Dans ses premières pages, l'auteur présente son héros de façon poétique, certes mais peu engageante quand on commence un roman : "C’était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre.
On aura remarqué que ceux-là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie."
Le sujet, son titre le dit, est la soie : en 1860, Hervé Joncour de Lavilledieu est incité par un étrange personnage aussi ingénieux que généreux nommé Baldabiou à faire le commerce de vers à soie afin d'approvisionner les sériciculteurs locaux. Il s'approvisionne d'abord en Afrique du nord mais voilà qu'une maladie, la prébine tue les œufs. Baldabiou n'est pas en reste, il conseille à Hervé Joncour d'aller chercher les vers à soie au Japon. Les allers-retours au Japon éloignent chaque année quelques mois Hervé Joncour de sa compagne Hélène. Là-bas, Hervé Joncour achète des œufs de vers à soie à Hara Key dont la jeune maitresse l'intrigue et le fascine. Mais voilà que Pasteur parvient à éradiquer la prébine et qu'au Japon une guerre se déclare.
Dans ce roman, le merveilleux glisse sur le réel comme un voile de soie jusqu'à ce qu'il ne reste plus à Hervé Joncour qu'à cultiver son jardin.
"Le dimanche, il allait jusqu’au bourg, pour la grand-messe. Une fois l’an, il faisait le tour des filatures, pour toucher la soie à peine née. Quand la solitude lui serrait le cœur, il montait au cimetière, parler avec Hélène. Le reste de son temps s’écoulait dans une liturgie d’habitudes qui réussissait à le défendre du malheur. Parfois, les jours de vent, Hervé Joncour descendait jusqu’au lac et passait des heures à le regarder, parce qu’il lui semblait voir, dessiné sur l’eau, le spectacle léger, et inexplicable, qu’avait été sa vie."
J'ai préféré Nocecento : Pianiste et Trois fois dès l'aube car je trouve que dans Soie, l'exercice de style est un peu trop visible. Soie reste quand même une belle découverte.
Dans le hall d’un hôtel, vers quatre heures du matin, alors que le concierge dort, une femme entre. Elle porte une robe de soirée jaune et semble un peu perdue. Sur un fauteuil un homme attend. Le dialogue s’engage, la femme s’obstine à retenir cet homme qui pourtant veut aller travailler : il fabrique et vend des balances ...
De nouveau dans un hall d’hôtel mais moins classe, une nuit, le concierge voit arriver un couple : la fille lui paraît bien jeune et jolie quoique fatiguée mais son compagnon semble rustre et violent. Il leur attribue une chambre mais la jeune femme redescend soit disant pour chercher des serviettes. Elle parle avec le concierge, lui demande de raconter sa vie et s’attarde mais son compagnon s’impatiente. Elle continue pourtant ...
Enfin dans la troisième histoire, encore une nuit dans un hôtel, on retrouve l’homme de la première histoire mais qui est encore enfant. Échapper à l’incendie et ses parents sont décédés dans l’incendie. Une policière est chargée de le garder pour la nuit dans un hôtel miteux. Elle prend pitié et décide de partir avec l’enfant pour lui offrir un refuge plus digne et plus heureux.
Ces trois histoires constituent un ensemble intitulé Trois fois dès l'aube et il se trouve que c'est le récit d'un personnage, l'Anglo-indien Akassh Narayan dansMr Gwyn, publié en 2011. Ces trois histoires tressent des récits dont les personnages, les situations et les lieux se répondent sans être les mêmes. L’auteur parvient alors à nous jouer ce tour de force qui consiste à nous entraîner dans ses histoires sans pour autant nous faire oublier qu’il en est le prestidigitateur. Sa baguette magique une écriture souple, précise, élégante autant que je puisse en juger d’après la traduction de Lise Caillat.
Extrait choisi :
C’était un hôtel, d’un charme un peu suranné qui avait su probablement, par le passé, tenir certaines promesses de luxe et de raffinement. Par exemple, il avait une belle porte à tambour en bois, un détail toujours propice aux fantasmes.
