Victor Zolotarev vit à Kiev avec Micha, un pingouin cardiaque et neurasthénique qu'il a adopté après le départ de sa petite amie, une jolie blonde toujours pensive qui ne disait jamais rien. « A l'automne dernier, le zoo a offert ses pensionnaires affamés à tous ceux qui voudraient les entretenir. Justement, Victor se sentait seul depuis que son amie l'avait quitté, une semaine auparavant. » Victor est journaliste mais il n'a pas de travail, il aimerait écrire un roman ou des nouvelles mais il ne réussit jamais à développer au-delà d'une page.
Un jour, un patron de presse lui propose un travail et Victor, soucieux de subvenir aux besoins quotidiens de Micha en bains glacés et poisssons surgelés s'empresse d'accepter. Il s'agit d'écrire la notice nécrologique des notables de Kiev (les "petites croix") afin que le journal dispose de notices toutes prêtes le jour venu. Chaque semaine, Victor reçoit pour ce travail 300 dollars, seule monnaie de valeur dans cette Ukraine post-soviétique des années 90.
Le manque de reconnaissance commence bientôt à titiller Victor (Vitia pour les intimes) d'autant plus qu'aucun de ses articles n'est publié car aucune de ses petites croix ne meurt. Cela ne dure pas. Certes, la reconnaissance ne vient pas car Victor signe ses articles par "Un groupe de camarades" comme le prévoit le contrat avec son patron. Mais les "petites croix" se mettent à mourir de façon brutale à mesure que Victor écrit leur nécrologie... Chercher à comprendre, c'est mortel.
Dans ce roman traduit du russe, l'humour, les personnages décalés, la poésie, le suspense, la satire, il y a tout pour passer un très, très bon moment de lecture !