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8 août 2018 3 08 /08 /août /2018 16:50

La Contrevie (The Counterlife, 1986) est le premier roman de Philip Roth que je lis mais quel

roman ! Suis-je tombée sur la pépite ou toute l’œuvre de cet auteur archi-reconnu est-il de cet acabit ? La Contrevie pourrait aussi bien être au pluriel car chacune des cinq parties revisite une précédente comme si la fiction était inépuisable. Je ne vais pas tout raconter pour préserver les surprises pour les futurs lecteurs mais voici le schéma d’ensemble :

 Dans la première partie, Bâle, Henry Zuckerman, dentiste de son état, époux de Carol, et amant de son assistante  Wendy voit son existence bouleversée lorsque vers la quarantaine, il se trouve contraint de prendre à vie un traitement pour insuffisance cardiaque or ce traitement le rend impuissant. Cette situation lui semble assez insupportable pour qu’il se confie à son frère aîné, Nathan un romancier avec qui il était en froid depuis longtemps. Contre l’avis des médecins, il se fait opérer et il meurt.

Dans la 2e partie intitulée La Judée, Henry a survécu à son opération mais il a laissé femme, enfants et maitresse pour partir en Israël. Carol se fait du souci pour lui et Nathan entreprend un voyage pour le voir. Quand il le trouve, celui-ci vit dans une colonie en Judée où il apprend le yiddish et porte un revolver au côté. … Cette partie est la plus longue et à mon avis la plus intéressante.

La 3e partie relate le retour de Nathan sans son frère mais non sans rebondissements.

Dans la 4e partie, c’est Nathan et non pas Henry qui souffre d’impuissance à la suite d’un traitement médical. Cette partie raconte sa liaison avec Maria puis son décès et ses funérailles auxquelles assiste son frère Henry qui lui en veut encore de la publication du chapitre Bâle :

"C'est Nathan qui se sert de mes traits pour masquer son visage tout en se déguisant lui-même, homme tout à coup responsable, sain d'esprit ; il devient son double raisonnable et m'attribue le rôle du parfait crétin. Il fait semblant d'abandonner tout déguisement au moment précis où il ment le plus, ce fils de pute. Voilà Nathan qui sait tout, et Henry avec sa petite vie [...] Voilà Nathan qui le perce à jour." (p 315)

Dans la 5e et dernière partie, Terre Chrétienne, Nathan est toujours en vie et rencontre sa belle-famille anglaise.

C’est un roman tout à fait singulier et tout à fait passionnant : un roman sur le désir, un roman sur la judaïté mais aussi un roman sur le roman, trois dimensions qui sont orchestrées de main de maître. Il me tarde de lire un autre roman de Philip Roth, en traduction car hélas la version originale m’est inaccessible.

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