C’est par là qu’une femme entra, à cette heure étrange de la nuit, apparemment perdue dans ses pensées, à peine descendue d’un taxi. Elle portait juste une robe du soir jaune, plutôt décolletée, sans l’ombre d’un châle sur les épaules : cela lui donnait l’air intrigant de ceux à qui il est arrivé quelque chose. Il y avait une élégance dans ses mouvements, mais on aurait dit aussi une comédienne regagnant les coulisses, libérée de la contrainte du jeu et renouant avec une partie d’elle-même, plus sincère. Ainsi elle avait une manière précise de poser ses pas, un peu fatiguée, et de tenir son minuscule sac à main, prête à le lâcher. Elle n’était plus très jeune, mais ça lui allait bien, c’est le cas parfois des femmes qui n’ont jamais douté de leur beauté.
Dehors, régnait cette obscurité qui précède l’aube, ni la nuit ni le matin.
J’ai aimé ce livre car c’est vrai que ce n’est pas facile de s’installer dans un groupe où on ne connaît personne .
extraits choisis :
Vera : Allez maman tout le monde fait des soirées pyjamas
Maman: D’accord
Vera: ouaaaais!
Vera : Et on mangera un gâteau de chez Carvel et de la pizza, il y aura des cadeaux , et ... (pages 18 à 25)
J'aime ce moment car c'est celui de son anniversaire.
Vera : Mais cette année, je faisais pareil moi aussi .
Vera -Allez fais pas cette tête ! ça va être génial ! On va chanter, faire des travaux manuels, du canoë, des feux de camp ! Et on aura des tas d’amis ! -mais eux, ils seront russes, comme nous. Ça va être chouette, non , de pas se sentir mal à l’aise? de pas se sentir différents?
Frère : Je me sens différent. Je veux rester ici. (pages 34 à 44)
J'aime bien ce moment mais là que commence cette histoire au camping.
Sara: waouh !tu es trop forte ! (pages 104 à 114)
J'aime ce moment car Véra fait des dessins pour ses voisines de tente.
Vera : j’ai un petit truc pour toi, sous mon pull …
-son amie : Malchik!!! c’est sa bête .(pages 182 à 233)
J'aime bien ce moment car c'est là que Véra se fait une amie et plus elles sont amies, plus elles s'entraînent pour gagner contre les garçons et comme elles s'entraînent, elles gagnent et donnent des gages aux garçons.
A la fin, chacun rentre chez soi.
Les moments que je n'ai pas aimés sont les moments de moquerie,
74 et 75 Pages
Sarah 1: Mais si tu les planques bien, les Bêtes ne les trouvent pas.
Sarah 1,2 : Mince Alors!!!
Sarah 1: Elle porte pas de soutif!
Sarah 2: Dégueu!!!
Sarah 1,2 : C’était pas précisé sur la liste d’affaires …
119 à 120 pages
Vera:Il me restait mon atout. Je pouvais tout arranger .
Sarah 2 : Oh la Vache ! Regardez!
Sarah 2 : Vera est amoureuse d’Alexei!!!
Vera : Non, pas du tout!
Sarah 2 : Pourquoi tu le dessines dans ce cas?
Sarah 1: Elle en a besoin pour pouvoir l’embrasser.
Toute les filles : Ha,Ha,Ha,Ha!
pages 151 à 153
Gregor :Allez Gregor ,tire
Les filles et garçons : Ha ,Ha ,Ha ,Ha !
Le chef et Gregor : Nous avions déjà fait 11km, et les chefs scout ont décidé de continuer tout simplement .
Gregor : ça faisait un bien fou, bizarrement, de voir quelqu’un d’autre souffrir .
Sarah 1: Ils auraient dû le renvoyer.
Alexei:ou alors l’enfoncer jusqu’à la tête dans la boue !
La Spirale est un roman de 87 pages écrit par Sophie Bénastre, édité par Oskar en 2018. Ce livre parle d’un petit garçon qui s’appelle Joshua et de ses parents qui sont en plein divorce. Quand il revient de chez son père, il est fatigué et sent mauvais. Lou est l’amie de Joshua, elle trouve qu’il est préoccupé alors elle décide de le suivre et découvre qu’il vit dans la voiture de son père…
Ce qui m’a plus dans ce livre c’est que ça parle d’une histoire qui peut être réelle. Il y a plein d’autres choses de bien dans ce livre comme le fait que c’est un petit roman avec de grandes écritures : je pense que les dyslexiques pourraient lire ce livre. J’aime aussi le fait que ça peut aider des personnes dans le cas d’avoir des parents divorcés pour se dire qu’ils n’ont pas le cas le plus grave.
