je lis ce livre, je me fais des images car il y a beaucoup de détails. Ce roman me fait penser aux reportages que l’on voit à la télé. Il y a une phrase que j’ai retenue : « La mer a pris ma maman et mon petit frère, je suis la seule à savoir qu’ils sont morts. Si je meurs aussi, qui se souviendra d’eux ? ».

L’auteur fait des va-et-viens entre le naufrage et son long périple avant d’embarquer sur le bateau.

Le personnage principal de ce livre est Sam. Etant nommé « capitaine », il se sent responsable de toutes les personnes qui sont à bord du bateau. Lors du naufrage, il va tout faire pour sauver sa vie mais aussi celle des survivants. L’action se passe quelque part sur la mer méditerranéenne.

J’ai aimé ce livre car je trouve qu’il explique bien la détresse des gens qui sont prêts à tout pour avoir une vie meilleure, quitte à être loin de leur pays natal. Par exemple, Sam a quitté son pays pour ne pas avoir la même vie que ses parents qui sont pauvres et qui triment pour avoir de l’argent ; Thiane, elle, a fui son pays pour ne pas être mariée de force. Quant à Sékou, il a fui la guerre dans son pays.

Emma G

L’ouvrage  ​La  Traversée  a  été  écrit  en  2015  par  ​Jean-Christophe  Tixier. La Traversée est un roman, écrit dès l'origine en français.   Je  ne  connaissais  aucune autre  œuvre de cet auteur. Après avoir effectué des recherches, nous pouvons citer plusieurs titres : U

dossard pour l'enfer,  Deux roues de travers,  Buuut !Dix minutes de dingue

Les thèmes principaux abordés dans ce livre sont l'exil et l'immigration par la Méditerranée, liés à des problèmes géopolitiques et économiques au Moyen-Orient et en Afrique. Une phrase m'a particulièrement marqué : "Que nous arrivera-t-il une fois que tout cela sera terminé ?" Je la perçois comme le fil conducteur du récit.

Le personnage principal se nomme Sam. Il décide de fuir son pays pour tenter d'obtenir un avenir meilleur. Il quitte clandestinement son pays dans l'espoir d'un avenir meilleur en Europe. Pendant la traversée de la Méditerranée, son navire de fortune chavire et se brise en plusieurs morceaux. Sam va alors tenter de survivre et d'aider ses compagnons d'infortune, tout en se remémorant les événements qui l'ont conduit jusque là.

L'action se passe entre les côtes africaines et les côtes européennes. Beaucoup de rebondissements tout au long du roman provoquent un sentiment d'attachement au personnage de Sam, tant je suis resté, tout au long de la lecture, attaché à sa survie.  J'ai aimé ce livre car il montre la difficulté qu'il y a pour atteindre l'Europe : j'éprouve également de la tristesse pour les migrants. Ce texte est destiné à faire mieux comprendre le contexte de vie des migrants devenu tellement insupportable  qu'ils prennent la décision de migrer avec tous les dangers que cela implique.

Extrait choisi : Vous n’êtes pas ici pour aujourd’hui, glissa Samory, mais pour demain”. Thiane vint à son tour près de lui. Avec mille précautions, elle essuya les gouttes de sueur qui perlaient sur son front.
- ”Et si demain n’arrivait jamais? grimaça t-elle”.
- ”Aie confiance, l’exhorta-t-il”.
Elle posa sur lui un regard plein de compassion, qui lui fit mal. Dans ses yeux, il lut à quel point ses traits étaient ravagés. Vêtu de loques, amaigri, il doutait d’appartenir au monde des vivants. (page 96)

Ce roman m'a ému et m'a fait comprendre les valeurs d'humanisme envers ces populations. Il m'a permis d'en discuter en famille.

Thomas F

Ce livre a été écrit par Jean-Christophe Tixier en 2014, La Traversée a un rapport avec l'époque car le sujet principal du livre concerne les migrants et leur long voyage pour arriver en Europe. Ce récit a été écrit et imprimé en France et s’inspire de l’actualité dans la presse.

