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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 20:05

L’auteur du livre est Amélie Nothomb, elle est née le 13 Août 1967 à Kobe au Japon, elle est écrivain belge française. Elle vit entre Paris et la Belgique, la terre de ses aïeux.

stupeur.jpg

Le titre du livre que j’ai lu est Stupeur et tremblements publié en 1999. Il a été récompensé par le Grand Prix du roman de l’Académie Française en 1999. De plus le livre a été adapté en film par Alain Corneau.

 

L’éditeur est Albin Michel et la collection « le livre de poche ». C'est un roman  immédiatement  contemporain. C’est un roman autobiographique, inspiré de la vie d’Amélie Nothomb. Le registre utilisé est plutôt comique, ironique voire sarcastique. C’est un monologue argumentatif, il ya des dialogues et des parties narratives.

Amélie utilise plutôt un langage courant et parfois familier.

 

       Résumé :

 

Amélie a vécu 5 ans au Japon puis est allée en Belgique. A 22 ans, elle est engagée en tant que traductrice au Japon dans une société appelée Yumimoto. Là-bas, Amélie est aux ordres de Melle Mori, appelée Fubuki, une femme de 29 ans, d’ 1.80 m qui est au ordre de Saito, un homme petit et maigre de 50 ans, lui-même aux ordres de Omochi, un homme effrayant et obèse aux ordres du président Haneda. Amélie trouve élégant et aimable ce dernier mais elle le voit rarement. Pendant son contrat d’un an elle ne va pas être interprète, elle va servir des cafés, faire des photocopies et à la fin elle va être la « dame pipi ». Elle se fait réprimander par tous ses supérieurs. On la prend pour une moins que rien mais elle ne démissionne pas pour conserver son honneur (notion japonaise fondamentale). Peu avant la fin de son contrat, Amélie annonce à ses supérieurs qu’elle ne reconduira pas le contrat, Fubuki va alors l’humilier en lui demandant quel métier elle va pouvoir faire, ramasser les ordures ?

Amélie retourne en Belgique et publie son premier livre en 1992 et en 1993 elle reçoit une lettre de Mori Fubuki la félicitant, de plus elle est écrite en Japonais.

 

      Extrait représentatif : p 166

 

  « Nous approchons du terme de mon contrat et je voulais vous annoncer, avec tous les regrets dont je suis capable, que je ne pourrai le reconduire. » Ma voix était celle, soumise et craintive, de l’inférieure archétypale.

_  Ah ? Et pourquoi ? me demanda t-elle sèchement […]

_  La compagnie Yumimoto m’a donné de grandes et multiples occasions de faire mes preuves. […] Hélas je n’ai pas pu me montrer à la hauteur de l’honneur qui m’était accordé. […]

_ C’est exact. Selon vous, pourquoi n’étiez-vous pas à la hauteur ? 

Etait-il possible qu’elle me demande pourquoi je n’étais pas à la hauteur des chiottes de l’entreprise ? […] Je prononçai l’énormité suivante :

_ Parce que je n’en avais pas la capacité intellectuelle.

_ Je le pense aussi. Quelle est, d’après vous, l’origine de cette incapacité ?

_ C’est l’infériorité du cerveau occidental par rapport au cerveau nippon.

_ Il y a certainement de cela ; Cependant, il ne faut pas exagérer l’infériorité du cerveau occidental moyen. Ne croyez-vous pas que cette incapacité provient surtout d’une différence propre à votre cerveau ?

_ Sûrement ».

 

Mon avis :

 

J’ai bien aimé ce livre car il nous apprend combien les Japonais veulent garder leur honneur : les femmes doivent être mariées avant 25 ans autrement c’est la honte. Au Japon, l’existence c’est l’entreprise, ils ne prennent presque pas de vacances. C’est ce que dénonce Amélie, elle dit que ce n’est pas la vie.

J’ai aimé la fin quand Fubuki envoie une lettre, cela m’a étonnée, ça a dû être dur pour Fubuki d’avouer qu’Amélie avait une certaine faculté intellectuelle.

De plus, c’est un livre pas trop dur à lire,  je n’ai pas trouvé de grandes difficultés. 