Ce qui m’a déplu c’est que ce n’est pas une vraie fin. Mais franchement c’est le seul défaut pour moi.
C'est Sophie Benastre qui a écrit ce libre en 2018 en langue française. Ce livre est un roman jeunesse.
Il y est question de la séparation des parents et des conditions de vie difficiles. Cela se passe quand le héros a 11 ans et l'essentiel se déroule à l'école ou dans la ville. Les personnages principaux sont Joshua et Lou ainsi que les parents de Johshua.
Ce récit me rappelle le cours de français sur la ville et la banlieue, la pauvreté, les SDF.
En le lisant, j'ai ressenti de la tristesse pour Johshua car il vivait dans des conditions difficiles avec son père qui l'obligeait à mendier. C'était la condition pour pouvoir continuer à se voir.
Extrait choisi
"Et puis soudain ils s’enlacent, s’accrochant l’un à l’autre comme s’ils se trouvaient au milieu d’une tempête. Ils se serrent fort, et le visage de la mère de Joshua, tourné vers
les vitres de la classe de CM2, affiche un grand sourire baigné de larmes. Lou aussi sourit.
Elle a joint ses deux mains comme pour lui dire qu’elle a réussi.
Et puis elle se met à courir en direction du bâtiment. Joshua n’est pas loin. Il est debout derrière la porte vitrée. Il a vu
toute la scène et lui aussi pleure. Est-ce que le cauchemar est terminé ? Est ce que ses parents vont se réconcilier ? En tout cas il a envie d’y croire, et le visage radieux de
Lou derrière la vitre gonfle son cœur d’espoir. »
J’ai choisi cet extrait car c’est ce qui m’a déplu dans ce livre.
Je n’aime pas le fait qu’on n’a pas la suite moi je veux savoir s’il vont se remettre ensemble...
Mathilde, 4C
La spirale est un roman français de Sophie Bénastre, il est paru le 1er août 2018 avec la maison d’édition Oskar. C’est un roman de 87 pages qui parle de Joshua un élève de CM2 qui vit dans la rue depuis que ses parents sont divorcés. Il est à la rue une semaine sur deux, lorsqu’il est censé être chez son père. Il dort dans la voiture de son père. Cette situation durait jusqu’à ce que Lou, la meilleure amie de Joshua, décide de s’en mêler.
J’aime le personnage de Lou car malgré la peur de perdre son ami Joshua elle va aller chercher de l’aide. Je n’ aime pas le père de Joshua, il a tellement de fierté qu’il préfère que son fils dorme dehors plutôt qu’avouer qu’il a échoué. L’histoire est bien car elle est facile à lire et elle est courte.
Lou découvre la situation. Lou a mené son enquête comme prévu. Cela n’a pas pris bien longtemps et cela a été plus facile qu’elle l’imaginait. Elle a suivi Joshua pendant quinze minutes et puis elle a vu ce qu’elle avait à voir. Et la réalité est terrible.
Comme la veille, Joshua l’a quittée précipitamment en expliquant encore qu’il doit rejoindre son père en centre-ville. Une histoire de visite chez un collègue de son père, quelqu’un qu’il lui faut absolument voir… bref, une excuse. Lou a fait semblant de croire à ce baratin et a laisser son ami partir à ce fameux rendez-vous. (p. 27/28 l. 1 à 15)
J’ai choisi cet extrait car c’est le moment qui va chambouler l’histoire car Lou a découvert le secret de Joshua.
Novecento : pianiste est une œuvre tout à fait étonnante et absolument magnifique. Destinée à la mise en scène si l'on se fie aux didascalies et au discours tout entier écrit comme un monologue, elle est sûrement très agréable à écouter et elle l'est aussi à lire.
L'histoire de Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, le pianiste qui a vécu toute sa vie en mer sur un paquebot, le Virginien puis a choisi d'y mourir lors du sabordage du navire dans un immense feu d’artifice est par elle-même exceptionnelle. Mais ce qui contribue à la magie du récit c’est surtout la façon de le raconter ! Le monologue est pris en charge par le trompettiste, Tim Tooney qui a joué six ans aux côtés de Novecento. Humour, poésie, une immense tendresse, une aura de philosophie fataliste, mélancolique et pourtant heureuse font déjà de ce monologue une œuvre d’art. Mais ce qui frappe encore, c’est le rythme et la musicalité de la langue qui, il est vrai est celle d’un musicien, que l’on songe au personnage ou à l’auteur « on jouait du ragtime, parce que c’est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde.
