Pourquoi lire ce livre ?
D'une part, bien sûr, parce que l'auteur est un maître dans l'art de créer le suspense et de le maintenir jusqu'au dernier moment durant ici 611 pages. Ici encore, on se fait avoir jusqu'aux dernières pages.
D'autre part, car dans ce livre, à la différence des deux autres que j'ai lus, il y a un jeu ou une réflexion sur la réalité et la fiction, le personnage et la personne. En effet, le narrateur a le prénom de l'auteur et vient de perdre son éditeur Bernard de Fallois. Il se montre écrivant et menant une enquête avec une certaine Scarlett, héroïne tout droit sortie de son imagination et baptisée du nom de l'héroïne de Autant en apporte le vent… Cette enquête devient l'occasion de chercher ce qui explique pourquoi la chambre 221 bis remplace la 222 à l'hôtel de Verdier. Cette première énigme entraîne de multiples autres énigmes avec de multiples personnages dont on découvre que certains ne sont que des imitations de personnages.
Enfin, parce que ce roman se déroule en Suisse, pays de l'auteur et même si les descriptions sont plutôt rares, je me suis dit que j'aimerais aller voir Verdier, Genève et le lac Léman !
Toutefois, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le récit et que la réponse à la dernière énigme était décevante, comme si elle était vite écrite pour finir le roman !
Il est vrai que ce roman date du confinement !
EXTRAIT : la page 111 en hommage à radio Nova
— Je ne suis pas certain de vous suivre, docteur.
— Eh bien, si vous étiez élu sans devoir batailler, vous finiriez peut-être par vous dire que vous n’avez pas de mérite. Or désormais il vous faut convaincre Tarnogol. Et je sais que vous allez le convaincre. Je sais que vous en êtes capable. Vous allez vous prouver à vous-même ce que vous avez dans le ventre, et vous serez élu président de la Banque Ebezner. Et après cette élection, vous serez un nouvel homme, enfin émancipé de votre père, car votre place de président vous ne la devrez qu’à vous-même. Vous avez, au fil de nos séances, mis au jour votre véritable identité : celle d’un battant, celle d’un gagnant. Il est temps de la montrer à tout le monde, à commencer par Tarnogol.
— Vous avez absolument raison, docteur ! s’écria Macaire, soudain galvanisé. Mais vous ne m’avez pas dit comment convaincre Tarnogol. En tant que psychanalyste, vous êtes certainement un as de la manipulation mentale, non ?
— En principe, je ne suis pas censé donner d’idées, vous devez les trouver vous-même, rappela le docteur Kazan. C’est tout le principe de la psychanalyse.
— Oh docteur, supplia Macaire, un petit coup de main, s’il vous plaît… Je sens que vous avez une idée.
Le bon docteur Kazan, face à la détresse de son patient, lui suggéra alors : — Arrangez-vous pour que Tarnogol vous doive une énorme faveur. Il sera alors obligé de vous porter à la présidence de la banque. Il est l’heure de clore cette séance. À jeudi