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 09:35

Victor Zolotarev vit à Kiev avec Micha, un pingouin cardiaque et neurasthénique qu'il a adopté après le départ de sa petite amie, une jolie blonde toujours pensive qui ne disait jamais rien. « A l'automne dernier, le zoo a offert ses pensionnaires affamés à tous ceux qui voudraient les entretenir. Justement, Victor se sentait seul depuis que son amie l'avait quitté, une semaine auparavant. » Victor est journaliste mais il n'a pas de travail, il aimerait écrire un roman ou des nouvelles mais il ne réussit jamais à développer au-delà d'une page.

le-pingouin.jpg

Un jour, un patron de presse lui propose un travail et Victor, soucieux de subvenir aux besoins quotidiens de Micha en bains glacés et poisssons surgelés s'empresse d'accepter. Il s'agit d'écrire la notice nécrologique des notables de Kiev (les "petites croix") afin que le journal dispose de notices toutes prêtes le jour venu. Chaque semaine, Victor reçoit pour ce travail 300 dollars, seule monnaie de valeur dans cette Ukraine post-soviétique des années 90.

Le manque de reconnaissance commence bientôt à titiller Victor (Vitia pour les intimes)  d'autant plus qu'aucun de ses articles n'est publié car aucune de ses petites croix ne meurt. Cela ne dure pas. Certes, la reconnaissance ne vient pas car Victor signe ses articles par "Un groupe de camarades" comme le prévoit le contrat avec son patron. Mais les "petites croix" se mettent à mourir de façon brutale à mesure que Victor écrit leur nécrologie... Chercher à comprendre, c'est mortel.

Dans ce roman traduit du russe, l'humour, les personnages décalés, la poésie, le suspense, la satire, il y a tout pour passer un très, très bon moment de lecture !

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 09:40

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Bernard surnommé Feu de Bois traîne une existence d'exclu alcoolique et sale dans le village français de sa jeunesse où vit aussi toute sa famille. Il est revenu seul au village après avoir fondé une famille avec Mireille à Paris, à son retour d'Algérie. Nul ne sait ce que sont devenus sa femme et ses senfants.



Un après-midi d'hiver , il surprend tout le monde en offrant à sa soeur Solange, un cadeau d'anniversaire, un cadeau de valeur que tous perçoivent comme une provocation de la part d'un tel va-nu-pieds. 

 

 

 

"Après tout ce qu'on a fait pour toi.

Et qui aura parlé en premier de la Vieille. Qui aura dit : la mère.

T'es allé dépouiller la Vieille.

Et Solange lâchant d'un souffle,

Ça suffit,

Reprenant,

Taisez-vous." (p 36)


L'écriture, étrange par sa mise en page, ces phrases comme restées suspendues, fait peu à peu émerger  l'être humain sous sa rebutante carapace. Longtemps enfouis et pourtant si présents qu'ils provoquent chaque nuit les insomnies de Rabut, le cousin de Bernard, les souvenirs échappent peu à peu  au cahot : en 1960, le départ pour l'Algérie et puis cette guerre :

"comment on avait renoncé à croire aussi que l'Algérie, c'était la guerre, parce que la guerre se fait avec des gars en face alors que nous, et puis parce que la guerre c'est fait pour être gagné alors que là, et puis parce que la guerre c'est toujours des salauds qui la font à des types bien et que les types bien là il n'y en avait pas, c'étaient des hommes, c'est tout, et aussi parce que les vieux disaient c'était pas Verdun, qu'est ce qu'on nous a emmerdés avec Verdun, ça une saloperie de Verdun, combien de temps ça va durer encore, Verdun, et les autres après qui ont sauvé l'honneur et tout et tout alors que nous, parce que moi, avait raconté Février, tu vois, moi, j'ai même pas essayé de raconter parce qu'en revenant, il n'y avait rien pour moi..."  (p 229)

Aussi impossible à taire qu'inutile à dire, le souvenir tourmente les hommes et les photos ensoleillées ne disent rien de la peur, des horreurs, de l'ignominie et de l'impossibilité de s'en remettre tout à fait. 

Entre un "Après-midi" (premier chapitre) et un "Matin" d'hiver (dernier chapitre), Laurent Mauvignier plonge son lecteur au coeur des consciences, magma d'où émerge le passé des appelés, des fellagas, des harkis, des colons.

Un livre à lire, pour comprendre un peu...