Sur laquelle Dieu danserait, s’il était nègre. »
Écrivain et musicologue, Alessandro Baricco est né à Turin en 1958. J’ai lu cette œuvre traduite par Françoise Brun qui a rédigé par ailleurs une très belle postface.
Extrait choisi :
C’est là, à ce moment-là, que le tableau se décrocha.
Moi, cette histoire des tableaux, ça m’a toujours fait une drôle d’impression. Ils restent accrochés pendant des années et tout à coup, sans que rien se soit passé, j’ai bien dit rien, vlam, ils tombent. Ils sont là accrochés à leur clou, personne ne leur fait rien, et eux, à un moment donné, vlam, ils tombent, comme des pierres. Dans le silence le plus total, sans rien qui bouge autour, pas une mouche qui vole, et eux : vlam. Sans la moindre raison. Pourquoi à ce moment-là et pas à un autre ? On ne sait pas. Vlam. Qu’est-ce qui est arrivé à ce clou pour que tout à coup il décide qu’il n’en peut plus ? Aurait-il donc une âme, lui aussi, le pauvre malheureux ? Peut-il décider quelque chose ? Ça faisait longtemps qu’ils en parlaient, le tableau et lui, ils hésitaient encore un peu, ils en discutaient tous les soirs, depuis des années, et puis finalement ils se sont décidés pour une date, une heure, une minute, une seconde, maintenant, vlam. Ou alors ils le savaient depuis le début, tous les deux, ils avaient tout combiné entre eux, bon t’oublie pas que dans sept ans je lâche tout, t’inquiète pas, pour moi c’est bon, alors d’accord pour le 13 mai, d’accord, vers six heures, ah j’aimerais mieux six heures moins le quart, d’accord, allez bonne nuit, bonne nuit. Sept ans plus tard, 13 mai, six heures moins le quart : vlam. Incompréhensible. C’est une de ces choses, il faut pas trop y penser, sinon tu sors de là, t’es fou. Quand le tableau se décroche. Quand tu te réveilles un matin à côté d’elle et que tu ne l’aimes plus. Quand tu ouvres le journal et tu lis que la guerre a éclaté. Quand tu vois un train et tu te dis «je me tire ». Quand tu te regardes dans la glace et tu comprends que tu es vieux. Quand Novecento, sur l’Océan, plein milieu, leva les yeux de son assiette et me dit : «À New York, dans trois jours, je descends. »
Arcadie : pays d’origine de Zeus puis pays du roi Lycaon transformé en loup pour avoir mis de la chair humaine au menu et ici ce pays donne son titre à ce roman et son nom à un gourou Arcady.
Bucolique telle est la vie que mène Farah à Liberty house où elle « balise [s]es sentiers, […] marque [s]es arbres et […] recense [s]es sujets : les pipistrelles, les capricornes, les vrillettes, les mésanges, les chenilles, les renards, les orvets… Pas une journée ne passe sans qu’[elle] fasse une nouvelle découverte féerique : champignons rouges à pois blancs, lapins figés par la surprise, myrtilles et fraises des bois, nuées de moucherons en suspension dans le chemin, plume de geai parfaitement rayée de bleu et de noir qu’[elle] empoche comme un talisman.
Corpset âmes hors normes sont assemblés dans la zone blanche de Liberty house « les obèses, les dépigmentés, les bipolaires, les électrosensibles, les grands dépressifs, les cancéreux, les polytoxicomanes et les déments séniles. »
Dos le nouveau nom de Dolores, car « Arcady a donc débaptisé à peu près tout le monde, multipliant les diminutifs et les sobriquets. Mon père est devenu Marqui, qu’il persiste à écrire sans « s » en raison d’une dysorthographie sévère ; ma mère est Bichette, Fiorentina est Mrs. Danvers, Dolores et Teresa sont Dos et Tres, Daniel est Nello, Victor est tantôt M. Chienne, tantôt M. Miroir, Jewel est Lazuli, et ainsi de suite. »
Éden pourrait être l’autre nom de Liberty House, c’est du moins l’ambition d’Arcady
Freaks : Family House est un « refuge pour freaks » après avoir été « un pensionnat pour jeunes filles » et Farah précise : « la maison garde de multiples traces de cette vocation initiale : le réfectoire, la chapelle, les salles d’étude, les dortoirs, et surtout d’innombrables portraits des sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, toute une série de bienheureuses et de vénérables qui n’ont de bienheureuses que le titre à en juger par leur teint de pulmonaire et leur regard chagrin. »
Genre : C’est le problème de Farah, est-elle vraiment une fille ? La gynécologue le confirme, il lui manque des attributs féminins et elle a quelques attributs masculins.