Le texte parle de Sam un jeune africain qui rêve d'aller en Europe pour une meilleure vie. Grâce à des passeurs, il traverse différents pays puis est attitré "capitaine" d'une embarcation de fortune. Mais le voyage ne se passe pas comme prévu et le bateau chavire, l'occasion pour Sam de se rappeler des  rencontres, les bonnes ou mauvaises, qui ont déterminé cette traversée...

L'histoire se passe à travers différents pays et sur la mer comme le montre la première de couverture, voici un extrait du livre pour montrer l'espoir et le courage des migrants:(lignes 1 à 11 page 36)

"A présent, les survivants dérivaient dans une direction inconnue. Seul le clapotis des vagues contre l'épave troublait le silence saisissant de l'immensité qui les entourait.

Dans l'obscurité, Sam évalua le nombre de rescapés sur la coque à une trentaine.

Ils devaient être autant dans l'eau, accrochés pour ne pas couler. Une soixantaine.

Un peu plus de la moitié de leur effectif au départ. La gorge de Sam se serra, empêchant le rugissement de sa colère d'interpeller le ciel."

L'auteur a écrit ce texte pour sensibiliser les gens à l'enfer que les migrants vivent pour arriver en Europe et construire autre une vie.

                                                                                                                                                                    Thomas R

La Traversée est un roman de Jean-Christophe Tixier, il a aussi écrit « Dix minutes à perdre ». Ce roman a été écrit en 2015 pendant l’arrivée affluente des migrants en Europe, qui fuyaient la guerre ou les régimes politiques totalitaires .La Traversée est un roman français. Jean-Christophe Tixier a écrit ce roman pour démontrer la difficulté et l’enfer des réfugiés contraints à traverser la Méditerranée. Ce texte est destiné aux plus de 11 ans. Ses intention sont faciles à percevoir car il décrit beaucoup les sensations et les ressentis des personnages. Dans le roman certaines phrases sont difficiles à comprendre car certains mots sont inversés. Lors de la lecture de ce roman j’ai éprouvé de la compassion en réalisant le calvaire des migrants et puis j’ai en très grande partie compris ce roman. De plus en lisant La Traversée des images se sont dessinées dans ma tête et de la musique douce me passait par l’esprit.

Extrait choisi : « Sekou était vexé qu’on l’ait placé avec les femmes et les enfants. Du haut de ses huit ans, il se sentait un homme à part entière et ne comprenait pas pourquoi il n’était pas détenu de l’autre côté du campement. Il était arrivé un mois plus tôt avec sa tante, qui l’avait recueilli à la mort de ses parents. Ils avaient été tués par les milices du Nord qui luttaient pour prendre le contrôle du pays. »

Nathan P

- Seyba ! Où étais-tu passé ? le pressa Meïssa quand elle l’aperçut.

Elle se tenait devant la cahute, les poings plantés sur les hanches.

Depuis quelque temps, son frère s’éloignait. La vie semblait l’appeler ailleurs et Meïssa se sentait impuissante. Comment aurait-elle pu le retenir ?

- Combien de fois faudra-t-il te dire que je m’appelle Sam désormais ! rétorqua-t-il en passant devant elle.

- Pour moi, tu es et tu resteras toujours Seyba. Toute la vie ! affirma-t-elle avec aplomb. Ce n’est pas parce qu’elle avait neuf ans qu’elle devait obéir à son grand frère.

Chapitre 3 page 23/24

J’ai choisi cet extrait car c’est le moment où l’on découvre Meïssa, la petite sœur de Sam. Elle a un fort caractère que j’aime bien.

Linsay, 4C

Le nuage de mots de Linsay, 4C

Les 3 nuages de Tihane, 4C

Dans ce livre, j'ai aimé la façon dont l'auteur jongle entre le passé et le futur. J'ai aussi aimé la description toujours assez vague de Sam ce qui permet de reconnaître en lui presque n'importe quel migrant. J'ai apprécié le fait de savoir dès les premiers chapitres la situation mais devoir attendre jusqu'à la fin du livre pour savoir la fin. Cela rajoute énormément de suspense. A ce propos, je n'ai pas apprécié cette fin car j'aurais aimé au moins un petit indice de la suite des événements. ça manque d'un dénouement. Le livre s'arrête brutalement en laissant le suspense entier. Malgré cette fin, j'ai globalement aimé ce livre.