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 16:12

ouistreham.gif« La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu’en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l’impression d’un monde en train de s’écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J’ai décidé de partir dans une ville française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail… J’ai loué une chambre meublée.

Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j’avais trop à faire là-bas. J’ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n’ai plus quitté mes lunettes. Je n’ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m’arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c’est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.

J’ai gardé ma chambre meublée. J’y suis retournée cet hiver écrire ce livre. »

Florence Aubenas

 

 

Le nom, le visage et la voix de Florence Aubenas sont célèbres en particulier depuis sa longue période de captivité en Irak en 2005 . Cela ne l'a pas empêchée d'endosser le rôle d'une femme en quête d'emploi dans la région de Caen de février à juillet 2009.

Voilà donc Florence Aubenas en femme proche de la cinquantaine, bachelière mais n'ayant pas travaillé depuis quinze ans qui se présente au Pôle Emploi de Caen alors que l'on ne parle partout que de la "crise" depuis 2008.

Seule issue pour un cas désespéré comme elle, faire des ménages et encore, son cas est si difficile qu'il est confié à une agence d'interim. Elle apprend à rédiger un CV et à trouver quelles passions peuvent y être inscrites pour intéresser un employeur de femmes de ménage !

Entre espoir ténu de trouver quelques heures ici, quelques autres heures plus loin et peur continue de perdre ces emplois qui pourtant n'en sont pas, c'est la précarité au quotidien que nous fait découvrir ce livre : Partir à l'aube, s'aventurer dans des Zac déshumanisées, prendre sur soi pour ne pas sentir la douleur dans les muscles et les articulations, pour rester insensible à l'humiliation permanente, à l'angoisse du lendemain puis rentrer fourbue à la nuit, après des heures supplémentaires qui ne seront jamais payées, avec à peine de quoi vivre et croiser sur son chemin beaucoup d'autres précaires qui enchaînent les CDD mais se secouent pour continuer.

Le travail le plus stable  qu'elle ait trouvé : le nettoyage des "sanis" sur les ferries de Ouistreham, fonction réservée aux femmes ! La première fois, elle s’est précipitée pour tenter de rattraper Mauricette, la contremaître, qui lui a paru s’écrouler à terre dans « un sani ». Mais pas du tout ! Sa cheftaine lui montrait comment s’y prendre pour aller vite. Car le nettoyage ne doit pas durer plus de trois minutes par cabine ! L’escale du bateau ne dure qu’une heure.

Florence Aubenas a mené cette vie aux côtés de Marilou, Victoria, Marguerite ou Philippe mais elle avait elle quelques atouts : sans compter la certitude d'une autre vie possible, elle a dans le livre l'atout de ne pas avoir mal aux dents comme au moins deux des femmes rencontrées et la possibilité d'utiliser une voiture qu'elle surnomme "le tracteur" : cette voiture, prêtée par l'amie d'une amie, lui permet d'accepter des heures de ménage loin de son deux pièces de Caen.

Ce livre s'inscrit dans une longue lignée de livres d'enquête "dans la peau de..." parmi lesquels Dans la peau d’un Noir, de John Griffin, (1961), Tête de Turc de Gunther Walraff (1986),  Dans la peau d’un intouchable, de Marc Boulet (1994)... et nous ouvre les yeux sur le monde dans lequel nous vivons ! 

Comment ce livre a t-il pu être écrit ? F Aubenas l'explique :

 

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 14:18
Le Horla (1886 puis 1887) est une très célèbre nouvelle fantastique de Guy de Maupassant, disponible dans ses trois versions successives (Le Journal d'un fou de 1885 puis les deux versions du Horla de 1886 et 1887) en Folio ou ici en pdf.
Voici la version de 1887 lue pour littérature audio par Romy Riaud à écouter:



 
Le Horla  a déjà été adapté au cinéma à huit reprises, en série TV, courts métrages et films.
Ce court métrage français de Boris Labourguigne et Bastien Raynaud, remarqué au dernier Festival de Cannes, nous propose une autre lecture de l'oeuvre de Guy de Maupassant. L'oeuvre continue de fasciner ...