Homme sans qualité, (L’) de Musil dont un extrait est donné en exergue.
Indifférencié et diffus, tel est l’amour à Liberty house et Farah rêve d’« un peu d’exclusivité. »
Jeunes filles : elles étaient autrefois les pieuses pensionnaires de la maison mais désormais, elles se font rares hormis les deux jumelles rousses d’Epifanio et Farah.
Kirsten, grand-mère de Farah a coutume de « déambuler dans le plus simple appareil »
Leçonsde lectureinutiles pour Marqui mais à la mort de Jean_Louis « les lettres avaient cessé de clignoter, les syllabes de s’intervertir, les mots de se télescoper. Brutalement et tragiquement dessillé, il lisait »
Marqui, « Kirsten et moi, respectivement époux, mère et fille de cette élégante épave. » électrosensible et dépressive qu’est Bichette, la mère de Farah.
Noir comme le jeune Erythréens « beau comme un lys noir » qui fait écrire à Farah que « cette beauté est le commencement du terrible et la fin de l’innocence. »
Omnia vincit amor ! Telle est la devise de Liberty House ou du moins d’Arcady. « L’amour triomphe de tout, c’est entendu, mais il semblerait qu’Arcady ait décidé d’en faire un engin de guerre, une arme non létale mais une arme quand même, histoire de rallier la société à nos vues éclairées. »
Porètecomme Marguerite Porète ou Paul Claudel qu’Arcady pille sans vergogne ou comme phalanstère qui pourrait définir Liberty house..
Quatre-vingt-seize ans, c’est l’âge de Dadah « née richissime dans une famille de marchands d’art, [elle] n’a rien trouvé de mieux que de s’enrichir encore, au-delà du raisonnable »
Rokitanski c’est le syndrome que suspecte la gynécologue en examinant Farah.
Salo alias Salomon est le bipolaire du familistère.
Technologies : « Nous avons beau vivre à l’abri des nouvelles technologies, il ne faut pas croire, l’actualité nous arrive quand même : ses vagues viennent mourir aux pieds des murailles de pierres sèches qui enclosent le domaine. »
Uniform ou précisément Mädchen in Uniform c’est ce qui vient à l’esprit de Farah en touchant la rampe de chaine de l’escalier de Liberty House.
Victor, obèse rival au « dandinement grotesque mais inoffensif » de Farah auprès d’Arcady
Wyandotte, c’est une des poules de Liberty House
X comme l’inconnu ou l’infini des menaces qui pèsent sur l’humanité et obligent les parents de Farah à trouver une zone blanche loin des « particules fines, d’ondes magnétiques, de métaux lourds, d’OGM, de pesticides, de déchets polluants, de pluies acides, de composés organiques volatils, de débris spatiaux ou de gaz de schiste : la liste des dangers s’allongeait chaque jour »
Yeux « de lézard » du petit Jean-Louis dont « Sans doute aussi atrophié que son cerveau, [le] cœur avait refusé un tour de roue supplémentaire »
Zéro produit carné, le spécisme des habitants de Family House et leur végétarisme obligent au grand dam de la cuisinière Fiorentina..