 

Voici un extrait :   

« Mais le navire ne se détourne pas. Il fonçait même droit sur eux. Immense et fier, il fendait les vagues de cette mer qu'il semblait dominer. Si les garde-côtes étaient italiens, les survivants seraient soignés, conduits vers un camp de transit en Europe, point de départ d'une page à écrire. Si les garde-côtes étaient libyens, ils seraient arrêtés puis reconduits sans ménagement dans le camp d'internement. Là, des jours difficiles les attendraient. Ils seraient interrogés, torturés et punis. Dès que leur nationalité serait établie, on les expulserait vers leur pays d'origine. Revenus à leur point de départ, ils replongeraient dans leur vie d'avant avec, chevillé au corps, le même besoin de partir pour espérer vivre ou simplement survivre. Faisant fi de l'horreur du périple, Sam, comme tous les autres, guetterait la moindre occasion pour tenter une nouvelle traversée.»

 

J'ai choisi cet extrait car c'est mon moment préféré du livre. Dans ces quelques lignes, on envisage plusieurs fins possibles et c'est là que le suspense est le plus intense. Même si je n'aime pas particulièrement ce genre de fin cela permet d'imaginer des centaines de dénouements différents.

                                                                                                                                                          Sara 4e C

Extrait choisi par Youenn 4C

Quand l’embarcation se cabra sur la vague, la coque émit un craquement sinistre. Dans l’instant, les mugissements du vent dispersèrent au loin des cris de terreur. La femme a côté de Sam s’agrippa à sa cuisse, planta ses ongles dans sa chair. Malgré la douleur, il ne bougea pas, serra encore plus fort ses mains sur le gouvernail. Depuis plusieurs heures déjà, Sam ne se battait plus pour suivre, mais seulement pour maintenir le bateau à flot. 

Des vagues toujours plus hautes les assaillaient sans relâchent de toutes parts. A intervalles réguliers, des gerbes d’eau rageuses jaillissaient emportant ce qui n’était pas solidement fixé. D’un mouvement vif de la tête, Sam chassa l’eau qui brouillait sa vue, puis fixa la proue ou se cramponnaient les plus costauds. Si l’un d’eux lâchait prise, l’embarcation se redresserait sur la prochaine vague et se retournerait. Soudain, un paquet de mer frappa la coque par le côté, la fit rouler sur la droite, Sam n’osa pas fermer les yeux, vit l’écume à portée de main. Une fraction de seconde, l’embarcation hésita avant de se remettre dans l’axe. 

Nuage de mots de Youen, 4C

Extrait choisi : Autour du plat familial étaient déjà installés les jumeaux, âgés de cinq ans, et leur mère. Au menu, comme chaque jour, il y avait du riz, ainsi que les poissons que leur père n’était pas parvenu à vendre soit parce qu’ils étaient abîmés, soit parce qu’ils étaient trop petits. Leur mère commença par invoquer Dieu pour qu’il sauve leur frère, Fodé, qu’il préserve la santé de tous et termina en le remerciant pour cette nourriture. Meïssa lui glissa une supplique silencieuse afin qu’il protège Sam.

Nuage de Yann, 4C

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27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 20:21

Smartphone panique a été écrit par l'écrivain Arthur Ténor en janvier 2019. C'est un roman français. Arthur Ténor est né en 1959 et est écrivain pour la jeunesse depuis 1998. Il a aussi écrit Y en a marre de la peur, Plastique apocalypse ou encore La théorie du complot. L'éditeur de ce livre est Scrineo.

 

 

-Les personnages principaux ou importants :

 Cléa Barres, personnage principale de l'histoire, c'est une jeune adolescente. Elle va engendrer cette aventure.