"In the form of a video-journal, the narrator conveys his troubled thoughts and feelings of anguish. All around him, he senses the presence of a being that he calls the "Horla". The presence of the Horla becomes more and more intolerable to the protagonist." Directors: Boris Labourguigne & Bastien Raynaud Running Time: 19'59 Country: France 

 

 

 

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 21:37

michauxCe  recueil a été publié en 1935. C'est sans doute son premier grand recueil. Le titre, comme souvent dans l'oeuvre de Michaux, est déjà tout un programme : qu'est-ce à dire ? La Nuit remue évoque cette étape éphémère, cette frontière fragile  entre sommeil et veille, entre néant et existence mais aussi cette frontière fragile et mouvante entre la paix sereine des certitudes diurnes et l'angoisse des cauchemars nocturnes. Tel un funambule, Michaux se promène sur ce fil étroit du réel et du rêvé, du clair et du sombre, de l"angoissant et du rassurant et pour cela, il renouvelle sans cesse les rythmes et les formes et fascine ses lecteurs comme sous l'effet d'une magie.  
Voici un choix de quelques poèmes, puisqu'il faut bien choisir, qui devraient convaincre bien mieux que mes paroles :

 






 P 9 "La nuit remue" I

« Tout à coup, le carreau dans la chambre paisible montre une tache. L'édredon à ce moment a un cri, un cri et un sursaut ; ensuite le sang coule. Les draps s'humectent, tout se mouille. L'armoire s'ouvre violemment ; un mort en sort et s'abat. Certes, cela n'est pas réjouissant. Mais c'est un plaisir que de frapper une belette. Bien, ensuite il faut la clouer sur un piano. Il le faut absolument. Après on s'en va. On peut aussi la clouer sur un vase. Mais c'est difficile. Le vase n'y résiste pas. C'est difficile. C'est dommage. Un battant accable l'autre et ne le lâche plus. La porte de l'armoire s'est refermée. On s'enfuit alors, on est des milliers à s'enfuir. De tous côtés, à la nage ; on était donc si nombreux ! Étoile de corps blancs, qui toujours rayonne, rayonne... »

 

 

 

p 30 "Un point, c'est tout"

" L'homme _son être essentiel_ n'est qu'un point. C'est le seul point que la Mort avale. Il doit donc veiller à ne pas être encerclé.
Un jour, en rêve, je fus entouré de quatre chiens, et d'un petit garçon méchant qui les commandait.
Le mal, la difficulté inouïe que j'eus à le frapper, je m'en souviendrai toujours. Quel effort ! Sûrement, je touchai des êtres, mais qui ? En tous cas mes adversaires furent défaits au point de disparaître. Je ne me suis pas laissé tromper par leur apparence, croyez-le ; eux non plus n'étaient que des points, cinq points, mais très forts.[....]"

 

 

 

 

p 79 "Contre !"

" Je vous construirai une ville avec des loques, moi.
Je vous construirai sans plan et sans ciment un édifice que vous ne détruirez pas
Et qu'une espèce d'évidence écumante soutiendra et gonflera,
Qui viendra vous braire au nez, et au nez gelé
De tous vos Parthénons, vos Arts Arabes et de vos Mings.
Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard et du son de peaux de tambours
Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes,
Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,
Contre lesquels votre ordre multimillénaire et votre géométrie
Tomberont en fadaises et galimatias et poussières de sable sans raisons.
Glas ! Glas ! Glas ! Sur vous tous! Néant sur les vivants!
Oui! Je crois en Dieu ! Certes, il n'en sait rien.
Foi, semelle inusable pour qui n'avance pas.
Ô monde, monde étranglé, ventre froid !
Même pas symbole, mais néant , je contre, je contre,
Je contre, et te gave de chiens crevés !
En tonnes, vous m'entendez, en tonnes je vous arracherai

 

 

 

http://poezibao.typepad.com/poezibao/images/michaux_montage_copie_basse_def_1.jpg

Ce que vous m'avez refusé en grammes!

Le venin du serpent est son fidèle compagnon.
Fidèle et il l'estime à sa juste valeur.
Frères, mes Frères damnés, suivez moi avec confiance;
Les dents du loup ne lâchent pas le loup.

C'est la chair du mouton qui lâche.

Dans le noir, nous verrons clair, mes frères!
Dans le labyrinthe, nous trouverons la voie droite!
Carcasse, où est ta place ici, gêneuse, pisseuse, pot cassé ?