extrait : 8. J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir
Je suis arrivée ici en partageant les craintes irrationnelles de mes parents, mais les années passant, les miennes ont pris le pas sur les leurs. Je vais avoir quinze ans, on ne peut plus m’effrayer avec des histoires de phtalates ou de rayonnement électromagnétique : loin de moi l’idée d’en contester le caractère nocif, mais à vrai dire je suis davantage préoccupée de ce que l’homme inflige à l’homme que des perturbateurs endocriniens et des substances carcinogènes. S’il faut mourir de quelque chose, je préfère encore une longue maladie à une balle de kalachnikov : avec une longue maladie, j’aurai le temps de voir venir, le temps de me faire à l’idée, le temps de choisir les amis dont je m’entourerai, et l’endroit précis où j’attendrai la mort – au cœur du cœur de mon royaume, je connais une combe, non même pas une combe, juste un petit affaissement de terrain, tapissé d’herbe tendre et ceint d’un boqueteau de noisetiers, qui fera parfaitement l’affaire. Encore faut-il que je ne meure pas avant, fauchée par une rafale d’arme automatique ou par l’explosion d’une bombe au TATP. Et même si dans mon cas la probabilité d’une mort violente est extrêmement faible, je ne peux pas m’empêcher d’y penser dès que je laisse derrière moi le mur d’enceinte de Liberty House, qui n’aurait rien de dissuasif en cas d’invasion, mais qui a le mérite de matérialiser ce qui nous sépare de ceux qui n’ont pas choisi la voie de la sagesse en sept étapes.
L’ouvrage “La guerre de Catherine” a été écrit en 2012 par Julia Billet. Je ne connais aucune autre oeuvre de cette auteur. Cette bande dessinée est, à l’origine, un roman écrit en français. L’illustratrice se nomme Claire Fauvel.
Les thèmes abordés dans cette bande dessinée sont :
l’organisation de la fuite des enfants juifs par un réseau de résistants,
l’abandon de son identité et de ses relations avec ses parents pour survivre,
le pouvoir de l’art, la photographie dans cet ouvrage pour tenter de s’évader de cette tragédie.
Une phrase m’a marqué :
“A moins que ce soit l’image qui m’ait trouvée” car je la perçois comme le fil conducteur de l’histoire.
A la page 101, voici un extrait :
A son regard, nous comprenons immédiatement que nous allons devoir partir, une fois de plus.
La femme du photographe est venue nous dire qu’il y avait eu des dénonciations et que les Allemands allaient arriver.
“C’est un soldat qui l’a prévenue, il a laissé ce mot pour toi”.
“ Prenez soin de vous, vous allez nous manquer”.
Même chez les Allemands il y a des gens qui se battent contre la guerre.
C’est forcément le signe qu’ un jour cette folie cessera.
Le personnage principal se nomme Rachel, elle essaye de fuir les Allemands pour ne pas se retrouver dans les camps de concentration.
Les parents de Rachel l'ont envoyé à la maison des Sèvres. Elle se fait des amis et elle découvre une passion : la photographie. Mais elle est obligée de quitter son internat pour échapper aux rafles allemandes. Elle passe de familles en familles ; elle a reçu l’ordre de veiller sur une petite fille durant tout le temps de la guerre.
J’ai aimé cette bande dessinée car elle est simple à lire et qu’elle propose un point de vue différent sur cette période historique et la vie d’enfants juifs tentant d’échapper aux rafles.
Les actualités du moment (profanations de cimetières juifs, tags honteux sur les commerces) nous font comprendre l’importance de ces récits. Ils nous permettent de rester vigilants, de nous souvenir afin de faire face aux discours et propos racistes.
Thomas F 4C
Collage d'images de Zéna, 4D
L’auteure s’appelle Julia Billet et l’illustratrice s’appelle Claire Fauvel. L’auteure s’est inspirée d’une histoire vraie. Le récit est écrit en français. Ce livre est une BD (bande dessinée).
L’histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale : une jeune fille juive appelée Rachel change de lieu et d’identité pour se cacher des Allemands. Le nom de la nouvelle identité de Rachel est Catherine, pendant son voyage, elle rencontre Alice, qui devient son amie.
L’histoire me rappelle le film « Joyeux Noël » car l’histoire se passe lors d’une guerre mondiale. Je me rappelle du cours d’histoire en CM2 qui parlait d’un livre de la seconde guerre mondiale. Je me rappelle d’avoir visité le mémorial de Caen en primaire.
J’ai ressenti de la joie pour Catherine en lisant ce livre. L’histoire était superbe, les intentions de l’auteur sont de montrer comment les juifs se démenaient pour survivre à l’antisémitisme.
La note que je donne au livre est de 5 étoiles car il m'a vraiment plus.
« La guerre de Catherine » est une bande dessinée adaptée du roman de la même auteure, Julia Billet, et illustrée par Claire Fauvel.
J'ai beaucoup aimé ce livre car il évoque les années noires de la France.