Sa mère. Elle est très protectrice. C'est pour cela que Cléa installe l'application.

Son père. Il a un travail très important. Cela va attirer les pirates.

Valentin. Le petit copain de Cléa. Il va se dénoncer à la place de Cléa.

Ravi. Un des meilleurs amis de Cléa, C'est lui qui va lui proposer l'application.

 

Court résumé :  Cette histoire raconte les péripéties de la vie de de Cléa Barres. Cette jeune adolescente a installé une application pour échapper au traceur GPS de sa mère. Au début, tout se passe très bien mais peu à peu l'application lui demande de faire des choses telles que recevoir des colis ou brancher une clé USB suspecte sur l'ordinateur professionnel de son père. Quand l'application devient payante et de plus en plus chère, Cléa décide de tout arrêter mais il est trop tard. Les dossiers secrets de son père sont piratés et son père est viré de son travail. Les comptes bancaires de toute la famille ont été vidés.

Dans ce roman, on trouve aussi une histoire d'amour entre Valentin et Cléa. Cette histoire se passe pendant l'année de troisième de Cléa.

Pendant cette aventure, elle est principalement chez elle même si de temps en temps elle va au collège ou faire une sortie quelconque. 

 

Ce livre me rappelle le piratage de mon compte Instagram. Le pirate avait posté des photos inappropriées sur mon compte. Il me rappelle aussi beaucoup le cours de prévention informatique que nous avons eu en sixième et toute les émissions que j'ai vues sur ce sujet.

 

Je trouve ce livre très intéressant. Il y a du suspense, de l’amour, Le roman parfait à mes yeux. Il est divertissant mais en même temps il nous apprend une leçon de vie.  Cléa est un personnage qui pourrait être remplacée par beaucoup d'adolescents ce qui donne un effet « mise en situation». On peut se mettre à sa place et ça nous fait réaliser le danger. L'auteur voulait justement faire passer cet avertissement. Le danger des appareils électroniques. Il ne faut pas faire confiance à n'importe qui sur internet. Il veut faire prendre conscience aux jeunes du danger qui pourrait frapper n'importe qui.

 

- Mon avis :     5 étoiles. 

- Mon quiz :    https://www.babelio.com/quiz/44631/SMARTPHONE-PANIQUE

Sarah, 4C

 

J’ai choisi de lire Smart Phone Panique de Arthur Tenor, il est rédigé en français et l’éditeur est ScriNeo.

Le personnage principal de ce livre est Cléa.

J’ai aimé ce roman car il parle d’informatique. Il évoque le Dark Net, ce que je n’aime pas vraiment car ce sont des sites dangereux. Cependant ce livre montre les dangers du Dark Net et c’est ce qui m’a plu. Il est aussi question d’amour et j’ai trouvé à la fois drôle et triste d’écouter les conversations de l’amoureux de Cléa. On peut voir que les amis sont importants dans certaines conditions.

Voilà l’extrait que j’ai choisi :

Plutôt austère, l’interface : le fantôme en fond d’écran et un texte blanc m’expliquant que je vais être connectée avec mon ...  - Protecteur ? Je n’ai pas besoin de protecteur. C’est quoi ce délire ?
Un buste tout flou et gris s’affiche sur l’écran. Une voix électronique nasillarde s’adresse alors à moi :
- Bonjour, Cléa PokmiPokmoi. Je suis l’interface d’initialisation de votre programme de protection personnalisée Mirage-Désolé... (J’ai pouffé. Il francisait même son nom). Si vous le souhaitez, vous pouvez dès à présent me donner un nom, un sexe (repouffade), une race et même une description physique. Lorsque le micro apparaîtra, ce sera à vous de parler. Pour enregistrer, vous dites « validé », et « pause » pour suspendre la saisie vocale. Si vous vous trompez, dites « rectification » ; la dernière donnée sera effacée et vous pourrez recommencer. C’est à vous.

J’ai choisi cet extrait car je l’ai trouvé drôle car Cléa se moque du logiciel et car on peut donner une apparence physique à un robot dans une application ce qui est rare.