Poulie gémissante, comme tu vas sentir les cordages tendus des quatre mondes !
Comme je vais t'écarteler !  "


Et l'un de mes préférés, dans le même recueil mais dans la section Mes Propriétés,

 

 

p 143, "Intervention"

"Autrefois, j'avais trop le respect de la nature. Je me mettais devant les  choses et les paysages et je les laissais faire.

 

Fini, maintenant j'interviendrai

J'étais donc à Honfleur et je m'y ennuyais.

Alors résolument, j'y mis du chameau. Cela ne paraît pas fort indiqué. N'importe, c'était mon idée. D'ailleurs, je la mis à exécution avec la plus grande prudence. Je les introduisis d'abord les jours de grande affluence, le samedi sur la place du Marche'. L'encombrement devint indescriptible et les touristes disaient : " Ah ! ce que ça pue ! Sont-ils sales les gens d'ici ! " L'odeur gagna le port et se mit à terrasser celle de la crevette. On sortait de la foule plein de poussières et de poils d'on ne savait quoi.

Et la nuit, il fallait entendre les coups de pattes des chameaux quand ils essayaient de franchir les écluses , gong ! gong ! sur le métal et les madriers !

L'envahissement par les chameaux se fit avec suite et sûreté.

On commençait à voir les Honfleurais loucher à chaque instant avec ce regard soupçonneux spécial aux chameliers, quand ils inspectent leur caravane pour voir si rien ne manque et si on peut continuer à faire route ; mais je dus quitter Honfleur le quatrième jour.

J'avais lancé également un train de voyageurs. Il partait à toute allure de la Grand-Place, et résolument s'avançait sur la mer sans s'inquiéter de la lourdeur du matériel ; il filait en avant, sauvé par la foi.

Dommage que j'aie dû m'en aller, mais je doute fort que le calme renaisse tout de suite en cette petite ville de pêcheurs de crevettes et de moules."

Deux exemplaires de La Nuit remue  sont disponibles au CDI du centre en 841 MIC

231-Honfleur.jpg

 

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 20:25


C'est un jeune garçon qui s'appelle Joël. Tous les jours, il joue au foot avec ses copains. Son rêve : devenir le meilleur goal du monde.

Un jour, un nouveau voisin arriva. Joël alla à sa rencontre : c'était Vladi, une vedette du football. Vladi remarqua les talents de Joël comme goal.

Vladi et Joël étaient très attachés. "Mais il faut une entraînement quotidien pour devenir goal professionnel."

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 11:00
Auteur : Jean-Philippe Arrou-Vignod
Titre : Sur la piste de la salamandre
Collection : Folio junior
Editeur : Gallimard

Le sujet : C'est l'histoire de trois collégiens, PP Cul-Vert, Rémi et Mathilde. Ils sont en vacances et se lancent dans une chasse au trésor, celle de la salamandre d'or. Pour cela, ils doivent résoudre plusieurs énigmes. A la quatrième énigme, ils trouvent la salamandre mais ils se rendent compte qu'elle est en plâtre. Ils vont alors voir une personne qu'ils trouvent louche car cette personne les espionnait et les avait entendus parler de la salamandre dans leur tente. Ils entrent et découvrent que c'est Monsieur Bolognèse, le sculpteur de la salamandre d'or. Les trois collégiens racontent leurs aventures à M. Bolognèse qui leur donne alors la salamandre d'or : ils avaient gagné la chasse au trésor.

Ce que j'en pense : J'ai bien aimé ce livre car j'aime bien les récits d'aventure et dans ce livre, il y a beaucoup d'aventures qui se déroulent dans un cadre réaliste.
La cote de ce livre au CDI est R-ARR


Sur ce blog, retrouvez trois autres articles sur des livres de Jean-Philippe Arrou-Vignod :

Arrou-Vignod J P, La soupe de poissons rouges

Arrou-Vignod JP, Blanc JN, Delerm P, Hughes Y, Montaignac C, Coups francs

Arrou-Vignod JP, Enquête au collège


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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 20:11
Voici un choix de quelques poèmes écrits en prose par Francis Ponge et publiés dans le recueil au titre éloquent Le Parti Pris des choses  (1942) : ils conjuguent avec une grande virtuosité poésie, sensations et émotions.

 

Le Pain

La surface du pain est merveilleuse d’abord à cause de cette impression quasi panoramique qu’elle donne : comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.