De plus, il raconte une histoire originale, celle d'une jeune photographe de guerre. J'ai trouvé ce livre très intéressant car il parle d'une « cavale » d'une jeune fille juive lors de l'instauration du port obligatoire de « l'étoile jaune ». Ce livre est émouvant car on voit que, même pendant la guerre, on peut vivre sa passion et, dans le cas du livre, la mettre à profit pour pouvoir se souvenir de ce qui s'est passé.
« Pingouin, le mari de la directrice, m'a prêté un Rolleiflex lorsqu'il m'a nommée responsable de l'atelier photo. Depuis, je ne m'en sépare plus. J'adore regarder le monde à travers le viseur. D'un clic, arrêter le temps. Il m'a surprise un jour que je regardais ses appareils photo dans leur vitrine. Aujourd'hui, c'est moi qui suis responsable de la clé de l’armoire vitrée. Pingouin m'a transmis sa passion. Lui est incapable de prendre une photo depuis qu'il a été fait prisonnier, au début de la guerre. Son regard est encore trop plein des cris et de la terreur de ces derniers mois. Il s'occupe désormais de l'association qui fait vivre l'école, et je suis sûre qu'il fait partie d'un réseau de résistance. »
Et je danse aussi est un étrange roman rédigé par Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat et publié aux éditions Fleuve en 2015.
Étrange car il ressemble à un échange de mails permanent entre deux personnes ou deux personnages, on met du temps à savoir si ce sont des personnages ou si ce sont des personnes. Une grande partie de l’échange consiste d’ailleurs à créer cette ambiguïté. Au départ le personnage masculin Pierre-Marie Sotto, écrivain reconnu mais en panne d’inspiration nous semble bien réel tandis que son interlocutrice, Adeline Parmelan nous paraît bien improbable. Un mystérieux paquet reçu par l’écrivain et envoyé par son interlocutrice sert de prétexte à leur échange épistolaire par internet. Sans cesse les personnages jouent de cette ambiguïté pour le plus grand plaisir du lecteur. Autour d’eux gravitent d’autres personnages qui prennent peu à peu consistance au point de sembler eux aussi des personnes familières. Ce qui les unit ce sont deux autres personnages tout à fait romanesques et qui brillent par leur absence. En somme les deux auteurs nous font ici réfléchir sur la notion de roman et de personnage de roman mais aussi sur la lecture et sur l’écriture de romans. Mais Et je danse aussi n’est pas un pensum bien au contraire : on est captif du suspense, on s’attache aux personnages. Bref on se prend au jeu.
Voici un extrait représentatif :
« Cette question : qui êtes-vous ? je la gardais pour mon courrier suivant, mais vous m’avez devancé. Vous avez eu raison. Il faut bien que la lumière se fasse. Je comprends ceci, maintenant, Adeline : nous ne sommes pas les héros de notre propre histoire. Nous n’en sommes, vous et moi, que les seconds rôles. Les deux personnages principaux sont plus fous, plus romantiques, plus passionnés, en tout cas plus passionnants que nous. Ils ont été capables de s’aimer éperdument, de brûler leur vie, de se séparer (pourquoi ? je l’ignore), de se saborder, de se retrouver après vingt-sept ans et de tout recommencer. Ils ont été capables d’être là, avec vous, avec moi, puis de nous quitter, de disparaître, ils ont été capables d’être cruels avec nous. Ils ne sont pas raisonnables. Les héros ne sont pas raisonnables. Ils ne peuvent pas se satisfaire de tisanes (pardonnez-moi) ni du Jeu des 1 000 euros à 12 h 45 ni du tic-tac de l’horloge quand les enfants ont quitté la maison. Il leur faut le feu et la déraison. Nous nous sommes trouvés sur leur passage, ils nous ont considérés, un peu, l’espace de quelques années, et ils se sont détournés de nous. Nous les aurons regardés passer dans nos vies » (p 146)
Ce roman d’Anne-Laure Bondoux paru le 4 octobre 2018 chez Fleuve Editions nous raconte l’histoire de Valentine et de son frère Fred qui suivent à tour de rôle toute une série de cataclysmes dans leur vie personnelle : avant le début du récit, ils ont perdu leur mère, Monette.