Mathis, 4C

extrait choisi : - Au contraire, tu as eu raison. Ce que je pense, c'est que tu as mis le doigt dans un engrenage beaucoup plus dangereux que ce que tu crois. D'après Ravi, ceux qui se cachent derrière l'appli Mirage-Sorry pourraient être, au mieux des espions russes, au pire des terroristes islamistes. Pas de quoi s'affoler, n'est-ce pas ? - Pff ! N'importe quoi ! Tu te crois malin d'essayer de me ficher la trouille ?

 

Aurore, 4C

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 15:01

Green Class est une bande dessinée écrite par David Tako et Jérome Hamon en 2019 en français.


Cette histoire raconte qu'un groupe d'enfant (Naïa,Sato,Noah, Beth, Lucas,Linda) fait une classe verte en Louisiane, aux Etats-Unis mais cela tourne mal à cause d'un virus. Un des leurs est alors contaminé. C'est le début des problèmes.
Ce livre me rappelle une célèbre série nommée « The Walking Dead » qui parle d'une contamination qui transforme les gens en zombies.
J'ai adoré ce livre car c'est de l'aventure et c'est un type de BD que j'adore.
De plus, certains personnages sont (parfois) drôles et il y a du suspens tout au long de l'aventure.
Je note donc cette BD 4,5/5.

Mon quiz https://www.babelio.com/quiz/44207/Green-class
Téo

Le livre que j’ai choisi s’appelle La pandémie, c’est le numéro 1 de la série Green Class.  L’auteur s’appelle David Tako et le dessinateur se nomme Jérome Hamon.

J’ai adoré ce livre car il y a de l’action et l’intrigue m’a plu. Mais j’ai trouvé les écritures trop petites je préfère les grandes écritures. C’est plus facile à lire je trouve.

J’ai choisi ce livre car sa première de couverture laisse imaginer que c’est une bande dessinée avec beaucoup d’action et j’adore les livres d’action. Je pense que les livres avec de l’action maintiennent le lecteur en haleine pour ne pas qu’il décroche de l’histoire, car on a envie de connaitre la suite du livre.

Je l’ai aussi choisi car la bande d’adolescents m’intriguait sur la première couverture. Je me posais des questions sur le livre je ne savais pas ce qui m’attendait. J’ai donc ensuite lu le résumé du livre : le virus qui avait transformé une partie de l’humanité en êtres dépourvus de toute volonté. J’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus, j’ai donc emprunté ce livre pour le lire.

L’histoire est intéressante, c’est de la science-fiction. Les personnages sont courageux. J’apprécie les histoires avec des bandes de copains, car je trouve que c’est important d’avoir des amis sur qui on peut compter et avec qui on peut relever des défis, comme ici combattre le virus.

Ce qui m’a aussi intrigué c’est le nom de la série GREEN CLASS alors que sur la couverture on voit une bande d’adolescents qui semble vouloir se battre, ils ont le visage fatigué et agressif. Il n’y a rien d’écologique dans la couverture alors que le nom évoque l’écologie. Cela m’intrigue.

Comme c’est une bande dessinée, j’ai scanné 4 pages, ci-dessous. J’ai choisi ce passage car c’est un moment important dans le livre, il y a des vies en jeu, Noah un adolescent de la bande est kidnappé. C’est un moment crucial dans le livre, il y a de la tension, cela me donne envie d’avancer dans la lecture pour connaître l’issue. Les dessins montrent bien la violence et la vitesse de l’action. Les couleurs sont sombres. Les onomatopées rapportent la violence et le bruit

 

 

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 17:32

L’ambition, la sexualité, l’éducation, la réussite, le narcissisme, l’altérité, la justice, la loi, le droit, la société, l’individu, les réseaux sociaux, la solitude, … les choses humaines (reshumana vs respublica ? ) qui sont en jeu dans ce roman conduisent à un constat plutôt désespéré 