 

Ainsi donc une masse amorphe en train d’éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s’est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.

 

Ce lâche et froid sous-sol que l’on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable…

 

Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.


L'Huître

 

L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.

 

À l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.

Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.



L'Orange

 

Comme dans l’éponge il y a dans l’orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l’épreuve de l’expression. Mais où l’éponge réussit toujours, l’orange jamais : car ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés. Tandis que l’écorce seule se rétablit mollement dans sa forme grâce à son élasticité, un liquide d’ambre s’est répandu, accompagné de rafraîchissement, de parfums suaves, certes, - mais souvent aussi de la conscience amère d’une expulsion prématurée de pépins.

 

Faut-il prendre parti entre ces deux manières de mal supporter l’oppression ? – L’éponge n’est que muscle et se remplit de vent, d’eau propre où d’eau sale selon : cette gymnastique est ignoble. L’orange a meilleur goût, mais elle est trop passive, - et ce sacrifice odorant…c’est faire à l’oppresseur trop bon compte vraiment.

 

Mais ce n’est pas assez avoir dit de l’orange que d’avoir rappelé sa façon particulière de parfumer l’air et de réjouir son bourreau. Il faut mettre l’accent sur la coloration glorieuse du liquide qui en résulte, et qui, mieux que le jus de citron, oblige le larynx à s’ouvrir largement pour la prononciation du mot comme pour l’ingestion du liquide, sans aucune moue appréhensive de l’avant - bouche dont il ne fait pas hérisser les papilles.

 

Et l’on demeure au reste sans paroles pour avouer l’admiration que mérite l’enveloppe du tendre, fragile et rose ballon ovale dans cet épais tampon – buvard humide dont l’épiderme extrêmement mince mais très pigmenté, acerbement sapide, est juste assez rugueux pour accrocher dignement la lumière sur la parfaite forme du fruit.

 

Mais à la fin d’une trop courte étude, menée aussi rondement que possible, - il faut en venir au pépin. Ce grain, de la forme d’un minuscule citron, offre à l’extérieur la couleur du bois blanc de citronnier, à l’intérieur un vert de pois ou de germe tendre. C’est en lui que se retrouvent, après l’explosion sensationnelle de la lanterne vénitienne de saveurs, couleurs et parfums que constitue le ballon fruité lui-même, - la dureté relative et la verdeur (non d’ailleurs entièrement insipide) du bois, de la branche, de la feuille : somme toute petite quoique avec certitude la raison d’être du fruit.

 

Les mûres


Aux buissons typographiques constitués par le poème sur une route qui ne mène hors des choses ni à l’esprit, certains fruits sont formés d’une agglomération de sphères qu’une goutte d’encre remplit.

  

Noirs, roses et kakis ensemble sur la grappe, ils offrent plutôt le spectacle d’une famille rogue à ses âges divers, qu’une tentation très vive à la cueillette.

Vue la disproportion des pépins à la pulpe les oiseaux les apprécient peu, si peu de chose au fond leur reste quand du bec à l’anus ils en sont traversés.

 

Mais le poète au cours de sa promenade professionnelle, en prend de la graine à raison :

« Ainsi donc, se dit-il, réussissent en grand nombre les efforts patients d’une fleur très fragile quoique par un rébarbatif enchevêtrement de ronces défendue. Sans beaucoup d’autres qualités, - mûres, parfaitement elles sont mûres – comme aussi ce poème est fait. »

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 13:57
L'Ile des lézards est le tome 5 de la série des Chevaliers d'Emeraude dont les tomes 1, 2 et 7 sont présentés sur ce blog par Pierre P dans ces articles :

Robillard A, Les chevaliers d'Emeraude, Le feu dans le ciel

Robillard A, Les chevaliers d'Emeraude, Les dragons de l'Empereur noir

Robillard Anne, Les chevaliers d'Emeraude, L'enlèvement


Dans ce tome 5, les chevaliers doivent défendre le continent d'Enkidev contre les soldats insectes de l'Empire Noir mais ils sont attaqués par des hommes-lézards qui enlèvent les femmes humaines.
Les chevaliers partent alors sur l'île des lézards pour récupérer les femmes et sauver les femmes-lézards puis ils rentrent aux château pour célébrer leur victoire.

Livre disponible au CDI, cote
R ROB
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