Ce décès semble inattendu et Valentine en particulier en subit le contrecoup au point que son frère s’inquiète pour elle. Il faut dire que Valentine doit aussi se remettre d’une séparation avec son conjoint. Celui-ci, enfant de réfugiés grecs est très engagé en politique et vient de se joindre à la campagne électorale en vue des présidentielles en faveur de Macron. Comme il s’attend à la victoire, il souhaite être blanc comme neige et pour cette raison, il demande à Valentine de quitter l'appartement HLM qu’il détient depuis de nombreuses années abusivement. Perdre sa mère, son appartement, son conjoint, et savoir ses enfants loin, c’est un très gros poids pour notre héroïne. Mais son frère, Fred, n’est pas nécessairement plus avantagé : au fil de l’histoire il va découvrir lui aussi bien des surprises qui vont le déstabiliser.
L’histoire est un hymne à la fraternité, à la solidarité et à l’amitié. Ce sont les trois valeurs qui vont permettre à Fred et à Valentine de surmonter d’énormes déconvenues auxquelles ils vont être confrontés dans le récit.
J’ai bien aimé ce roman, très humain, plein de tendresse et simplement agréable à lire. Les 406 pages se lisent avec délectation. Il rejoint dans ma bibliothèque les plus beaux romans d'amitié parmi lesquels je range Des Souris et des hommes de John Steinbeck et La Petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel,
Extrait de la première partie :
Léon pénétra le premier dans la cuisine avec son allure de président du conseil. Le poil propre, la moustache fournie, il ne lui manquait qu’une paire de lunettes rondes pour ressembler définitivement à Blum, son homonyme humain. Il fit le tour de la table, vint se frotter contre les jambes de Valentine, puis sauta sur une chaise, et au même moment, Monette apparut sur le seuil.Contre toute attente, elle n’était pas en robe de chambre. Les traits détendus, légèrement maquillée, elle semblait presque sortir de chez le coiffeur et portait sur les épaules ce châle à grosses mailles que Valentine lui avait offert pour un anniversaire. Son regard flottait derrière les verres épais de ses lunettes.
— J’ai rêvé de toi cette nuit, dit-elle sans prendre le temps d’un bonjour. Quand je t’ai vue descendre du taxi, tout à l’heure, ça m’a fait drôle.
Elle vint déposer une bise sur la joue de sa fille.
— Tu aurais pu me prévenir, cocotte. Rien n’est prêt. Mais ça me fait plaisir que tu sois là. Très plaisir.
— Vraiment ? fit Valentine, déconcertée par tant de douceur. Eh bien… moi aussi je suis contente d’être là. J’ai fait du café.— C’est bien. C’est très bien.
Monette jeta un coup d’œil vers la fenêtre ; le rideau de pluie qui arrosait les coteaux progressait à présent vers la maison à la façon d’un arrosage automatique. Elle serra un peu plus le châle sur ses épaules, et lorsqu’elle fut assise, le chat quitta la chaise pour s’installer sur les genoux de sa maîtresse.
— Gros père, sourit Monette en lui grattant le dos.
Valentine remplit les tasses. Alors qu’elle se levait pour reposer la cafetière sur son socle, elle sentit le regard de sa mère peser sur elle."
Extrait, p 142 "Le 14 mai 1941, plus de six mille juifs étrangers, notamment polonais et
tchécoslovaques, furent convoqués à la demande des autorités d’occupation par la préfecture de police. Ils devaient être accompagnés d’un parent ou d’un ami. Les accompagnateurs furent envoyés au domicile des retenus, avec ordre de rapporter leurs effets personnels dans un délai de trois quarts d’heure. Les juifs arrêtés furent ensuite internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers, gardés par les gendarmes français dans des conditions indignes. Leurs familles demeurèrent sans ressources autres que de maigres subsides versés par les organisations juives. C’était l’annonce des grandes rafles à venir. La population juive étrangère de Paris fut plongée dans la
terreur. Les juifs naturalisés français découvrirent l’abîme qui s’ouvrait devant eux."
C'est dans ce contexte que meurt au printemps 1942 à Paris, Idiss, la grand-mère maternelle de Robert Badinter, elle qui avait fui les "pogroms d'une violence inouïe" de Kichinev en Bessarabie du temps de la Russie impériale pour rejoindre en France ses deux fils Avroum et Naftoul à Paris "la Ville lumière, la ville mythique de la liberté pour les juifs du Yiddishland".
Ce livre est un hommage d'un petit-fils à sa grand-mère mais aussi un témoignage fort et documenté. C'est un incontournable à offrir, lire, faire lire en ces temps incertains.