: « On était souvent déçu par la vie, par soi, par les autres. On pouvait tenter d’être positif, quelqu’un finissait par vous cracher sa négativité au visage, ça s’annulait, on crevait de cet équilibre médiocre, mais lentement, par à-coups, avec des pauses lénifiantes qui proposaient une brève euphorie : une gratification quelconque, l’amour, le sexe – des fulgurances, l’assurance d’être vivant. C’était dans l’ordre des choses. On naissait, on mourait ; entre les deux, avec un peu de chance, on aimait, on était aimé, cela ne durait pas, tôt ou tard, on finissait par être remplacé. Il n’y avait pas à se révolter, c’était le cours invariable des choses humaines. »

Or ce constat est celui d’un jeune homme de 26 ans seulement, Alexandre FAREL, un jeune homme qui vient de poster sur twitter une photo sur le succès de start-up avec les hashtags #Loving #Success #HappyMe #Thanks #Bepositive #Lovemylife. ! un jeune homme bien de son temps, un jeune homme brillant issu d’une famille parisienne qui côtoie les milieux politiques et intellectuels les plus élevés.

Pour en arriver là, il lui a juste fallu un père self-made-man, journaliste politique, égocentrique et phallocrate, une mère féministe, essayiste très en vue, peu encline au maternage, tous deux ayant déserté le logis familial pour tenter de vivre une autre. Il lui a fallu aussi des études de très haut niveau, destinées à lui préparer un brillant avenir. Il lui a enfin fallu croiser le chemin d’une jeune fille d’origine plus modeste, une jeune rescapée de la tuerie de Toulouse en 2012, jeune fille dont la mère et la sœur se sent repliées dans le judaïsme orthodoxe alors qu’elle, Mila Wizman, 18 ans, tente de retrouver une vie normale aux côtés de son père.

Rien ne permettait d’envisager leur rencontre si ce n’est la passion amoureuse du père de Mila et de la mère d’Alexandre et leur installation pour une vie commune. Alors, en une soirée, l’univers bascule.

Ce roman tout à fait trépidant nous plonge dans les arcanes de la justice, nous faisant découvrir avec les personnages les procédures de garde à vue, de mise en examen, de liberté conditionnelle…découvrir les plaidoyers et réquisitoires, les témoignages divers et ainsi toutes les approches envisageables de la question centrale :  à partir de quand peut-on s’accorder à parler de viol ?  

Des sujets d’actualité, une certaine vision du monde et un art du récit parfaitement maîtrisé, voilà qui aboutit à un très bon roman pour cet automne.

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8 juin 2019 6 08 /06 /juin /2019 15:38

3 raisons/3 mn par Ethan, 4C

extrait choisi :

"Sébastien ! Viens voir, il s'est passé quelque chose !

            Réponse typique du collégien en pleine crise d'adolescence :

            – Moin, quo-a ?

            – Y'a eu une attaque terroriste. C'est la guerre dans Paris !

            Electrisé par l'annonce, le jeune homme bondit pour rejoindre sa mère dans le salon. La télévision diffuse les images nocturnes d'un carrefour de la capitale, bloqué par de nombreuses voitures de police, gyrophare tournoyant, et de policiers en armes revêtus de leur gilet pare-balles.

            – Qu'est-ce qui se passe ? s'enquiert le garçon.

            – Un attentat, répond Mme Karminsky, fascinée autant qu'horrifiée devant les scènes de guerre diffusées par une chaîne d'information continue.

            Dans la moitié gauche du téléviseur, apparaissent deux journalistes, un homme et une femme, tandis que l'autre moitié montre un correspondant sur place. Le présentateur en studio porte brusquement la main à son oreille droite, signalant qu'en régie on lui transmet un fait nouveau dramatique :

            – Oui, pardon… On m'informe à l'instant que deux ou trois hommes lourdement armés auraient pris plusieurs centaines de personnes en otage au Bataclan. Ils auraient… c'est ça, on me confirme qu'on a entendu des tirs. Il y aurait de nombreux morts… Jérôme Lacour, vous êtes tout proche de la salle de spectacle, est-ce que vous pouvez nous confirmer cette nouvelle fusillade ?

