Enfin voici le tome 4, je l’attendais avec impatience depuis plus d’un an. Pour rappel les tomes 1 à 3 étaient présentés là.
Cette fois ce sont les années 1987 à 1992 qui sont relatées. Riad dont le père voudrait faire l’Arabe du futur, grandit toujours entre deux mondes que presque tout sépare : la Bretagne du Cap Fréhel puis de Rennes où il vit avec ses deux frères et sa mère et le monde arabe où vit sa famille paternelle, en Syrie et où son père enseigne en Arabie Saoudite à l'université de Riyad. Lorsqu’il rejoint sa famille, l’ambiance se tend, il est obnubilé par la religion, il est de plus en plus raciste, antisémite, machiste. Les quelques séjours de la famille en Syrie ne feront qu’envenimer les relations : les parents de Riad, autrefois pont entre les deux civilisations symbolisent désormais le fossé qui les sépare. La tension culmine dans les dernières pages, au départ inopiné du père.
Si le père de Riad en prend pour son grade, d’autres personnages ne sont pas oubliés : les grands-parents bretons se laissent aller à une homophobie outrancière, les adolescents sont aussi cruels en Syrie où Riad est pourchassé comme « Juif » qu’en Bretagne où on se moque de son nom en le déclinant à toutes les personnes. Quant à Riad, il passe de l’enfance à l’adolescence et perd ses illusions en même temps que ses boucles blondes.
Plus encore que dans les trois premiers tomes, l’histoire personnelle atteint l’universel, la satire, l’humour, le réalisme, la nostalgie se conjuguent pour le plus grand plaisir du lecteur qui retrouve les pages bleues en France et les pages roses en Syrie de temps à autres interrompues par les vignettes rouges de l’émotion forte comme un leitmotiv de cette autobiographie en bande dessinée dont voici la planche 174.