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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 10:35

Dans le hall d’un hôtel, vers quatre heures du matin, alors que le concierge dort, une femme entre. Elle porte une robe de soirée jaune et semble un peu perdue. Sur un fauteuil un homme attend. Le dialogue s’engage, la femme s’obstine à retenir cet homme qui pourtant veut aller travailler : il fabrique et vend des balances ...

De nouveau dans un hall d’hôtel mais moins classe, une nuit, le concierge voit arriver un couple : la fille lui paraît bien jeune et jolie quoique fatiguée mais son compagnon semble rustre et violent. Il leur attribue une chambre mais la jeune femme redescend soit disant pour chercher des serviettes. Elle parle avec le concierge, lui demande de raconter sa vie et s’attarde mais son compagnon s’impatiente. Elle continue pourtant ...

Enfin dans la troisième histoire, encore une nuit dans un hôtel, on retrouve l’homme de la première histoire mais qui est encore enfant. Échapper à l’incendie et ses parents sont décédés dans l’incendie. Une policière est chargée de le garder pour la nuit dans un hôtel miteux. Elle prend pitié et décide de partir avec l’enfant pour lui offrir un refuge plus digne et plus heureux.

Ces trois histoires constituent un ensemble intitulé Trois fois dès l'aube et il se trouve que c'est le récit d'un personnage,  l'Anglo-indien Akassh Narayan  dans Mr Gwyn, publié en 2011. Ces trois histoires tressent des récits dont les personnages, les situations et les lieux se répondent sans être les mêmes. L’auteur parvient alors à nous jouer ce tour de force qui consiste à nous entraîner dans ses histoires sans pour autant nous faire oublier qu’il en est le prestidigitateur. Sa baguette magique une écriture souple, précise, élégante autant que je puisse en juger d’après la traduction de Lise Caillat.

Extrait  choisi :

C’était un hôtel, d’un charme un peu suranné qui avait su probablement, par le passé, tenir certaines promesses de luxe et de raffinement. Par exemple, il avait une belle porte à tambour en bois, un détail toujours propice aux fantasmes.

C’est par là qu’une femme entra, à cette heure étrange de la nuit, apparemment perdue dans ses pensées, à peine descendue d’un taxi. Elle portait juste une robe du soir jaune, plutôt décolletée, sans l’ombre d’un châle sur les épaules : cela lui donnait l’air intrigant de ceux à qui il est arrivé quelque chose. Il y avait une élégance dans ses mouvements, mais on aurait dit aussi une comédienne regagnant les coulisses, libérée de la contrainte du jeu et renouant avec une partie d’elle-même, plus sincère. Ainsi elle avait une manière précise de poser ses pas, un peu fatiguée, et de tenir son minuscule sac à main, prête à le lâcher. Elle n’était plus très jeune, mais ça lui allait bien, c’est le cas parfois des femmes qui n’ont jamais douté de leur beauté.

Dehors, régnait cette obscurité qui précède l’aube, ni la nuit ni le matin.

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