            L'envoyé spécial, un volumineux micro à la main, hoche la tête.

            – En effet, il y a à peine deux minutes, plusieurs détonations ont retenti boulevard Voltaire, dans la salle du Bataclan, non loin de là où je me trouve. Pour le moment, il est bien sûr impossible d'approcher… (le journaliste se trouble) Excusez-moi, il y a encore des détonations. La BRI, les forces d'interventions de la police, sont sur les lieux, peut-être est-elle en train de donner l'assaut. Le quartier est bien évidemment bouclé par un déploiement impressionnant de forces de police…

            – Jérôme, pouvez-vous nous dire s'il y aurait des victimes ?

            – Oh oui ! Un bilan très lourd est même à craindre. Je vous rappelle que ce soir cette salle de spectacle était pleine à craquer pour le concert d'un groupe de musique rock… Oh ! J'entends… (il jette un regard par-dessus son épaule) c'est terrible ! Je ne sais pas si vous les entendez, mais il y a des tirs… une explosion !

            La sidération est telle que le binôme de journalistes en studio reste sans voix, tandis que leur collègue continue de commenter ce qu'il entend, à défaut de voir quoi que ce soit. Assis côte à côte sur le canapé, Sébastien et sa mère sont de la même façon saisis d'effroi. La femme, une main sur sa poitrine comprimée d'émotion, explique que ce n'est pas là le seul drame qui se déroule en ce moment même dans les rues des 10ème et 11ème arrondissements…"

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10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 13:43

Les Mal aimés, qui sont-ils dans ce roman ?

Je crois bien que ce sont tous les personnages. Dans cette histoire, il n’y a pas de place pour l’amour, ni pour la beauté. Juste de la jalousie, de l’envie, de la superstition, de la cupidité, de la culpabilité, de la vengeance. Tout cela est-il l’effet ou la cause d’une cruauté déjà ancienne mais jamais oubliée ? Le narrateur nous en rappelle de chapitre en chapitre des horreurs : des enfants condamnés au bagne pour des peccadilles ou pour des forfaits plus graves mais toujours causés par la misère, morts un ou deux ans après leur arrivée :

« Jean Marie Favre, date et lieu de naissance inconnus.

Jugé le 3 août 1880 pour mendicité.

Condamné à la correction jusqu’à ses 20 ans.

No d’écrou : 1629. 1,29 m à l’entrée.

Causes de la sortie : Décédé le 19 septembre 1881. ».

En cette fin du XIX dans la vallée de Vailhauquès l’humanité semble avoir déserté le monde. Le curé rêve de créer un nouveau bagne, l’instituteur confie des bébés indésirés à la Cruere, une immonde marâtre qui n’a rien à envier à la Thénardier et le docteur noie son désespoir dans l’alcool, incapable de sauver qui que ce soit : au secours, docteur Rieux ! Si Victor Hugo ne se dresse pas dans sa tombe en lisant cela, c’est qu’il est déjà mort.

Or et c’est le plus grand mérite de ce roman je crois, l’auteur dresse de chaque personnage un portrait si finement ciselé que malgré la monstruosité, il reste doté d’humanité. Comment alors oublier Alphonse, Léon, Ernest même et aussi Jeanne, Morluc, Étienne, Blanche et Gérault ? Même lorsqu’ils sont proches de l’animalité, le narrateur adopte leur point de vue ou les décrit par le regard d’un autre et ils restent des hommes, malmenés et fouettés par la misère. Alors on lit ce roman comme hypnotisé, sans espoir pourtant de rémission.

Heureusement, quelques belles descriptions de la nature apportent des respirations qui rendent l’horreur plus supportable :

« La chaleur accablante a vidé l’endroit de tous ses bruits, laisse régner le silence, un silence encore plus profond que celui provoqué par la clochette du bedeau lorsque le curé élève le saint sacrement en direction du ciel. Blanche se redresse sur les genoux, relève sa robe pour ne pas l’abîmer, puis avance d’un bon mètre, repose ses fesses sur ses talons. D’un geste de la main, elle retire les brins de paille collés à ses genoux. Elle fixe la nuée de grains de poussière virevoltant dans le rayon de lumière qui force la porte entrouverte. Dans cette myriade de minuscules étoiles éphémères, elle veut voir une image de la vie qu’elle ne connaît pas. L’espace d’un court instant, elle se dit que si le bonheur existe, il doit ressembler à ça. Une sorte de rêve inaccessible. Un rêve de gamine qu’elle a bien vite étouffé. » (p 15)

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 21:52

Un hommage très touchant de Torreton à sa mémé. Un texte écrit avec beaucoup de sensibilité. Ce livre est aussi un témoignage sur la vie de ces gens simples mais si vrais, sans hypocrisie, sans faux-semblants, sans forfanterie.

C'est étrange, cette année j'ai aussi lu Idiss de Badinter, l'histoire d'une autre grand-mère racontée aussi par son petit-fils !

Extraits : " Pour toi l'argent doit aider, comme un outil. En avoir un peu sur ton compte te semblait absurde. Tu n'étais pas du genre à compter les décimales après virgule des taux d'intérêts, tu n'avais besoin de rien mais tu savais que tes enfants étaient déjà infectés du virus de la fièvre acheteuse, urbains que nous étions on devait tout acheter. Il fallait meubler le vide, s'équiper, changer de pneus, de Frigidaire, de cartables, de télévision, de literie, d'ampoules, de vélos, de crèmerie, de coiffure, d'apparence... Ces besoins répandus sur nos zones urbaines comme des pesticides nous faisaient croire que l'on vivrait mieux. Et ça marche encore. Travailler plus pour gagner plus et consommer toujours et encore des produits de moins en moins bons, de moins en solides. Du fabriqué ailleurs, de la culture d'obsolescence sur palettes, des produits pour pauvres qui rendent encore plus pauvres."

" Tout ce qu’elle mangeait venait de son ici, et son ailleurs le plus lointain était un Prisunic pour les nouilles, le tapioca ou le savon qui venait perdre son accent sur l’évier de sa cuisine. Le reste poussait là, dans son potager, de l’autre côté des coquilles Saint-Jacques qui finissaient leur vie de coquillages recyclés en bordure de jardin. Pour la crème, il fallait pousser de l’autre côté de la haie, épaisse pour la mère, liquide pour la grand-mère ou le contraire. Je redemandais toujours avant d’y aller, armé de mes deux bocaux tintinnabulant dans mon sac plastique. La crémière était toute petite, à peine plus haute que ses bidons de lait, elle nous donnait un bonbon à chaque fois « pi ben l’bonjour à mémé ». Pour les légumes on pédalait chez la sœur de la crémière qui habitait plus haut et faisait pousser sa moustache et ses poireaux près de la forêt. Notre supermarché faisait donc six cents mètres de long et ne possédait que trois rayonnages, trois femmes solides et seules…
Aujourd’hui on appelle ça être « locavore », on fait des forums sur la Toile pour voir s’il ne pousserait pas du mouton ailleurs qu’en Nouvelle-Zélande. Chez mémé il gueulait de sa voix d’ado indigné au fond de la cour le mouton, et on appelait ça vivre à la ferme.
 
Une ferme de mémé c’est petit, un foutoir, on y trouve de tout mais rafistolé, pas neuf. Le matériel semble avoir toujours été là, immuable. Une ferme de mémé, c’est vivrier, mais si on peut vendre un peu de lait à la coopérative, deux ou trois veaux, de la crème, des œufs, des poulets, des légumes, du bois, du cidre, du calva, des canards, du foin, c’est toujours ça de pris…
Dans une ferme de mémé, avant de faire quelque chose il faut réparer l’outil, parfois il faut savoir le fabriquer, au minimum il faut affûter une lame ou deux. Et pour affûter il faut un arbre, une pierre à meuler et une boîte de conserve percée qui fera couler l’eau goutte à goutte pour humidifier l’acier et la pierre."

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